38 secondes ! C’est le temps qui sépare Banque Populaire et Maxi Edmond de Rothschild à la porte ACTION ENFANCE Canaries entre Lanzarote et Fuerteventura. Lancés à pleine vitesse, les deux équipages ont dû jouer des coudes pour mériter l’honneur de doubler en tête ce point de passage dans des accélérations à plus de 40 nœuds. Un petit jeu que remportent de quelques courtes longueurs Armel Le Cléac’h et les siens, bien inspirés pour tracer, entre les îles, une trajectoire leur permettant de voler la vedette à Charles Caudrelier, Franck Cammas et les autres…
Tous sur le pont… à fond !
La nuit n’a pas été de tout repos pour les 25 marins de la course qui n’en finissent pas de mettre du charbon dans leur machine, et de prendre de l’avance sur les routages. « C’est incroyable. Il suffit que le vent rentre un tout petit peu et ils tartinent encore et toujours à des vitesses folles avec des pointes à plus de 40 nœuds. Dès que les conditions sont bonnes – avec la mer, le vent, l’angle qui conviennent – ils calent le bateau à 130 sur l’autoroute ! Depuis le début, ils défient tous les pronostics, » constate très impressionné, le directeur de course Gildas Morvan. Les équipages ne cèdent rien dans cette régate au contact.
Ce lundi matin, alors qu’Actual Ultim 3 vient à son tour de s’engouffrer à travers la porte canarienne, toute la flotte de la course Finistère Atlantique – challenge ACTION ENFANCE est désormais engagée à plein régime au reaching (vent de travers) entre les Canaries et Santa Maria aux Açores. Les deux leaders progressent toujours à 32/33 nœuds de moyenne vers cette marque qu’ils devraient doubler ce jeudi à partir de 20 heures, heure française. À moins que le rythme de la course – au pas de charge et au pas de deux sur ce grand bord de 750 milles – leur permette encore de prendre un peu d’avance sur les estimations les plus hautes…
Franck Cammas : "Des changements de voiles à prévoir"
“C’était sportif il y avait quand même du vent jusqu’à 24/25 nœuds dans l’accélération. Il fallait arriver au portant avec le J0, empanner, rouler et repartir au reaching sous J3 donc il y a eu pas mal de changements de voiles, de transitions. Par contre ça s’est fait vite, il n’y a pas eu de zone de dévent trop marquée. On était bord à bord avec Banque Populaire, c’était une vraie régate au contact même si c’était la nuit et qu’on ne voyait que ses feux. On n’a pas vu l’île non plus, mais c’était un beau passage !
Aujourd’hui ça va être du reaching toute la journée, sur un seul bord direction Santa Maria aux Açores. Il y a un dévent à négocier sous le vent de Madère, plus ou moins loin. Il va y avoir une zone de molle avec peut-être des changements de voiles. Sinon c’est relativement stable il n’y a pas beaucoup de stratégie à faire sur cette portion de parcours. “
Morgan Lagravière : "Du bon stress"
“C’était tonique, des conditions bien engagées, assez variables avec l’accélération du relief, c’était plutôt intense ! Après ça j’ai bien dormi. C’est quand même assez exceptionnel sur ces bateaux-là d’avoir autant de proximité avec un concurrent au bout de trois jours de course. Un passage comme ça, c’est un moment assez unique. On s’est relayés à la barre avec Franck, on a fait des pointes à plus de 40 nœuds, avec peu de lune, peu de repères visuels, c’est toujours un peu stressant et engagé. Mais c’est du bon stress et du bon engagement ! Il y a une petite frustration de ne pas être ressorti devant Banque Populaire mais ils ont été meilleurs que nous sur la trajectoire. Ça restera un bon moment, un bon souvenir et la course est encore assez longue ! »
Maxi Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier) : à 2h36’22’’
Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville) : à 5h34’31’’
Actual Ultim 3 (Yves Le Blevec) : à 7h43’42’’
Source : Ultim Sailing
Temps de passage de la porte ACTION ENFANCE Canaries
Banque Populaire (Armel Le Cléac’h) : à 2h35’44’’ (heure française) le 4/07/22Maxi Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier) : à 2h36’22’’
Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville) : à 5h34’31’’
Actual Ultim 3 (Yves Le Blevec) : à 7h43’42’’
Source : Ultim Sailing