Le coup d’envoi du Trophée Banque Populaire Grand Ouest - Sur la Route des Iles du Ponant sera donné ce dimanche 1er mai à 14h30. Douze duos s’élanceront alors pour une boucle de 800 milles au départ et à l’arrivée de Concarneau, avec 13 des 15 îles du Ponant à parer. Si, pour beaucoup, la recherche de performance sera évidemment un moteur, le maître-mot lors de cette deuxième épreuve de l’Académie Figaro Bénéteau pour l’ensemble des tandems engagés sera avant tout le partage. De très grands marins, tels que Yann Eliès, Pascal Bidégorry, Boris Herrmann vont profiter de l’occasion pour transmettre leurs connaissances et leurs savoirs théoriques, mais aussi et surtout leurs savoir-faire issus de l’expérience, aux nouveaux venus sur le circuit.
Yann Eliès au départ avec Basile Bourgnon
Faciliter l’accès aux jeunes qui veulent naviguer sur le circuit des Figaro Bénéteau : tel est le but affiché par la classe et les organisateurs du Trophée Banque Populaire Grand Ouest - Sur la Route des Iles du Ponant. « C’est un concept vraiment intéressant », relate Yann Eliès qui s’alignera au départ de la course au côté de Basile Bourgnon (Edenred), qui fêtera ses 20 ans en mer, le 3 mai prochain. « Basile est lancé à corps perdu dans son projet Figaro depuis le mois de janvier mais aujourd’hui, il arrive à un point où il a besoin de poser un peu son jeu. Il y a tellement de choses à apprendre lorsque l’on débarque sur un circuit tel que celui-ci ! Le champ des possibles est énorme. Il est donc essentiel de définir ce qui est important et ce qui ne l’est pas », détaille le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro aujourd’hui en reconversion pour devenir entraineur et qui va donc s’atteler à aider son jeune co-skipper à cadrer les priorités. « Ce qui est bien, c’est que les conditions annoncées pour la course ne sont pas trop engagées. On va donc pouvoir se parler. L’objectif, c’est que Basile apprenne des choses. C’est d’ailleurs pour moi une sacrée responsabilité car même s’il a le talent et que c’est déjà un coureur en soi, j’ai conscience que chaque mot prononcé est susceptible d’avoir une certaine influence sur son avenir », poursuit Yann.
Pascal Bidegorry co-skipper de Gaston Morvan
Un avis partagé par Pascal Bidégorry, vainqueur, entre autres, de la Transat Jacques Vabre 2015 en Ultime avec François Gabart mais aussi de la Volvo Ocean Race 2018 à bord de Dongfeng Race Team. « Les jeunes, aujourd’hui, sont de gros bosseurs. Ils ne se prennent pas pour des rock star et ont des têtes bien faites. Ce que des gens comme moi peuvent leur apporter, c’est naturellement l’expérience », détaille le Basque qui espère répondre aux attentes de Gaston Morvan, le skipper de Région Bretagne – CMB Espoir qui débute sa deuxième saison en Figaro Bénéteau. « Pascal navigue depuis des années sur différents bateaux comme les TF35, les Ultime, les IMOCA et d’autres. Il va pouvoir me transmettre cette culture multi-supports mais aussi une certaine approche. De sa part, je n’attends pas de conseils sur un réglage de mât ou de voile. J’espère, en revanche, qu’il m’aide à construire une méthode. L’idée, ce n’est évidemment pas de copier la sienne mais de prendre certaines idées, de réfléchir et d’adapter ma manière de fonctionner actuelle pour gagner en efficacité et, par ricochet, en performance », avance Gaston.
Un tracé semé d’embuches
Faire avancer et progresser les plus jeunes et les « petits nouveaux », mais aussi les accompagner font donc partie des prérogatives des marins les plus expérimentés lors de ce Trophée Banque Populaire Grand Ouest - Sur la Route des Iles du Ponant. « Quand on commence le Figaro, on a besoin de se former dans une multitude de domaines. C’est très enrichissant d’être épaulé par un skipper solide. Cela enlève une part énorme de stress et permet, en prime, de gagner beaucoup de temps dans son apprentissage », avance Chloé Le Bars (Région Bretagne – CMB Océane). « J’aurais adoré bénéficier de ce concept des courses de l’Académie Figaro Bénéteau lorsque j’ai débuté il y a 16 ans. C’est un accompagnement important et clairement un accélérateur de carrière », confirme Alexis Loison (Quéguiner – La Vie en Rose), par ailleurs déjà pleinement concentré sur le parcours de la course. Un parcours qui s’annonce aussi complet que technique avec ses 800 milles entre l’île d’Aix et l’archipel de Chausey. « C’est un tracé semé d’embuches. On peut le qualifier d’étape de montagne avec non pas un mais deux tours de la Bretagne. Cela promet pas mal de retournements de situation mais aussi plein de petits coups à jouer, avec notamment des décalages, des choix de routes à opérer entre la côte et le large… Il faudra non seulement éviter de se faire surprendre par les courants mais aussi bien aviser les effets de sites. Ça s’annonce intense et fatigant mais on est là pour ça ! », a terminé le co-équipier d’Élodie Bonafous qui effectuera finalement le parcours dans le sens sud-nord, ainsi que l’a décidé la Direction de course ce samedi après-midi après analyse des derniers fichiers météo. Les conditions s’annoncent nettement plus favorables dans le nord du golfe de Gascogne qu’en Manche ces prochains jours.Source : V Fevrier