Les 26 et 27 mars prochains, huit équipes internationales vont se retrouver pour désigner le vainqueur du championnat de la saison 2 de SailGP. Si les Australiens et les Américains sont les mieux placés pour l'emporter, les Français comptent bien profiter de ce rendez-vous exceptionnel pour tirer les premiers bénéfices de la nouvelle dynamique engagée avec l'arrivée de Quentin Delapierre.
Comme le souligne le manager du France SailGP Team Bruno Dubois, le championnat SailGP affiche un sacré dynamisme, marqué notamment par l'arrivée de deux nouvelles équipes, le Canada et la Suisse pour la saison 3. « Il y aura dix bateaux lancés à une vitesse incroyable sur la ligne de départ. De nouveaux investisseurs arrivent, avec notamment la mise en place d'un partenariat majeur pour quatre saisons avec New Zealand Major Events », explique Bruno Dubois, confirmant la présence accrue de la Nouvelle-Zélande dont les villes de Christchurch et d'Auckland se partageront l'accueil de Grand Prix lors des saisons 3 à 6. Il ajoute : « Le volet protection de l'environnement se développe aussi énormément avec le programme Race For The Future et l’Impact League qui nous demande beaucoup d’engagement. Les athlètes féminines sont désormais intégrées aux équipes navigantes sur toutes les épreuves et leur formation s’intensifie avec le Women’s Pathway Program. Ce développement rapide du circuit SailGP impressionne et étonne les gens. Les choses vont dans le bon sens ».
Côté sportif, les grandes équipes sont toujours devant. Les Australiens de Tom Slingsby sont en tête du championnat, mais les Américains sont bien revenus depuis l’arrivée de Jimmy Spithill à la direction de l’équipe. Les Anglais et les Japonais sont bien dans le match aussi. Les Espagnols ont alterné coups d'éclats et résultats en demi-teinte, mais se sont toujours montrés présents. Cette équipe à fort potentiel va voir son pilote actuel, le Néo-Zélandais Phil Robertson, barreur du bateau chinois lors de la saison 1, prendre la barre du futur bateau canadien pour la saison 3. Il sera remplacé par le jeune Espagnol Jordi Xammar. « Les Australiens et les Américains ont déjà assuré leur place pour la Grande Finale à trois. Cela va se jouer entre les Japonais de Nathan Outteridge et les Anglais de Ben Ainslie pour la dernière place à prendre, » précise Bruno Dubois. Réponse dimanche 27 mars à l’issue des cinq courses en flotte devant l’emblématique Golden Gate Bridge !
Du renouveau côté français
Un changement de pilote a déjà été opéré au sein de l'équipage français avec l'arrivée de Quentin Delapierre lors du Spain Sail Grand Prix en octobre dernier. « La nouvelle dynamique créée a permis à certains de s’exprimer un peu plus et d’évoluer. Tout le monde l’a bien intégré pour qu’il puisse se mettre dans le bain le plus vite possible. Il a les trois derniers Grand Prix de la saison pour prendre ses marques. Je pense qu’il ne veut pas brûler les étapes et prendre le risque de casser le bateau. Pour l'instant, il apprend énormément et j'espère que ce Grand Prix de San Francisco sera pour lui l'occasion de commencer à se démarquer un peu », confie Bruno Dubois.La difficulté pour l'équipage français est le faible temps d'entraînement : « on a fait une petite semaine de stage en GC32 pour remettre les gars dans le bain avant de partir à San Francisco. Mais c’est sûr qu’il y a d'autres équipes comme les Danois arrivés cette année ou les Canadiens et les Suisses qui arriveront l'année prochaine qui s'entraînent beaucoup plus sur ce support en parallèle de la navigation en F50. Cela leur procure un avantage, mais nous sommes de notre côté dans les clous, conformément au plan de développement voulu par Quentin ».
Kevin Peponnet intègre l’équipe navigante du France SailGP Team
Un plan de développement qui sera également marqué par l'arrivée de Kevin Peponnet au poste de régleur d'aile pour la prochaine saison. L’athlète olympique va bénéficier de l’expérience de Leigh McMillan pour se former à ce poste clé. Ce spécialiste du 470, champion du monde avec Jérémie Mion en 2018 et 11e aux Jeux Olympique de Tokyo, est très excité à l'idée de rejoindre le France SailGP Team : « les F50 sont des bijoux de technologie. Ce sont les bateaux les plus rapides du monde et le championnat rassemble les meilleurs navigants au monde. C'est un circuit très prestigieux », s'enthousiasme le navigateur de 31 ans. « Je suis impressionné par l'organisation de ce circuit et par sa médiatisation dans un grand nombre de pays, à la manière du circuit de Formule 1. Côté navigation, je vais devoir tout réapprendre. J’ai toujours fait du bateau archimédien. C’est vraiment une autre façon de naviguer mais c’est un virage à prendre parce que c’est vers là que vont aller la plupart des circuits professionnels », ajoute Kévin. « Accéder à un tel circuit n'est pas facile. C'est vraiment le gratin de la voile et il faut faire ses preuves. Cela fait quelques mois que j’essaye d’assimiler le plus possible cette nouvelle façon de naviguer, notamment avec des replays et grâce aux échanges que j'ai avec Quentin Delapierre et l'entraîneur de l'équipe Thierry Douillard pour me préparer au mieux. Ce n'est pas facile. Il y a vraiment du boulot », admet celui qui a pour avantage d'avoir déjà beaucoup navigué avec Quentin sur d'autres supports.Avec neuf Grand Prix annoncés pour la saison 3 (notamment Christchurch les 18-19 mars 2023 en Nouvelle-Zélande et San Francisco aux États-Unis les 6 et 7 mai 2023), Kevin Peponnet va avoir l'occasion de développer ses compétences. Il débutera ses nouvelles fonctions aux Bermudes lors du premier acte de la saison 3, les 14 et 15 mai prochains.
Source : V Bouchet