C’est officiel : Jean-Baptiste Bernaz se lance dans une cinquième préparation olympique en vue des Jeux de Paris 2024, dont les épreuves de voile se dérouleront sur le plan d’eau de Marseille. Le lasériste maximois, numéro 1 français depuis 15 ans et dans le top 10 des quatre dernières olympiades, appréhende ce nouveau challenge avec beaucoup de sérénité et d’enthousiasme à l’idée de défendre le drapeau tricolore à domicile.
Se laisser le temps, ne pas prendre de décision à la hâte, réfléchir au sens et à l’implication qu’une cinquième olympiade demande. Après les Jeux Olympiques de Tokyo, « j’ai laissé passer du temps parce que je voulais être sûr que je voulais rempiler », explique Jean-Baptiste Bernaz. Mais l’envie et le plaisir sont toujours bien présents : « Ça me plait vraiment, l’olympisme, le Laser. C’est la compétition à haut niveau qui me plait et le Laser offre ça à un niveau qui est juste génial ». A 34 ans, celui que l’on surnomme JB ou J2B, est en pleine forme et figure parmi les plus rapides de la flotte internationale, dans une catégorie aussi exigeante sur le plan physique que sur le plan tactique. « Je pense toujours avoir mes chances pour aller naviguer au plus haut niveau. Tout cela ajouté au fait que les Jeux Olympiques vont avoir lieu en France, avec la voile à Marseille, sur ‘ma mer à moi’, la Méditerranée. J’ai bien sûr envie de jouer à domicile, l’occasion sera d’autant plus belle de s’exprimer pleinement. »
Une campagne olympique sous le signe de la sérénité
8e à Pékin en 2008, 10e à Londres en 2012, 5e à Rio en 2016, 6e à Tokyo en 2021 avec deux belles victoires de manches dont la Medal Race, le Sudiste appréhende cette nouvelle olympiade dans un nouvel état d’esprit, plus serein, moins focalisé sur l’objectif ultime mais plutôt sur le chemin à parcourir d’ici l’été 2024. « Les Jeux font partie des grands moments de ma vie. J’ai eu la chance de les vivre déjà quatre fois, raconte-t-il. A chaque fois, je les savoure, les victoires, les défaites, les émotions décuplées, les rencontres... Je cours après le graal olympique parce que c’est ça qui m’anime depuis 20 ans. Mais aujourd’hui, en tant qu’homme, j’ai fait le deuil du fait que j’ai besoin de ça pour vivre. Ça m’anime fortement, ça me fait avancer, mais ce n’est pas une finalité. Je continuerai toujours à naviguer parce que c’est ce que j’aime faire. Qu’il y ait une médaille ou pas à la clé, la seule chose qui m’importe c’est de tout donner et de ne pas avoir de regret. Je continuerais à mettre la même énergie dans d’autres choses… mais ça sera sans doute tourné vers la voile » !
Nicolas Le Berre : nouveau coach, nouvelle dynamique
Plus courte d’une année, suite au report des Jeux 2020 à l’été 2021 à cause de la pandémie de Covid-19, cette nouvelle préparation olympique « va se jouer en deux ans et demi, précise JB. A part ça et le fait que ça va se jouer à domicile, le gros changement de mon côté, c’est mon nouveau coach, Nicolas Le Berre ». Champion d’Europe de 470 en 2003, 5e aux Jeux Olympiques 2004 et 3e aux Championnats du Monde 2005 avec Gildas Philippe, Nicolas Le Berre a ensuite coaché Pierre Leboucher et Vincent Garros en 470 lors de la préparation olympique 2012. Après les JO de Londres, il tente un retour côté coureur et décroche une médaille d’argent au mondial 2013 de 470 avec Pierre Leboucher. Nicolas Le Berre succède donc à Stéphane Christidis qui avait accompagné JB pour la fin de sa dernière campagne olympique, à la suite de nombreuses années aux côtés de Pascal Rambaud.« On voulait travailler ensemble depuis pas mal de temps avec JB, explique Nicolas Le Berre. Nous nous connaissons depuis 20 ans, à l’époque où j’étais coureur de haut niveau. Nous avons travaillé une fois ensemble sur une épreuve internationale au lac de Garde. On s’était régalés humainement et sportivement, le courant était super bien passé et il avait gagné la régate. On ne se connait pas encore très bien mais on part surtout sur de la confiance. Le besoin qu’il m’a exprimé - qui n’est pas technique parce qu’aujourd’hui c’est un des meilleurs laséristes du monde - c’est surtout du coaching et du management de projet. Je suis là pour l’aider à gagner, notamment dans les moments à fort enjeux qui ne se présentent pas souvent. Ça peut être dix petites minutes le dernier jour d’un championnat du monde. Ça sera le money time pour nous, et c’est à ce moment-là qu’il faudra être bon et compétent. »
Des partenaires fidèles et enthousiastes
Cette cinquième préparation olympique ne serait possible sans le soutien des partenaires de Jean-Baptiste comme la Banque Populaire Méditerranée qui le suit depuis plus de dix ans, Maître Julien et bien sûr le Centre National des Sports de la Défense et la Marine Nationale qui lui fournissent un emploi stable depuis 2016. La mairie de Sainte-Maxime et son Club Nautique, qui l'ont vu grandir et l’ont soutenu depuis ses débuts, embarquent à nouveau dans l’aventure.« Je remercie mes partenaires pour leur confiance et leur fidélité, s’exprime le sportif maximois, quartier-maître de 1re classe de l’Armée des Champions. C’est important dans une carrière de pouvoir compter sur des soutiens de long terme. Cela apporte une certaine sérénité primordiale dans la préparation d’un sportif de haut niveau. C’est une grande fierté de savoir que la ville où j'ai tiré mes premiers bords d'Optimist a été choisie comme centre de préparation aux JO 2024. Merci à tous de me suivre dans cette nouvelle quête olympique qui aura une saveur particulière puisqu’elle se jouera à domicile ! »
PROGRAMME 2022
4-25 février : stage à Lanzarote1-9 avril : World Cup Series Trofeo Princess Sofia I Palma (ESP)
23-30 avril : Semaine Olympique Française I Hyères (FRA)
21-28 mai : Championnat du Monde ILCA 7 (Laser homme) I Riviera Nayarit (MEX)
14-21 novembre : Championnat d’Europe ILCA I Hyères (FRA)
Source : C Gutierrez