Le 1er novembre 2021, Dona Bertarelli, Yann Guichard et leur équipe se mettaient en stand-by pour une quatrième tentative de record sur le Trophée Jules Verne. Depuis cette date, aucune configuration météorologique n’a permis à l’équipage du maxi-trimaran Sails of Change de larguer les amarres pour un départ autour du monde avec une réelle possibilité de battre le record. Aujourd’hui, Dona Bertarelli et Yann Guichard annoncent la fin du stand-by pour leur écurie de voile Spindrift et se projettent d’ores et déjà sur une nouvelle tentative en fin d’année.
Crédit : Spindrift Racing
"Les dépressions qui arrivent sur l’Europe sont positionnées très au sud"
Jean-Yves Bernot détaille : « Depuis quelques semaines, les dépressions qui arrivent sur l’Europe sont positionnées très au sud, autour des Canaries, de Madère ou du sud des Açores. Ces configurations météorologiques empêchent l’alizé d’être fort et de s’établir durablement. D’habitude ces épisodes sont transitoires et ne durent que quelques jours. Or, cette année, ces situations se répètent inlassablement. Nous avons donc observé de grandes zones avec du vent faible ou avec du vent dans le nez, s’établir dans le sud de Gibraltar jusqu’au Cap Vert. Ce qui n’est bien entendu pas du tout adéquat pour prendre le départ d’un record autour du monde. En parallèle, dans l’Atlantique sud, au début du stand-by, l’anticyclone de Sainte-Hélène était très étendu. Il était donc difficile à traverser car il engendrait de nombreuses zones sans vent. Cela paraissait donc risqué de voir Sails of Change partir avec la forte probabilité qu’il s’englue là-bas ».Compte tenu de la situation, l’équipe a décidé au début du mois de prolonger le stand-by de deux semaines, jusqu’au 31 janvier. Pendant cette période, la situation météorologique n’a pas évolué et les prévisions pour début février ne sont pas optimistes.
Enfin, Jean-Yves Bernot rappelle qu’un départ tardif dans le grand sud n’est pas conseillé : « Petit à petit l’été austral se termine. Là-bas, les conditions de navigation deviennent de plus en plus compliquées avec le froid, des vents forts et une mer très formée. Or, avec trop de mauvais temps, la probabilité d’avoir des avaries augmente et surtout il est plus difficile d’atteindre des vitesses moyennes élevées et donc de battre le record ».
Dans ce contexte, Dona Bertarelli et Yann Guichard ont décidé de mettre fin au stand-by de leur équipe sur le Trophée Jules Verne.
Yann Guichard : "Une déception de ne pas être partis"
Yann Guichard, skipper de l’écurie de voile Spindrift, dresse aujourd’hui le bilan : « Depuis deux ans, l’équipe a fourni un travail remarquable pour améliorer notre maxi-trimaran Sails of Change. Le navire n’a jamais été aussi bien préparé pour battre ce record et nous pouvons en être fiers. Bien entendu, c’est une déception de ne pas être partis. Par deux fois nous sommes passés en code vert mais hélas les fenêtres météorologiques se sont ensuite refermées. Par la suite, les routages nous ont confirmé qu’il avait été sage de ne pas partir. Nous n’avons donc aucun regret. Je tiens d’ailleurs à souligner la remarquable mobilisation de tous nos collaborateurs pendant ces trois derniers mois et en particulier des marins qui sont restés motivés jusqu’au bout. Nous avons la chance d’avoir une formidable équipe et un bateau taillé pour le Trophée Jules Verne. Avec Dona, nous annonçons donc que notre écurie de voile Spindrift sera de nouveau en stand-by pour une tentative de record autour du monde à la fin de cette année ».Dona Bertarelli complète : « Nous dévoilerons prochainement le reste du programme sportif de notre équipe. À travers nos projets, nous aurons à cœur cette année encore d’être les porte-étendards de la campagne « 30x30 » qui vise à protéger 30% de notre planète en 2030. Notre objectif est de faire connaître cette cause auprès du grand public et des institutions afin que de nouvelles décisions soient prises par les gouvernements. En parallèle, nous prolongerons notre travail auprès des scolaires grâce à notre programme « Spindrift for Schools » qui vise à sensibiliser les jeunes générations ».
Source : G Cheron