Thomas Ruyant et Morgan Lagravière ont, hier et cette nuit, négocié le délicat franchissement par l’Est de l’archipel du Cap Vert. Venus raser au plus près la zone d’exclusion placée par la Direction de course le long des côtes Mauritaniennes, les deux marins ont ensuite et toute la journée d’hier tracé une magnifique hyperbole pour contourner en évitant leurs dévents, les îles de l’archipel. En tête depuis plus de 24 heures maintenant, LinkedOut a su placer les empannages au meilleur moment pour demeurer dans cette veine de vent hélas en cours d’affaissement, qui leur permet ce matin encore d’accroitre leur avance sur leurs si redoutables poursuivants.
Crédit : P Bouras
"Pas de décalage latéral"
« On a su trouver un chemin intermédiaire pour croiser devant Charal et Apivia » expliquait Thomas. « Nous sommes heureux d’avoir réussi à la fois à reprendre le commandement, mais aussi à éviter les dévents des îles tout en nous positionnant bien par rapport au pot au noir.. Il semble que nos adversaires partagent nos analyses et qu’on franchisse cette Zone de Convergence Intertropicale un peu aux mêmes points. On sait qu’à quelques milles près, les conditions peuvent changer du tout au tout, mais c’est rassurant de voir qu’il n’existe pas de décalage latéral offrant à l’un ou à l’autre d’importantes options. On devrait tous être mangés à la même sauce. »"Proactif sur la performance et la trajectoire"
C’est désormais Charal (Beyou-Pratt) qui, sur une stratégie similaire, occupe le fauteuil de dauphin à plus de 38 milles, devant Apivia (Dalin-Meilhat) relégué à 51 milles. Cap au Sud pour ces trois grands animateurs de la course, avec au menu, déjà, l’approche du pot au noir et ses 1001 et un tourments. « On continue de trouver des petits trucs qui font mieux marcher le bateau. » poursuit Thomas. « Toute la journée d’hier, nous avons porté le grand spi, couplé avec un solent. Il faut vraiment être à 100% sur les réglages, le matossage, et proactif sur la performance et la trajectoire. Dans ce sens, cela fonctionne parfaitement avec Morgan et l’on parvient à se ménager quelques instants de repos très récupérateurs. On est en forme et super motivés pour la suite ! »
A venir, un probable ralentissement avec les prémices du pot au Noir, qui va favoriser le retour des poursuivants et un regroupement avant cette rotation du vent au Sud Est, annonciatrice des alizés de l’hémisphère Sud. A 5 500 km de l’arrivée désormais estimée pour les meilleurs dans une semaine, la course des Imocas est plus ouverte que jamais.
Source : TB Press