Le dénouement de la 23e Mini Transat EuroChef est proche, en tous les cas pour les prototypes qui sont attendus à partir de demain, vendredi 12 novembre, à Saint-François. A moins de 15 heures de l’arrivée, Pierre Le Roy (1019 – TeamWork), bien installé aux commandes de la flotte depuis six jours déjà, continue de consolider son leadership et semble filer tout droit vers le doublé étape-épreuve. Derrière, sauf pépin technique, Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre) ne devrait pas laisser échapper sa deuxième place actuelle. Les choses pourraient en revanche être un peu plus délicates pour Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP /Pogo). En effet, si le vainqueur de la première étape est assuré de signer un podium au classement général, il n’est cependant pas complètement à l’abri de se faire souffler sur le fil celui de cette seconde manche par Sébastien Pebelier (787 - Décosail) ou Irina Gracheva (800 – Parth). Le suspense reste entier !
Crédit : V Olivaud
Ce jeudi, il reste moins de 250 milles à parcourir pour Pierre Le Roy pour atteindre Saint-François et ainsi boucler les 2 700 milles de la deuxième étape de cette 23e édition de la Mini Transat EuroChef. Si le Lillois file tout droit vers la victoire, il n’est cependant pas question pour lui de relâcher la pression, même avec un matelas de plus de 80 milles d’avance sur son poursuivant le plus proche. Hier, on a rappelé qu’en course au large de nombreux exemples avaient déjà montré qu’il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, en citant notamment la mésaventure du Britannique Alex Thomson dans la Route du Rhum 2018. Dans l’histoire de la Mini Transat, les récits concernant les skippers ayant vu leurs rêves se fracasser d’une manière ou d’une autre à quelques encablures de l’arrivée restent, certes, marginaux, mais réels. Souvenez-vous de l’édition 2003. Cette année-là, à la fois chez les Proto et chez les Série, la course a connu d’incroyables rebondissements. Alors qu’il était en tête, Samuel Manuard a démâté à 80 milles de Salvador de Bahia à la suite de la rupture d’un bas-hauban. De son côté, Michel Mirabel, ivre de fatigue après une lutte sans merci avec Erwan Tymen pour la première place, a talonné sur une barre rocheuse à cinq milles de l’entrée de la baie de Tous les Saints, se retrouvant alors coincé par la marée
Pebelier et Gracheva à surveiller
Pas de raison, toutefois, d’être pessimiste. Il y a même fort à parier que même s’il reste vigilant, le météorologue lillois commence à avoir franchement le sourire à bord de son plan Raison aux couleurs de TeamWork car il faut bien l’avouer, aujourd’hui, sauf avarie ou gros coup du sort, rien ne devrait l’empêcher de remporter la mise, à la fois sur l’étape et au général. Selon les derniers routages, il est attendu sur la ligne entre 7h et 9h, heure locale (entre 12h et 14h, heure de Paris), avec près de 10 heures d’avance sur Fabio Muzzolini, et près du double sur le troisième. Un troisième qui devrait normalement être Tanguy Bouroullec, actuel leader au classement provisoire. On sait toutefois que ce dernier a récemment été handicapé par des soucis techniques. Des problèmes qu’il aurait a priori solutionnés hier mais donc on ignore la nature et qui pourraient potentiellement laisser la porte ouverte à deux sérieux concurrents, Sébastien Pebelier et Irina Gracheva. Le premier est positionné pile-poil dans son axe, à une vingtaine de milles de son tableau arrière. La seconde est décalée d’une quarantaine de milles plus au sud. Pour tous, le dernier empannage va donc être important pour ajuster au mieux la trajectoire finale.
Les écarts se resserrent encore en Série
Du côté des bateaux de Série, il va falloir patienter encore un peu avant de voir les premiers embouquer le chenal de la marina de Saint-François mais les ETA (estimations d’heures d’arrivées) se précisent. Aux dernières nouvelles, les leaders sont attendus dimanche à partir de 9h, heure locale, soit 13h, heure de Paris. Alberto Riva (993 – EdiliziAcrobatica) et Giammarco Sardi (992 – Antistene) pourraient bien débarquer les premiers et ainsi mettre l’Italie à l’honneur, comme cela avait déjà été le cas lors de la dernière édition, en 2019, avec l’éclatante victoire d’Ambrogio Beccaria. Les jeux sont toutefois loin d’être faits surtout que depuis hier, les écarts aux avant-postes, déjà dérisoires, ont tendance à se réduire encore. Pour preuve, ce jeudi, les cinq premiers ne se tiennent plus qu’en 20 milles, Jean Cruse (910 – Ini Mini Myni Mo) et Hugo Dhallenne (979 – YC Saint Lunaire) notamment, ayant grappillé du terrain sur Loïc Blin (872 – Technique Voile – Les Entrepreneurs du Golfe) et les deux Transalpins. Pour eux, les derniers 600 milles s’annoncent donc sous haute-tension, pour le plus grand plaisir des observateurs !Source : A Bargat