Il y a une semaine, 79 bateaux prenaient le départ de cette inédite Transat Jacques Vabre. Une semaine où les quatre classes ont fait route commune, avant que les chemins ne se séparent. Les Ultimes continuent vers le sud pour virer Trindade et Martin Vaz, quand les OceanFifty se recalent à l’ouest pour passer le Cap Vert. Soumis au même parcours, les Imocas, eux, longent l’Afrique et décident d’une stratégie à l’est pour négocier ces îles. Plus étendue, la flotte des quarante pieds progressent le long des côtes portugaises et marocaines, suivent les alizés et font route directe, vers la Martinique.
Crédit : M Horlaville
Ocean Fifty, une flotte groupée
Comme sur une régate côtière, la flotte des Ocean Fifty navigue particulièrement groupée. Ils empannent et se recalent les uns par rapport aux autres pour faire une trajectoire sud sud-ouest et approcher le Cap Vert. Les chasseurs restent cependant vigilants à ne pas « laisser les copains s’échapper par l’avant ». Les courants et effets de site de ces îles offrent plusieurs possibilités, et ce n’est pas vers un choix extrême que se tourneront Sam Goodchild et Aymeric Chappellier (Leyton), en quatrième position, car « nous n’allons pas tout risquer pour rattraper les autres. » nous disaient-ils ce matin à la vacation.
Class40, « les conditions se sont bien calmées »
C’est au 190° que les Class40 mettent le cap. Les Canaries laissent autant d’options qu’elles comportent d’îles. L’idée est de savoir de quel effet de site ils vont profiter. Il est certain qu’une fois la décision actée, « les dés sont jetés », comme l’affirmait ce matin Antoine Carpentier (Redman) 3e, satisfait des performances de son Mach40 dans des conditions portantes. Le duo leader profitait de conditions plus calmes pour justement analyser « pourquoi nos routes sont si différentes avec celles de nos concurrents ».IMOCA, empannages synchronisés
Le quatuor de tête, inchangé depuis hier, se livre à une belle bagarre aux avant postes. S’ils donnent l’impression de marquer leurs concurrents, Christopher Pratt et Jérémie Beyou (Charal), deuxièmes,nous confirment que les trajectoires se ressemblent dues à une analyse similaire des fichiers météo. Les choix stratégiques sont semblables, mais pas moins profitables. A bord de Charal, « le fait d’être au contact nous permet aussi de progresser et nous essayons d’en tirer la quintessence. » La route des monocoques de 60 pieds leur permet de glisser le long de l’Afrique dans 13 nœuds de vent en moyenne. Rien n’est encore acté quant au passage du Cap Vert, les skippers attendent les derniers fichiers météos pour affiner leur stratégie. En attendant, ils s’appuient sur les OceanFifty qui leur éclairent la route.
Ultimes, vont-il avoir du Pot ?
Les voilà arrivés dans le redouté Pot-au-noir. Le Maxi Edmond de Rothschild ouvre le bal, suivi à 330 milles par le trimaran le plus récent de la flotte SVR Lazartigue. Le classement ici s’est installé depuis le Cap Vert, et 700 milles séparent le leader du dernier suiveur. Franck Cammas et Charles Caudrelier creusent l’écart avec leurs adversaires et semblent mettre de l’ouest dans leur route pour entrer dans le Pot-au-noir.Source : TJV