Alors que les quatre premiers Proto de la Mini Transat EuroChef poursuivent leur cavalcade à belle vitesse dans les alizés portugais au large de Nazaré, et que les premiers Série ont désormais débordé le cap Finisterre, une grosse partie de la flotte cravache pour se mettre à l’abri en prévision de la vilaine dépression qui pointe le bout de son nez dans le golfe de Gascogne et aux abords de la pointe nord-ouest ibérique. Des vents sud-ouest soufflant à 30 nœuds avec des rafales à 50 sont, en effet, annoncés à partir de demain sur ces zones. Les ports de Baiona, de Camariña et de La Corogne semblent les sites privilégiés par les concurrents qui ont fait le choix de faire confiance à leur sens marin et de mettre leur course entre parenthèse.
Crédit : V Olivaud
Si pour les quatre bateaux de tête de la Mini Transat EuroChef les conditions sont idéales pour aligner les milles à vitesse grand V au large du Portugal, à l’inverse, dans le golfe de Gascogne et au large du cap Finisterre, les conditions restent mollassonnes et instables, ce vendredi. Le changement s’annonce cependant radical à partir de demain, et même particulièrement violent dans la nuit de samedi à dimanche en raison d’une forte dégradation annoncée du temps. Des conditions dantesques sont, en effet, attendues sur ces zones, avec des rafales à 50 nœuds sur une mer difficile. Un bulletin météorologique spécial (BMS) a été émis. La Direction de course l’a transmis à l’ensemble des concurrents auxquels elle a, par ailleurs, conseillé de se comporter en bon marin et de penser à se mettre à l’abri. Depuis la réception de ce message, une grande partie des concurrents ont fait le choix de la raison et pris le parti de mettre leur course entre parenthèse afin de garantir leur sécurité et celle de leur monture. Pour preuve, de nombreuses routes convergent petit à petit vers la terre. Les ports de Baiona, de Camariña et de La Corogne semblent être les destinations favorisées par les marins qui risquent d’être le plus exposés à ces conditions difficiles. Les plus impactés devraient être les retardataires, mais la situation s’annonce globalement compliquée pour tous les Ministes qui se trouveront toujours situés au nord de la latitude de Porto d’ici à demain soir.
Fuir ou réussir à descendre au plus vite au sud de la latitude de Porto
Si la fuite est une option suivie par beaucoup de skippers, elle ne s’impose heureusement pas pour toute la flotte. Les bateaux de tête dans la catégorie des Série, devraient, eux, réussir à échapper au plus fort du vent. Pour l’heure, au large du cap Finisterre, ils retrouvent petit à petit des conditions plus consistantes après 30 heures passées à lutter dans de petits airs erratiques. Côté classement, le joli coup de ces dernières 24 heures est à mettre au crédit de Gaël Ledoux. Le skipper de Haltoflame-Ilots.site, qui pointait en 13e position à 14,6 milles du leader hier après-midi, s’est installé aux commandes de la flotte à la mi-journée, grâce à une trajectoire audacieuse au plus près de la côte. Le Malouin devance à présent Basile Bourgnon (975 – Edenred) de 3,6 milles et une petite bande de neuf marins emmenés par Julie Simon (963 – Dynamips) de plus ou moins 5 milles. Chez les Proto, on l’a dit, un petit groupe de quatre, composé de Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo), de Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre), d’Irina Gracheva (800 – Path), mais aussi et surtout de Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) - qui fait forte impression et compte aujourd’hui plus de 45 milles d’avance sur son poursuivant le plus proche -, a clairement pris la poudre d’escampette. Ces échappés ne cessent d’allonger la foulée, propulsés par les alizés portugais. Des alizés pas très forts et relativement instables qui leur permettent toutefois de filer entre 8 et 11 nœuds de moyenne depuis 24 heures. Leurs arrivées à Santa-Cruz de La Palma sont ainsi toujours attendues en deuxième partie de nuit de dimanche à lundi, ou dans la matinée de lundi, avec au moins deux jours d’avance sur les suivants !
Privée de pilote automatique, Camille Bertel s’accroche
Les autres informations à retenir de cette journée ? En premier lieu, le remorquage réalisé avec succès du bateau de Franck Lauvray par le trimaran d’Adrien Hardy, marin et sauveteur de voiliers en perdition. Le prototype Alice, victime d’un démâtage dans la nuit de mardi à mercredi, a, effet, rallié le port de Lorient aux alentours de 1 heure la nuit dernière, ce qui lui permet d’être en parfaite sécurité avant l’arrivée du mauvais temps ce week-end. Par ailleurs, Lilian Geolle (616 – Aora) est parvenu à réparer son aérien. La situation est, en revanche, un peu plus embêtante pour Camille Bertel (900 – Cap Ingelec). La skipper ne parvient pas à réparer son électronique du bord et poursuit sa route sans pilote automatique. Elle navigue bord à bord avec Pierre Legendre (994 – AKKA) qui l’aide à garder le moral et la motivation.
Source : A Bargat