Tanguy Bouroullec a franchi la ligne d’arrivée de la première étape de la 23e édition de la Mini Transat EuroChef en première position chez les Proto ce lundi 4 octobre à 17h42min30s (heure de Paris). Le skipper de Tollec MP/Pogo a ainsi mis 7 jours 02 heures 12 minutes et 30 secondes pour boucler les 1 350 milles du parcours entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma à la vitesse moyenne de 7,85 nœuds.
Crédit : A Courcoux
Vous remportez cette première étape. Quel est votre ressenti ?
« Quand on arrive d’une étape de Mini Transat, on ne sait pas bien ce qui s’est passé en mer. A terre, vous en savez toujours beaucoup plus que nous ! Pour moi, ça a clairement été la surprise de voir apparaître Fabio (Muzzolini) ce matin à l’AIS. J’ai même pensé que mon système déconnait car la veille, j’avais 40 milles d’avance sur lui. On a discuté un peu à la VHF. J’ai compris qu’il avait accéléré toute la nuit dernière grâce à un meilleur angle de descente que moi. J’avais peur que Pierre Le Roy soit avec lui mais j’ai appris en franchissant la ligne d’arrivée que j’étais premier donc c’est cool. »
C’est votre deuxième podium sur une étape de Mini Transat (3e lors de l’acte 1 en 2019), mais votre première victoire. Cela vous permet de conserver votre objectif de l’emporter lors de cette 23e édition…
« Oui. Je suis super content, surtout que ça a été une étape assez compliquée. On est que quatre à être passés au cap Finisterre. J’ai su qu’une large majorité de la flotte s’était abritée en raison des conditions météo. Ça m’a fait bizarre d’apprendre ce genre de nouvelle. J’ai sorti mes cartes pour voir où les uns et les autres s’étaient arrêtés. Ca a, de fait, été une étape compliquée sur le plan météo. J’ai hâte de voir la cartographie pour comprendre tout ce qui s’est passé. Je ne sais pas du tout d’où est sorti Fabio ! On a eu des conditions complexes, avec des doubles dorsales, un front au milieu… c’était dur de savoir où on était par rapport à tout ça. »Vous semblez arriver tout frais…
« Tout frais ? Non, ça c’est parce qu’il y a eu un grain juste avant l’arrivée qui m’a réveillé ! (Rires) En vrai, ça va quand même. Le bateau va bien. Je n’ai rien cassé. C’est nickel, il est prêt pour la deuxième étape. Comme je l’ai déjà dit, ce premier acte a été compliqué sur le plan météo, mais il y a quand même eu du plaisir, notamment lors des derniers jours. Juste avant Madère, on a eu une mer assez plate. Ça allait vraiment vite, ça glissait sur les foils. Ça a été des moments sympas et ils ont fait du bien car ça a quand même été un peu sport comme étape. La sortie du golfe de Gascogne, en particulier, a été copieuse. »La sortie du golfe, justement, a été, comme annoncée, un passage clé de la course…
« C’est peu de le dire ! Elle a été complexe ! Dans le petit front, lors de la deuxième nuit, j’ai quand même pris 36 nœuds en rafales ! En Mini, autant de vent, au près, ce n’est pas très marrant. Après, je me suis un peu raté dans la dorsale. Le « dégolfage » n’a vraiment pas été simple. On savait que ce serait un passage déterminant mais on ne s’attendait pas à ce que la porte se ferme à ce point juste derrière nous. On a eu de la chance pour ça. C’est sûr que pour le classement général en Proto, ça a fait un trou. »Un trou sur le reste de la flotte, certes, mais le match reste très serré pour le podium…
« Ça promet une belle deuxième étape ! Le match reste ouvert. Une heure, à l’échelle d’une transat, ce n’est rien et Irina (Gracheva) n’est pas très loin non plus ! »Source : A Bargat