82 skippers se mettent à l'abri, les 4 premiers Proto de la Mini Transat continuent leur descente au portant

 

Alertés de l’émission d’un bulletin météorologique spécial (BMS) concernant les zones Finisterre Nord et Finisterre Sud, la quasi-totalité des concurrents de la 23e Mini Transat EuroChef a fait le choix de se mettre à l’abri. Ce samedi, outre les quatre leaders en Proto qui poursuivent leur descente en direction des Canaries à belle vitesse, seuls Piers Copham (719 – Voiles des Anges), Georges Kick (529 – Black Mamba) et Melwin Fink (920 – SingForCom) ont fait le choix de ne pas mettre leur course entre parenthèses. 

Crédit : V Olivaud


Les conditions annoncées pour la nuit prochaine dans le golfe de Gascogne puis au large du cap Finisterre, s’annoncent particulièrement copieuses, avec jusqu’à 50 nœuds dans les rafales sur une mer forte. La quasi-totalité de la flotte de la Mini Transat Eurochef a décidé de faire confiance à son sens marin et, par conséquent, de se mettre à l’abri. Les uns et les autres (82 skippers au total) ont ainsi rejoint différents ports galiciens et portugais : Baiona, Muxía, Portosín, Camariñas, Viana do Castelo et La Corogne. Tous espèrent décamper dans la matinée de demain, au plus vite après le passage du front froid. Et ils ne devront d’ailleurs pas trainer car ils vont repartir avec un flux de nord-ouest pour 20-25 nœuds qui est prévu de basculer à l’ouest puis au sud-ouest dans la journée de lundi. Dès lors, ils auront le vent dans le nez et devront tirer des bords, ce qui ne rendra évidemment pas leur progression vers l’archipel espagnol très rapide.

 

Vers une nuit très tonique 

Pour ce qui les concerne, les trois Ministes qui ont fait le choix de continuer la course risquent d’engranger de précieux milles pour la suite, en particulier Melwin Fink. Le jeune Allemand, âgé de seulement 19 ans, pourrait, en effet, réaliser un véritable hold-up. Passé en 17e position au cap Finisterre dans sa catégorie des bateaux de Série, hier à la mi-journée, le skipper de SignForCom pourrait compter près de 150 milles d’avance sur l’ensemble de ses adversaires d’ici à 24 heures. Il lui faudra toutefois réussir à préserver au mieux son matériel lors du passage de front. Celui-ci sera moins violent sur sa zone de course (entre Vigo et Porto), que plus au nord où des rafales à 50 nœuds sont attendues sur une mer avec 4,5 mètres de vagues. Il n’empêche que sa nuit s’annonce musclée, avec des rafales jusqu’à 40 nœuds, entre 17 heures ce soir et 1 heure demain, au moment de la bascule du vent entre le sud-ouest et le nord-ouest.

 

Tanguy Bouroullec revient au score 

Plus en avant, à la latitude de Gibraltar, les quatre premiers Proto de la flotte continuent, pour leur part, leur descente au portant. Toujours propulsés par un flux de secteur nord-est d’une quinzaine de nœuds assez instable, ils sont naturellement concentrés sur les réglages et la conduite de leurs montures. En tête, Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) a vu son avance se réduire nettement ces dernières 12 heures. Pour preuve : lui qui comptait plus de 45 milles de bonus sur ses trois poursuivants hier après-midi, affiche désormais une avance de 8 milles sur Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo). Décalé d’une trentaine de milles plus à l’est, ce dernier revient fort et exploite au mieux le potentiel de son Pogo Foiler. Derrière, Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre) reste en embuscade à 37 milles, mais Irina Gravecha (800 – Path) est désormais un peu décrochée, la faute à un bateau plus vieux mais aussi et surtout moins puissant que ceux de ses concurrents. Leurs arrivées sont attendues à partir de lundi matin à La Palma et la bonne nouvelle, c’est que les alizés qui les accompagnent vont continuer de le faire jusque dans les derniers milles.

 

Source : A Bargat