Après deux tours du monde en solitaire en seulement 8 ans de carrière, le navigateur Alan Roura se prépare à un troisième Vendée Globe consécutif. Avec cette fois, un bateau à la hauteur de ses nouvelles ambitions puisque le Suisse de 28 ans sera le prochain skipper du dernier Hugo Boss, IMOCA à foils de génération 2020.
Crédit : Ch Breschi
« Les moyens de gagner »
Il l’avait annoncé dès son arrivée, en février dernier, à l’issue d’une seconde participation à l’ « Everest des mers » particulièrement difficile : Alan Roura ne souhaitait revenir pour un troisième Vendée Globe, en 2024, que s’il avait « les moyens de gagner ». Huit mois plus tard, le benjamin des deux dernières éditions vient de faire un grand pas en direction de cet objectif avec l’acquisition de l’IMOCA Hugo Boss d'Alex Thomson. Un bateau conçu par le cabinet d’architecture VPLP et l’équipe du skipper gallois, véritable bijou de haute technologie au cockpit entièrement fermé, considéré comme le plus extrême et le plus innovant de sa génération. « Ce rachat s’inscrit dans mon projet de performance en 2024, avec la volonté de participer à la barre d’un bateau à la fois performant et fiabilisé, dont je pourrai exploiter l’entier potentiel après trois saisons d’entraînement en amont, s’enthousiasme le Genevois. Je suis évidemment plus qu’heureux d’avoir réussi à réunir les conditions nécessaires à cette opération ». C’est en effet après de longs mois de travail et grâce à la confiance combinée d’un mécène passionné et de nouveaux partenaires que le jeune skipper-chef d’entreprise réalise ce joli coup, qui lui permettra de participer au championnat IMOCA Globe Series dès la saison 2022.
"Une nouvelle dimension"
Car il était essentiel pour Alan de participer à la Route du Rhum, grande classique du circuit et épreuve Reine des transatlantiques, dans le cadre de sa montée en puissance. Depuis 2016, le navigateur n’a en effet eu de cesse de franchir les paliers, sans précipitation et avec humilité, dans le but de tirer le maximum d’enseignements de chacune de ses expérience. Et progresser, toujours. Prendre ses marques à bord de sa nouvelle monture le plus tôt possible s’inscrit donc dans cet état d’esprit, en plus de renforcer sa petite - mais solide - équipe, via le recrutement de nouvelles compétences et de profils chevronnés. « Ce bateau nous propulse dans une nouvelle dimension, annonce, lucide, Alan. Il va falloir se professionnaliser encore davantage et ne laisser place ni au hasard ni à l’approximation. Je vais quant à moi devoir me concentrer exclusivement sur ma préparation et déléguer certains aspects de ma fonction d’entrepreneur à des personnes de confiance et d’expérience ».
Un projet 100% suisse
L’acquisition du bateau sécurisée, Alan doit en effet réorganiser le fonctionnement de son projet. À commencer par boucler un budget à la hauteur de son nouveau statut, autre case bientôt cochée : « Avec un nouveau partenaire titre qui croit en moi, nous avons la volonté de continuer à représenter la Suisse dans le paysage de la course au large et, donc, d’inviter d’autres entreprises à nous soutenir. Plusieurs ont déjà répondu présentes, avec encore quelques possibilités de rejoindre l’aventure. » À l’aube de cette nouvelle ère, Alan dispose désormais de trois années devant lui pour être à la hauteur de son nouveau défi. « J’ai déjà l’envie et l’expérience, ne me manquait que les moyens de mieux faire, résume-t-il. Avec ce bateau de dernière génération ainsi que le budget me permettant de réunir la bonne équipe et de me concentrer sur ma performance, je sais que je peux atteindre la maturité nécessaire pour relever ce nouveau défi : viser la victoire sur le prochain Vendée Globe. » En 2024, Alan aura 31 ans.
Source : A Mouraud