Justine Mettraux, Sébastien Simon, les skippers des 48 H Azimut racontent, Thomas Ruyant : "un spi s’est ouvert en morceaux" - ITW

 

Les pontons de Lorient La Base se remplissent à nouveau de la flotte IMOCA du Défi Azimut. Justine Mettraux, Thomas Ruyant, Sébastien Simon, les skippers refont le match de ces 48 heures endiablées. Morceaux choisis des duos à leur arrivée.

 

Crédit : V Curutchet

Justine Mettraux et Simon Fisher (11th Hour Racing Team - ALAKA'I), 2èmes des 48H AZIMUT

 "Au début de la course, nous étions dans le groupe de tête de la flotte, mais plutôt à la quatrième ou cinquième place jusqu’au premier waypoint. Il y a ensuite eu tout un jeu d’empannage et de vitesse. Dans la descente il y avait beaucoup de grains donc c’était difficile de savoir quel bord tirer. Je pense qu’on avait une bonne vitesse sur le portant et ça nous a permis d’enrouler juste devant ARKEA PAPREC le waypoint 3, avant de faire un bord de reaching rapide pour revenir."

 
"Notre duo fonctionne vraiment bien et le bateau est très performant. C’était un super entraînement pour la Transat Jacques Vabre avec du reaching et du portant relativement forts. Ce résultat est vraiment encourageant."

 

Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (LinkedOut), 3èmes des 48H AZIMUT

 
" C’est une course où il y a eu beaucoup de choses, beaucoup de conditions différentes et c’est ce qui nous a plu avec Morgan. Nous ne pouvons pas avoir meilleure préparation que de régater comme cela. Je pense que nous avons bien navigué, mais quelques péripéties sur le portant nous ont couté cher. Il a donc fallu cravacher pour pouvoir revenir sur des bateaux, ce qu’on a réussi à faire. Ça fait partie du jeu de la course au large, ça reste un sport mécanique donc l’erreur peut coûter cher."
 
"De manière très transparente, un spi s’est ouvert en morceaux, c’est le deuxième en deux semaines. Ça a été une mauvaise expérience du fait du temps perdu à récupérer les morceaux dans les foils et la quille. Nous avons dû nous arrêter une heure, face au vent, en travers de la route. Techniquement ça fait mal, Sportivement aussi. Il a fallu se re-mobiliser et retrouver de l’énergie pour repartir, ce qu’on a su bien faire. une course n’est jamais toute rose, même pour les premiers, et c’est d’autant plus grisant dans la mesure où l'on arrive à trouver des solutions pour s’en sortir.
 
C’est une super course. Nous n’avons jamais assez d’heures de navigation sur ces bateaux et cette course était une occasion idéale, avec un scénario propice pour travailler plein de points que nous avons du mal à travailler autrement que dans ce cadre. Au-delà du résultat, je pense que nous en sortons beaucoup plus forts.
"

 

Louis Burton et Davy Beaudart (Bureau Vallée), 4èmes des 48 Heures AZIMUT 

"C’était une édition ventée, avec plein de transitions et globalement très intéressante. On s’est bien entraîné, on s’est bien marré et on est allé vite donc tous les ingrédients étaient réunis ! Sur Bureau Vallée, nous sommes encore en cours d’acquisition du mode d’emploi du bateau. Le potentiel est là et lorsque les conditions sont bonnes, ça va très vite. On a le bateau pour faire bien donc c’est à nous d’assurer. On avait de très vieilles voiles et on attend les nouvelles pour la Transat Jacques Vabre."
 
"A la fin, on est bien revenu sur LinkedOut et à l’arrivée sur Groix, il y avait des zones sans vent. Thomas et Morgan ont été pénalisé avant nous. On y a même cru un moment, mais finalement, ils sont arrivés à ressortir à Pen Men et finir devant."
 
"Il faut féliciter APIVIA, ils sont impressionnants. On ne les a pas beaucoup vus. Ils sont très affutés, bien préparés, ils ont beaucoup de talent et c’est une démonstration. Bravo !
"

 

Sébastien Simon et Yann Elies (ARKÉA PAPREC), 5èmes des 48H AZIMUT 

" C’était une super course avec un beau parcours. Nous nous sommes pas économisés donc nous arrivons fatigués. Même si nous sommes un peu déçus de ne pas avoir fait un podium, nous avons le sentiment d’avoir bien progressé et bien navigué. Nous étions deuxièmes à égalité à la troisième bouée, mais nous n’avons pas été très bons sur le dernier bord cette nuit ce qui nous a coûté un peu cher. C’était un bel axe de progression pour la Transat Jacques Vabre et ça nous donne un petit peu confiance.
 
La concurrence est rude. APIVIA est clairement au dessus du lot, on l’a à peine vu. Il y a quand même d’autres grands concurrents comme LinkedOut, 11th Hour Racing Team et Bureau Vallée, on compte sur eux pour la Transat Jacques Vabre. Ça fait plaisir de voir le super niveau dans la flotte car nous nous croisons et cela donne une bataille perpétuelle."
 
"A chaque fois que nous naviguons nous apprenons quelque chose. Nous voyons bien que le temps nous manquera dans la découverte du bateau. Les jours de navigation restants doivent se compter dans les doigts d’une main donc il va falloir les utiliser au mieux.
"

 

Sam Davies et Nicolas Lunven (Initiatives-Coeur), 6èmes des 48H AZIMUT 

C’était un plaisir de naviguer au contact avec les autres. C’est toujours bien avant la grande course de l’année d’avoir les autres à vue pour s’entraîner, peaufiner les réglages et essayer d’aller encore plus vite. J’apprends à chaque jour passé sur ce bateau et c’est un vrai plaisir que d’essayer de faire mieux que la fois précédente.

J’ai passé quatre ans à préparé le Vendée Globe sur ce bateau, je le connais parfaitement. Nous maîtrisons tous de mieux en mieux la puissance de nos bateaux, surtout les bateaux neufs que nous voyons plus à 100% que l’an passé. Cela explique que la flotte soit si compacte. Hier soir à la bouée nous étions tous à vue, ce qui est incroyable, et un peu dangereux..”
 
“Nous avons fait une belle course. j’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer. Nous étions à la bagarre avec les autres, il y avait de très belles lumières sur l’eau et j’ai passé un très bon moment à tous points de vue que ça soit sur le plan sportif ou sur l’entente à bord avec Sam et Anne (Beaugé).
 
Il y a toujours le plaisir de faire avancer le bateau le plus vite possible, mais aussi de profiter de jolies conditions en mer avec des beaux couchers et levers de soleil. Le bord au portant sous spi hier était réussi, nous avancions bien, donc nous étions ravis !”

 

Source : Azimut