A moins de 24 heures du coup d’envoi de la première étape de la 23e édition de la Mini Transat EuroChef, les 90 marins en lice affichent une furieuse envie de prendre le large et d’en découdre. Après deux ans de préparation intense, tous piaffent d’impatience de rentrer enfin dans le vif du sujet. L’excitation est ainsi palpable sur le ponton du Vendée Globe. Le stress d’avant course aussi. L’heure est, plus que jamais, à la décortication des fichiers météo pour affiner les stratégies, en particulier celle concernant la traversée du golfe de Gascogne qui s’annonce délicate et propice à dessiner d’importants écarts dès les premiers jours de course.
Crédit : V Olivaud
Après avoir été, dans un premier temps, reporté de 24 heures en raison de conditions météorologiques difficiles, le coup d’envoi de la première étape de la 23e édition de la Mini Transat EuroChef sera donné ce lundi 27 septembre à 15 heures, avec une heure de retard sur l’horaire initialement annoncé. Le passage d’un front au large de la côte de Lumière dans la matinée a, en effet, incité les organisateurs à légèrement repousser l’heure de sortie du port des bateaux afin de garantir aux skippers un départ dans les meilleures conditions possibles.
« Les concurrents s’élanceront dans un flux de secteur nord-ouest pour 18-25 nœuds. Un flux qui va progressivement mollir au fil de l’après-midi, pour se stabiliser autour de 15 nœuds dans la soirée. Ils vont ainsi quitter Les Sables d’Olonne dans de bonnes conditions », explique Christian Dumard, le météorologue de la course. Très vite cependant, de premières complications vont se présenter sur la route des marins.
« La traversée du golfe de Gascogne ne s’annonce pas si simple. Les concurrents vont devoir négocier un front dans la nuit de mardi à mercredi. Celui-ci va générer des conditions musclées, avec 35 nœuds de vent de sud-ouest sur une mer chaotique. Ce ne sera assurément pas très confortable. Ensuite, les Ministes vont devoir aller chercher la bascule du vent au nord-ouest pour descendre vers le sud, puis réussir à se faufiler dans un petit couloir le long des côtes espagnoles, entre le cap Ortegal et le cap Finisterre », détaille Christian.
L’ajout d’une porte virtuelle au cas où…
Des phases de transition, du près dans du vent soutenu avec des conditions de mer qui vont assurément mettre à mal quelques estomacs vont donc constituer le menu des premiers milles de ce premier acte, jusqu’à la latitude de Vigo, avant le début d’une grande cavalcade au portant. Un grand tout schuss lors duquel il faudra soigner les réglages et jouer aux équilibristes pour éviter les sorties de piste. « Selon les derniers modèles, il est probable que les premiers profitent des alizés jusqu’à l’arrivée à La Palma. Pour ceux plus en arrière, c’est, en revanche, beaucoup plus incertain », souligne le consultant.Des incertitudes, il pourrait également en émerger pour ce qui concerne l’arrivée. Et pour cause, depuis plusieurs jours, le volcan Cumbre Veija, est entré en phase éruptive sur l’île de La Palma. A ce jour, l’escale à Saint-Cruz est maintenue, mais les organisateurs de cette 23e Mini Transat EuroChef, en liaison quotidienne avec les autorités locales et les experts du Pevolcan (Plan d’Urgence Volcanique des Canaries), sont naturellement contraints d’envisager de possibles plans B.
« Actuellement, la situation obéit aux situations classiques et permet de maintenir l’escale à La Palma comme prévu. Nous sommes cependant en discussion avec les autorités canariennes pour définir des ports de repli possibles et surtout, nous avons mis en place une porte virtuelle à 80 milles (environ 150 km) au nord de l’archipel espagnol, non loin des îles Selvagens. Celle-ci a pour but, dans le cas d’une dégradation de la situation sur place, de dérouter les concurrents, mais aussi et surtout d’être en mesure d’établir un classement, puis de valider cette première étape », rassure Marc Chopin, Président de Korrigan, la société organisatrice de l’épreuve.
Source : A Bargat