Après quatre mois de construction à la Trinité-sur-Mer, le Class40 La Boulangère Bio a été mis à l’eau hier en fin de journée sous le regard de sa navigatrice Amélie Grassi, de Marie Riou, ainsi que des personnes venues assister à l’événement. Dans 44 jours, Amélie Grassi prendra le départ de la Transat Jacques Vabre avec Marie Riou.
Crédit : PolaRYSE
Un plan Raison polyvalent et pensé autour de sa skippeuse
Excitation, concentration, joie, émotion… Ces différents sentiments ont envahi Amélie Grassi lors de la mise à l’eau du Class40 La Boulangère Bio. Entourée de son team, de collaborateurs La Boulangère Bio et de ses proches, la jeune navigatrice a vécu pleinement ce moment qui vient clôturer quatre mois intenses de construction qu’elle a suivis avec passion et soif d’apprendre, « C’est beaucoup d’émotion pour moi. Je prends vraiment conscience du projet et de tout le travail accompli ces derniers mois, c’est enfin hyper concret. Toute l’équipe a travaillé à fond durant ces 4 mois de chantier, c’est une immense fierté de voir le bateau à l’eau, je crois qu’on a tous versé notre petite larme. »
Près de 5 000 heures de travail ont été nécessaires à la construction du plan David Raison qui a impliqué par ailleurs une dizaine de personnes. D’une forme dite « scow » en référence à son étrave très arrondie qui lui apporte stabilité et puissance, le monocoque a été conçu pour être à l’aise dans toutes les conditions météo comme l’explique Amélie Grassi « C’était essentiel pour moi d’avoir un bateau polyvalent. Nous savons qu’à certaines allures nous ne serons pas aussi rapides que certains Class40 très typés, mais nous afficherons des vitesses moyennes hautes qui devraient nous permettre d’être toujours dans le coup. »
En plus du critère de polyvalence, la navigatrice avait également indiqué dans son cahier des charges qu’elle souhaitait disposer d’un bateau simple et au comportement marin, « C’est un bateau sur lequel je me suis sentie tout de suite à l’aise quand j’ai fait des essais. Il y a de l’espace pour évoluer, les systèmes pour matosser et déplacer les charges à bord sont plus simples et adpatés. Il permet de rester bien au sec également. Ce sont toutes ces choses qui m’ont convaincue de choisir ce Class40 car je sais qu’il préserve le marin. Et sur des longues courses au large c’est important de ne pas être dans la souffrance. »
Quatrième Class40 construit sur les plans de l’architecte naval David Raison, le monocoque La Boulangère Bio se distingue de ses trois sister-ships par un mât reculé d’une trentaine de centimètres. Un choix architectural décidé par Amélie Grassi en concertation avec la voilerie All Purpose et qui a pour objectif de rendre le bateau plus dynamique, « En naviguant sur les autres Class40, j’avais eu l’impression que le bateau était un peu ‘mou’. Nous avons donc lancé des études l’hiver dernier avec la voilerie pour savoir théoriquement ce qu’apporterait de reculer le mât. Tous les calculs ont montré que ça allait dans le bon sens et que le bateau pouvait être plus ardent. Nous avons alors décidé de réaliser cette optimisation. D’autant plus qu’elle n’était pas trop difficile à mettre en place. »
Côté voilure, le team La Boulangère Bio innove avec une grand’voile composée de 40% de lin, ce qui est une grande première en Class40. La fibre de lin est particulièrement écologique car la plante pousse naturellement grâce à la chaleur du soleil et est peu gourmande en eau. Une innovation qui s’inscrit totalement dans la démarche environnementale menée par La Boulangère Bio, membre du collectif 1% for the Planet depuis 2017.
Une prise en main express
À un peu plus d’un mois du départ de la Transat Jacques Vabre, le temps est compté pour Amélie Grassi et sa co-skippeuse Marie Riou. Les deux navigatrices n’ont en effet que quelques semaines devant elles pour prendre en main le Class40 La Boulangère Bio. Mais pas de quoi entraver l’énergie et la motivation du duo. « Je n’ai qu’une hâte c’est de mettre la bôme, les voiles et de partir naviguer. C’est un programme intense qui nous attend. On va prendre les choses dans l’ordre, sans se précipiter. L’objectif, c’est de naviguer le plus possible car on a une grosse découverte du bateau à faire. Il faut se faire confiance, faire confiance à son équipe, je sais que l’on va y arriver ! » commente Amélie. Même état d’esprit du côté de Marie Riou « C’est un moment magique. Il me tarde maintenant de faire la première sortie en mer, ça va être super ! On va essayer de fiabiliser au maximum le bateau durant ces 4 prochaines semaines. Le timing est serré, mais je suis confiante ! »
Désormais amarré au ponton de la Trinité-sur-Mer, le Class40 La Boulangère Bio passera ses tests de conformité à la jauge mercredi prochain. Le monocoque pourra alors rejoindra son port d’attache de Lorient pour ses premières navigations d’entraînement. Un moment qu’Amélie Grassi et Marie Riou attendent avec impatience.
Amélie Grassi, skippeuse La Boulangère Bio : « C’est beaucoup d’émotion aujourd’hui pour moi. Je prends vraiment conscience du projet et de tout le travail accompli ces derniers mois, c’est enfin hyper concret. Toute l’équipe a travaillé à fond durant ces 4 mois de chantier, c’est une immense fierté de voir le bateau à l’eau, je crois qu’on a tous versé notre petite larme.
Je n’ai qu’une hâte c’est de mettre la bôme, les voiles et de partir naviguer. C’est un programme intense qui nous attend. On va prendre les choses dans l’ordre, sans se précipiter. Lundi on a une grosse journée pour finir la mise en place du bateau, puis il y aura les tests de jauge mercredi. Après cela, nous rallierons notre port d’attache de Lorient. Nous aurons une semaine pour nous confronter avec quelques camarades de la Class40, puis nous partirons en qualification avec Marie. Il sera alors déjà presque l’heure de rejoindre le Havre. L’objectif, c’est de naviguer le plus possible car on a une grosse découverte du bateau à faire. Il faut se faire confiance, faire confiance à son équipe, je sais que l’on va y arriver ! »
Source : Effets Mer