Le SailGP a pris ses quartiers d’été à Aarhus pour disputer le Rockwool Denmark Sail Grand Prix, quatrième événement du championnat. Les huit équipes s'affronteront vendredi 20 et samedi 21 dans les eaux fraîches du Kattegat pour 5 courses suivies de la finale. Troisième au classement général provisoire à seulement un point des leaders, l’équipe française menée par Billy Besson va tenter de rester aux avant postes en maintenant sa régularité sur la maîtrise des départs et des manœuvres. Ce quatrième acte de la saison 2 est d’autant plus important que dans 3 semaines, l’équipe française jouera à domicile et devant son public à Saint-Tropez pour le France Sail Grand Prix. L’objectif est donc d’arriver forts et sereins et d’offrir un superbe show ! A l’issue de 3 grand prix et à la veille de disputer l'épreuve danoise, Bruno Dubois, team manager dresse un bilan.
Crédit : R Pinto
Vous êtes troisièmes au classement général provisoire, qu’est ce que cela vous évoque ?
Cela correspond au plan de marche qu'on s’était donné au début, c’est à dire qu’on a d’abord travaillé sur l’organisation de nos manœuvres, pour ne pas avoir de déficience à ce niveau-là et réussir aussi bien que les autres équipes dans toutes les manoeuvres dans toutes les conditions. Ensuite, on a travaillé sur la communication, car nous avons Leigh McMillan à bord qui ne parle pas français donc il fallait rationaliser notre communication pour qu’elle soit claire et précise. Autre point : avoir des ordres de marche avant chaque manche pour toujours se retrouver dans la zone de départ à un instant T avec une certaine routine. On ne peut pas se permettre d’improviser face à des athlètes comme Ben Ainslie, Tom Slingsby ou Jimmy Spithill… Ce sont des barreurs qui sont très agressifs sur une ligne de départ, donc si on part derrière, on restera derrière quasiment tout le temps. Et cet ordre de marche fonctionne bien désormais.
Quels sont les points forts de l’équipe française et les voix de développement pour améliorer encore son niveau ?
On essaye d’optimiser notre point fort qui est la régularité et le travail d’équipe. On doit se baser sur une équipe qui arrive à bien travailler ensemble. Notre point fort est aussi l’expérience, en général on n’a pas trop peur d’attaquer quand il faut attaquer. Donc voilà, une équipe qui tourne bien avec de la régularité sur un championnat avec des points !Notre prochain axe de travail va être essentiellement orienté sur la vitesse au portant et au près car nous avons un petit déficit par rapport aux autres équipes. On ne peut pas aborder tous les points de développement en même temps sur un même week-end vu qu’on a très peu de jours d’entraînement.
Nous allons continuer à travailler sur ces différents aspects (communication / vitesse / manœuvres) dans toutes les conditions, de 3 nœuds jusqu’à 30 nœuds de vent, en équipage complet, donc à 5, et en équipage réduit à 3 personnes. Nous n'avons pas encore eu l’occasion de tout valider.
Vous êtes à Aarhus, comment s’annonce ce quatrième Grand Prix ?
Nous avons eu du vent très fort sur le practice day avec des rafales à 30 nœuds et une pointe de vitesse à 52 nœuds pour l’équipe GBR. Mais pour vendredi et samedi, on attend des conditions de vent moyennes. Ce qui est bien, c’est qu’on n’est plus considéré comme une équipe de second niveau puisqu’on est dans le paquet, on joue bien dans la régularité. On a encore du travail pour arriver à être devant et surtout pour réussir à rester devant.Au-delà du sportif, quels autres projets développez-vous au sein de l’équipe ?
On travaille sur différents projets en parallèle. On a commencé à développer une stratégie générale pour intégrer des athlètes féminines. En parallèle de notre équipe navigante existante et en dehors de SailGP - car on a très peu de temps pendant les évènements - on développe un groupe de navigatrices qui vont pouvoir intégrer, j’espère bientôt, l’équipe à temps plein comme navigantes sur le F50. Amélie Riou et Hélène Noesmoen font partie de ce programme mais on a aussi d’autres personnes qui reviennent des Jeux Olympiques et à qui on a aussi envie de donner une chance de rejoindre l’équipe. C’est un projet de long terme, avec d’autres partenaires extérieurs qui vont nous aider. Ensuite, nous avons développé un programme de « mentoring » au sein de l’équipe afin de développer, partager et nous enrichir de nouvelles connaissances et compétences. Ainsi, si un athlète veut développer des compétences dans le milieu de la communication, ou qu’une personne de l’équipe technique souhaite en savoir un peu plus sur l’analyse des datas, c’est possible au sein du France SailGP Team. Nous travaillons aussi beaucoup sur l’Impact League. On a presque doublé nos points au classement, donc on essaie en tant qu’équipe d’avoir des actions et des gestes qui réduisent au maximum notre empreinte sur la planète, particulièrement au niveau des villes qui nous accueillent.Source : V Bouchet