Trois mois après l’arrivée de Jérémie Beyou sur le Vendée Globe 2020-2021, le skipper et
Charal ont annoncé mardi 4 mai la prolongation de leur partenariat jusqu’à fin 2026. Avec
à la clé un nouvel IMOCA dans les cartons, Charal 2, dessiné par Sam Manuard, dont la
construction vient de débuter chez CDK Technologies à Lorient pour une mise à l’eau
prévue en juin 2022.
Crédit : Y Zedda
Le Vendée Globe 2020-2021 à peine terminé, Charal et Jérémie Beyou ont décidé de repartir sur une
nouvelle campagne, pleinement satisfaits des quatre premières années d’une collaboration qui aura été
riche à tous points de vue. Charal et Jérémie Beyou ont donc prolongé leur partenariat pour quatre ans, jusqu’à fin 2026, à la grande
satisfaction de ce dernier qui, avant même le départ du Vendée Globe, ne cachait pas son envie de repartir :
«
Cette course, je l’ai dans la peau. Je suis
passionné par ce que je fais, je suis vraiment
conscient du privilège que j’ai de travailler quatre ans
de plus avec Charal et Mathieu Bigard (Directeur du
Groupe Bigard, maison-mère de Charal), qui savent
prendre des décisions importantes de bonne heure.
Ensemble, nous avons réussi à tisser une relation de
confiance très forte, nous n’avons pas peur de
regarder loin et de viser haut. »
Construction d’un nouvel IMOCA, Charal 2
Et pour viser haut, les deux parties ont décidé de lancer la construction d’un nouvel IMOCA, Charal 2 : «
Le
Vendée Globe a apporté beaucoup d’informations qui nous ont confirmé que c’était pertinent de repartir sur
un nouveau bateau. A la fois pour continuer à s’inscrire dans l’esprit d’innovation qui fait vraiment partie de
l’ADN de Charal, mais aussi dans un objectif de performance qui n’a jamais cessé de nous animer, comme
l’ont prouvé les nombreuses optimisations faites sur Charal 1 », explique Mathieu Bigard.
«
Notre aventure commune et riche, lancée en 2017, nous a donné envie d’y retourner et de prolonger
l’histoire de bien belle manière et j’en suis heureux ! Avec Charal, nous souhaitons accompagner nos
ambitions et poursuivre la découverte de nouvelles technologies », ajoute Jérémie Beyou, qui, en
concertation avec son partenaire, a fait appel à l’architecte Sam Manuard pour concevoir ce futur Charal 2 :
«
C’est un choix qui s’est imposé assez naturellement. Au-delà des échanges autour du design pur que
nous avons eus, ce qui me séduit chez lui, c’est sa vision de navigant. Quand je discute avec lui et avec
son équipe, je m’adresse certes à un architecte et à des ingénieurs, mais aussi à un marin capable de se
mettre à ma place, c’est vraiment la grosse plus-value de Sam, qui a en plus des convictions architecturales
fortes. »
Sam Manuar : "Une étrave spatulée pour Charal 2"
L’architecte, qui voit dans cette collaboration «
une opportunité absolument géniale de travailler avec un
skipper et une équipe qui font partie des plus expérimentés sur le circuit IMOCA », ajoute, à propos de sa
vision : «
L’approche que je développe depuis pas mal d’années, c’est de placer véritablement l’utilisateur
au centre de la réflexion, parce que la grosse difficulté, c’est de réussir à utiliser le potentiel de ces bateaux.
Le constat du Vendée Globe, c’est que les nouveaux IMOCA sont excessivement rapides dans des
conditions maniables, mais dès qu’elles deviennent plus difficiles, la différence avec les bateaux de
générations précédentes ne se voit plus vraiment. Notre objectif sera donc d’essayer d’avoir un bateau
relativement facile, polyvalent et exploitable.
Charal 1 avait été mis à l’eau avec une étrave rasante. Charal 2 va intégrer dès le départ de la boucle de
conception une étrave spatulée.
Ce ne sera pas un add-on, ce type d’étrave fera
partie de l’ADN de ce nouveau bateau. Ce qui nous
laisse beaucoup plus de marge de manœuvre et
nous permet d’aller un cran plus loin aussi dans
l’ampleur de cette spatule. Plus globalement ma
démarche en tant qu’architecte naval est tournée
autour de l’utilisateur final et autour de la notion de
simplicité, d’efficience. Être capable de tirer le
meilleur du potentiel du bateau. Cela se traduit par
une ergonomie du bateau parfaitement adaptée à
Jérémie et au solitaire. Charal 2 sera un bateau typé
pour le portant mais qui pourra tout aussi bien être
rapide au reaching. »
Les choix architecturaux sur la carène ont été faits, puisque la construction du moule de coque vient de
débuter chez CDK Technologies à Lorient, à qui le Charal Sailing Team maintient sa confiance : «
Nous
sommes super contents de la qualité du travail qui a été fait sur Charal 1, le fait de les avoir juste à côté de
chez nous a aussi été un élément décisif, c’était le meilleur choix », assure Jérémie Beyou. La livraison de
Charal 2 est prévue en juin 2022.
D’ici là, le skipper et son équipe continueront à naviguer sur un Charal 1 qui va encore être optimisé, la
mise à l’eau étant prévue le 26 mai, date à laquelle débutera un gros bloc de navigation destiné à préparer
le grand objectif de la saison, la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre (départ le 7 novembre 2021),
course sur laquelle Jérémie Beyou sera en duo avec Christopher Pratt.
Source : I Delaune