Charlie Dalin maintient sa position de leader sur le Vendée Globe mais il va falloir éviter les obstacles alors que le groupe des neuf premiers s’est scindé en deux packs. Alors dans ce mano a mano à moins de 4 000 milles des Sables-d’Olonne, les petits décalages font les grands gagnants de cette partie de poker où l’atout est le large.
Credit : Y.Zedda/VG2020
Burton deuxième
Et c’est bien ce que tente de faire le pack de tête de ce neuvième Vendée Globe aux rebondissements permanents : Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) tente de forcer le cap pour retrouver le sillage de Charlie Dalin (Apivia) désormais leader. Et ce dernier essaye aussi de s’écarter au maximum (80 milles semblent la bonne voie) des côtes brésiliennes qui émergent entre Recife et Natal.
Quant à Louis Burton (Bureau Vallée 2), dorénavant ‘dauphin’, il tente de trouver le compromis entre vitesse et précipitation : rapide mais bas en cap, le Malouin semble corriger le tir en redressant la barre pour ne pas flirter avec la terre.
Herrmann à suivre
Mais le plus véloce et probablement le mieux positionné vis-à-vis des capacités de son bateau, est sans conteste Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) : l’Allemand vise un « way-point » à une centaine de milles des rivages idylliques du royaume de la samba, en s’appuyant sur ces grands foils qui lui procurent le bonus du moment. Il ne serait donc pas étonnant de le voir émerger du Brésil en ouvreur de route.
Mais la suite n’est pas si simple qu’il n’y paraît.
Quid du passage du pot au noir ? On l’annonce assez bas en latitude (autour du 0°30 Sud) et peu étendu (jusqu’à 3° 30 Nord), soit environ 200 à 250 milles de large sur le 33° Ouest, mais est-il aussi calé que certains semblent le suggérer ? Et si les alizés de l’hémisphère Nord semblent bien converger avec ceux de l’hémisphère Sud pour générer un flux d’Est approximativement régulier, qu’en sera-t-il ce week-end ? Et une fois les alizés au large de l’archipel du Cap-Vert avalés, comment se positionner pour aborder la suite ?
Et derrière ?
Décroché à plus de 500 milles du leader, Maxime Sorel (V and B-Mayenne) a de la marge pour contrôler ses arrières, mais a désormais peu de chances de revenir sur la tête de flotte : les alizés sont présents, la route est plein Nord pendant des jours et à l’exception du passage du pot au noir, il n’y a pas vraiment d’opportunités pour grappiller des places ou en perdre avant les Açores.
En revanche, la bataille est relancée entre Armel Tripon (L’Occitane en Provence) qui a quelques déficits de voile, et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) qui joue au yo-yo avec son moral…
Isabelle Joschke poursuit sa route vers le Brésil
Isabelle Joschke (MACSF) hors course depuis sa déclaration d’abandon, remonte à vitesse réduite vers Salvador de Bahia. À 1 200 milles de son objectif affiché, elle subit désormais des conditions de navigation moins rudes et tente de gagner dans l’Est pour mieux aborder les alizés de l’anticyclone de Sainte-Hélène.
Source : VG