Thomas Ruyant a franchi le cap Horn la nuit dernière à 1 heure 40 HF, en 3e position du Vendée Globe. Son temps de course depuis le départ des Sables d'Olonne est de 56 jours, 11 heures et 20 minutes. Le skipper de LinkedOut retrouve l'Atlantique Sud. "Je suis fatigué, mais je suis moralement complètement reboosté par ce sentiment de faire désormais route vers la maison."
Credit : Th.Ruyant
Sans transition ou presque, le vent qui hier encore balayait LinkedOut à plus de 30 noeuds, est tombé à une quinzaine d'unités. Le soleil s'est levé, la mer s'est aplanie et c'est escorté de myriades d'oiseaux que Thomas Ruyant a quitté ce "monde parallèle du Grand Sud" (dixit Thomas) :
"J'ai l'incroyable sensation de revenir à la réalité. J'avais oublié ce qu'était une mer plate ! Je revis ! C'est un truc de fou, tant la transition est brutale.
Il y a quelques heures encore j'avais une mer creusée, des rafales à 45 noeuds, dans le froid et l'humidité. Ca « caille" encore mais le soleil est de sortie. Je vois la Patagonie et le bateau glisse sans douleur. Je suis fatigué, mais je suis moralement complètement reboosté par ce sentiment de faire désormais route vers la maison.
Les mers du Sud ne se sont pas montrées très sympas. Les moments de plaisir et de contemplation ont été rares. Je n'ai pas trouvé la longue et belle houle que j'avais entrevue il y a quatre ans. Il y a eu quelques phases rapides mais elles n'ont pas duré. On a très (trop) souvent été dans la difficulté de systèmes météos peu favorables, sur une mer trop désordonnée pour vraiment glisser.
Le Sud n'a pas été propice à la grande vitesse. C'est une petite frustration. Il y a eu des moments magiques, mais peu de plaisir. La régate, le défi de survivre à ces mers me laissent un vrai sentiment de satisfaction cependant. Troisième au Horn, mon premier Horn. C’est énorme, même si les poursuivants poussent fort derrière. Je suis Cap Hornier !"
Source : TB Press