Maxime Sorel, 10e du Vendée Globe, veut y retourner : " Nous avons réussi un truc de fou"

Maxime Sorel a coupé la ligne d’arrivée de la neuvième édition du Vendée Globe ce samedi à 04 heures, 50 minutes et 15 secondes au large des Sables d’Olonne. Il boucle son premier tour du monde à une très belle 10ème place. Le skipper aura mis 82 jours, 14 heures, 30 minutes et 15 secondes pour boucler la boucle et rend une copie quasi parfaite. Maxime Sorel, l’hyper actif, souhaite, dès maintenant, lancer un nouveau projet afin d’être au départ du Vendée Globe 2024 avec des ambitions sportives plus élevées. 


Crédit : JM Liot




V and B et le département de la Mayenne, les deux partenaires majeurs de Maxime, réfléchissent à l'accompagner dans ce nouveau défi. Maxime Sorel : « Si on m’avait dit il y a 3 ans quand j’ai gagné la Transat Jacques Vabre 2017 en Class 40, que j’allais boucler un Vendée Globe en quasi 80 jours fin janvier 2021, je ne l’aurais pas vraiment cru.

 Avec ma petite équipe, avec mes partenaires, nous avons réussi un truc de fou… J’ai hâte de réaliser, de revivre le truc. C’est passé très vite. La fierté est là car j’ai eu pas mal de soucis tout au long de mon périple. 

Mon voilier a souffert et c’est un bonheur de l’amener aux Sables, lui qui n’avait jamais terminé un Vendée Globe. C’est une joie d’avoir autant de monde à l’arrivée. Ma dernière ligne droite a été une course contre la montre. 

J’étais focus jusqu’à la fin afin de rester devant la grosse dépression qui arrive. Tout ce que l’on vit en mer, est inexplicable ! Dans 4 ans, je serai là. J’ai encore beaucoup de choses à partager. J’ai vécu des choses incroyables sur cette course. Elle est maintenant en moi. J’ai une grande pensée pour les patients atteints de la mucoviscidose. Je serais toujours avec eux ». 


Au moment du naufrage de PRB

Mon bateau est quasi identique, PRB étant un peu plus léger. Et mon bateau a eu des gros soucis sur le dernier Vendée Globe 2016 (ndlr : abandon de Thomas Ruyant après s'être quasiment cassé en deux). Forcément j’avais ça dans la tête et je n'ai pas pu attaquer quand je souhaitais dans le grand Sud. Peut-être que si j'avais attaqué plus, je ne serais pas là aujourd'hui. 

Quand le pont s’est fissuré et que j’ai dû réparer, ça ne s’est pas vu. Et quand j’ai pris la décision de passer devant (la dépression sur le Gascogne, ndlr), il a fallu mettre du charbon. Si jamais ça cassait, j’étais près des côtes, donc ça allait. 

 Je savais en partant que j'avais une mission importante : finir. Mais finir ce Vendée Globe avec ce bateau qui a effectivement eu pas mal de déboires sur d'autres courses, c’est génial. J’ai inspecté le bateau très souvent, mon équipe m’a aidé à le faire, on a tenu un tableur pour voir ce que l’on avait à contrôler. Là, je me rends compte d'une petite fissure sur la peinture, vraiment infime. Et en fait je passe le doigt et ça accroche. J'ai tout de suite alerté mon équipe technique qui a contacté les architectes. Ils ont dit direct "Faut ouvrir, la première peau est cassée, la mousse aussi". 

Il a fallu faire de la grosse chirurgie pour que la fissure ne se propage pas sur le pont. Quand j’ai appris ce qui s’est passé sur PRB, cela a été difficile à vivre en mer. La course s'arrête un peu car on sait qu’il y a un gars tout seul sur un radeau. On tire moins sur les bateaux après ça. Je savais que mon bateau était le même que PRB. Forcément j’ai appelé l’équipe pour faire une réunion avec les architectes. C'était un moment dur, au début du grand Sud, je rêvais de vagues énormes et de longs surfs. Il ne fallait pas que je fasse de « plantés » à 25 nœuds. Ils sont marrants, les architectes ! 

D'un coup, tu dérègles le bateau. J’ai fait des surfs à 29,7 nœuds. Quand tu t'arrêtes dans le bas de la vague, tu sens que le bateau craque. J'ai connu un départ à l'abattée, j’ai cru que c’était la fin. Je pensais que le mât allait casser. J'ai mis 1h45 à me sortir de là, il y avait 55 nœuds. 

Si il y avait un concours de passage de caps, je gagnerais : au Leeuwin, j’étais en tête de mât ; au Horn j’étais en vrac total. Au pire, si le bateau démâtait, j’avais encore la coque."

Source : TB Press