Au classement de 15 heures, Charlie Dalin (Apivia) comptait 2,1 milles d’avance sur Louis Burton (Bureau Vallée 2) qui accentue sa pression alors que se présente le pot au noir. Décalés en latéral de 35 milles, c’est ce dernier qui est tout à la fois le plus à l’ouest et le plus au nord.
Le duo s’est ménagé un très léger avantage de 41 milles sur Boris Herrmann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco) qui est venu se glisser sous son vent, sans doute pour profiter au mieux des voiles qu’il peut déployer, mais aussi pour viser la zone du pot au noir la moins sujette aux orages, qui se sont amoncelés ces dernières heures. Thomas Ruyant (LinkedOut) se démène pour juguler ses pertes, et il y parvient plutôt bien, avec moins de 90 milles de retard. A 108,9 milles, au classement de 15 heures, Damien Seguin (Groupe Apicil) poursuit sa démonstration pas très loin des côtes de Fernando do Noronha, dans un flux d’Est qui a pris du Sud. 6e, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) ne creuse plus son déficit, tandis que Giancarlo Pedote (Prysmian Group) est à moins de 200 milles de la tête.
"Pour le résultat… on verra à la fin !"
Derrière, Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family) joue tous les recalages possibles pour rester dans la meute, comme Jean le Cam, 9e à 273 milles de la tête et qui adore ce qu’il se passe sur l’eau ! « Par rapport à ce qu’on a connu, on ne peut pas se plaindre. La nuit, il y a des étoiles dans le ciel, la mer est plate, le bateau avance bien, il y a des petits grains de temps en temps, mais globalement, c’est parfait. Là ça allume, on marche comme un avion. Ça va peut-être partir un petit peu par devant, mais moins que je pensais. On fait du Nord à fond la caisse ! Normalement, on est beaucoup plus à l’Ouest et, logiquement, le pot-au-noir est plus gentil à l’Ouest qu’à l’Est, mais on verra au fur et à mesure. On est dans la meilleure position qui soit : on est le chasseur. Il y a les 'exploreurs' qui sont devant et nous qui pouvons faire nos choix en fonction de ce qu’il se passe devant. On n’a rien à perdre, on a tout à gagner. La situation n’est pas désagréable, j’ai mon petit copain Benjamin (Dutreux) qui est sous le vent, j’aurais fait presque tout le Vendée Globe avec lui. On s’était un petit peu perdu de vue dans le Sud, mais à la descente on était tout le temps ensemble, et pour la remontée, il semble qu’on se rejoigne d’ici peu. Je fais de mon mieux et pour le résultat… on verra à la fin ! »
Armel Tripon, Clarisse Crémer et les autres
A 1094 milles de la tête, Armel Tripon (L’Occitane en Provence) aura bien géré l’épisode de haute pression qui menaçait de le déconnecter de la tête de course. Depuis, dans l’alizé un peu plus établi que lorsque les leaders sont passés là, le Nantais cavale. 50 milles dans son Sud, la première femme du Vendée Globe attend sa libération. Clarisse Crémer en aura profité pour se reposer et prendre un coup de soleil. Jusqu’à Pip Hare, qui arpente les côtes argentines par la face nord, au près, la flotte avance à petit train. A l’avant d’une dépression au sud de l’Argentine, Stéphane le Diraison (Time for Oceans) et Didac Costa (One Planet One Ocean) filent bon train. Il faut bien ça pour échapper à des vents de sud de 33 nœuds dans le dos !Miranda Merron (Campagne de France) et Clément Giraud (Compagnie du Lit – Jiliti) sont désormais à quelques heures de passer le Cap Horn. Des routages les donnent à la pointe de la Terre de feu vers 10 heures ce dimanche matin. D’ici là, Charlie Dalin et Louis Burton auront peut-être révélé leurs vérités à la sortie du pot au noir. Peut-être que, pour une fois et histoire de varier les plaisirs, les épisodes météo donneront-ils raison à ceux qui sont devant ?
Source : OConnection