Kevin Escoffier, sauvé dans le Grand Sud par Jean Le Cam il y a six semaines à la suite d’une grave avarie structurelle sur son bateau, réfléchit déjà à un futur IMOCA pour le Vendée Globe 2024. A 40 ans, le skipper de PRB estime que les foils sont toujours la voie à suivre pour une campagne gagnante. Il s’est confié à la Classe IMOCA.
Credit : Y.Riou
Vendée Globe : "Les trois à l'avant sont des foilers"
« Lorsque l’on regarde la course, il faut bien voir qui sont les trois leaders. La raison pour laquelle nous sommes un peu déçus par les performances des foilers est que nous n'avons pas vu les pointes à 30 nœuds que nous attendions. Mais ce sont toujours les foilers en tête, » poursuit-il.
« Quand vous regardez l'Atlantique Nord (à l’aller), ils ont eu moins de vent que les bateaux à dérives. Et même les foilers qui rencontrent des problèmes - comme Thomas Ruyant (LinkedOut) qui n'a qu'un foil à 100% et Charlie Dalin qui a aussi des problèmes de foil (APIVIA) -, ils sont devant. »
Un amortisseur et une pièce en titane
Le skipper de PRB admet qu'il y a encore du chemin à parcourir pour rendre les foils - ou la structure du bateau qui les abrite - plus aptes à résister aux collisions, de sorte que les impacts ponctuels n'aient pas de conséquences majeures sur les performances du bateau. C'est un point sur lequel il a notamment travaillé sur son ancien bateau.
« J'ai toujours pensé à cela, même avec PRB, » explique-t-il. « Quand j'ai changé le palier inférieur du foil, j'ai mis un amortisseur et une pièce en titane afin que le foil ne casse pas la coque si je heurte quelque chose.
J'ai beaucoup travaillé sur les multicoques avant les monocoques. Et sur les multicoques, nous avons ce genre de problème depuis un certain temps, aux mêmes vitesses ou à des vitesses supérieures. Nous travaillons donc sur les conséquences de la casse d’un foil et sur la protection de la structure du bateau. »
Une nouvelle campagne avec PRB ?
Kevin Escoffier réfléchit déjà aux choix de conception qu'il pourrait faire sur un nouveau bateau pour 2024. Il est probable que ce soit dans le cadre d’une nouvelle campagne avec PRB, dont le skipper dit qu'il espère que la société vendéenne et lui présenteront ce qu'il appelle « un budget efficace par rapport aux performances ».
« J'ai reçu un soutien incroyable de tous les salariés de PRB et la suite est plébiscitée par bon nombre d'entre eux. PRB est un grand sponsor et une grande entreprise » affirme Kevin Escoffier.
La société espère attirer un co-partenaire avec qui partager l'aventure. Un architecte naval doit encore être choisi.
« J'imagine déjà ce que nous devrions faire comme bateau. Je pense aux voiles, aux manœuvres et à la façon d’imaginer l'intérieur. J'ai toujours été passionné par les bateaux ainsi que par la voile et le design - c'est ma vie. Alors oui, je suis de retour à terre mais je ne suis pas en vacances ; je travaille sur mon projet et j'imagine ce que je vais faire avec le bateau et le grand objectif est le prochain Vendée Globe, c'est sûr. »
"L'histoire est maintenant différente"
Et aujourd'hui ? « Je regarde le classement en pensant que je pourrais peut-être y être, mais il ne sert à rien de trop y penser. Je sais que je ne suis définitivement plus en course et il est inutile d'essayer d'imaginer où je serais, car l'histoire est maintenant différente. »
Source : IMOCA