Charlie Dalin, deuxième du Vendée Globe à franchir le Cap Horn près de 15 heures après le leader Yannick Bestaven

Charlie Dalin est le deuxième solitaire du Vendée Globe à en avoir fini avec l’océan Pacifique ce dimanche à 5h39 (HF). Le skipper a franchi le Cap Horn 14h56’ après le leader Yannick Bestaven. Apivia a passé la longitude du cap mythique ce dimanche après 55j 15h 19’ de mer. 


Credit : Ch.Dalin/Apivia


Les prochains skippers attendus devant la Terre de Feu lundi sont Thomas Ruyant et Damien Seguin qui ont plus d’une centaine de milles de marge sur un peloton très groupé.

Derrière les deux leaders et leurs deux poursuivants (Ruyant et Seguin, déjà relégués à 500 milles), un peloton compact va se faire secouer à l’approche du détroit de Drake dès lundi soir ! 



Charlie Dalin : "C’est un moment assez fort de franchir ce cap"

Le passage du cap Horn s'est bien déroulé. J'étais à 6 milles, il faisait encore nuit, mais la nuit n’est pas complète ici donc j’ai pu apercevoir l’ombre du rocher dans la pénombre. Je voyais les lumières du phare. C’est un moment assez fort de franchir ce premier cap Horn, il y avait pas mal de mer, un ciel clair parsemé de grains, une belle lune. J’ai appelé le gardien de phare donc on a pu échanger quelques mots même si je ne comprenais pas toujours ce qu’il disait, c’était sympa.

C’est un moment assez fort de franchir ce cap. J’ai fêté ça en renvoyant un peu de toile (rires). Je suis passé près des îles Diego Ramirez, des îles qui ont l’air assez hostiles, c’est des cailloux acérés, c’est la première terre que je voyais depuis les îles Trindade, j’avais presque oublié que ça existait. A ce moment-là, le plateau continental était parallèle à la houle donc je n’ai pas noté de différence sur l’état de la mer. Par contre il a fallu que je dévie un tout petit peu ma route pour être sûr de passer suffisamment loin des côtes.

Jean-Yves Bernot (météorologue) nous dit toujours qu’il faut changer de mode une fois le cap Horn passé, je vais pouvoir enfin comprendre ce qu’il entend par cette formule. Je suis content d‘en avoir terminé avec le Pacifique. C’est une nouvelle phase de course qui s’ouvre à moi maintenant. Je travaille déjà depuis quelques jours sur la stratégie de la remontée, il y a beaucoup de phénomènes météo à parer et de nombreuses choses à faire. Je ne vais pas m’ennuyer. 

Avant l’empannage, j’irai faire un petit check du bateau. A priori ça va, j’ai fait attention à la préservation du bateau dans ce dernier coup de vent. C’était une priorité absolue pour moi de sortir de là avec un bateau en bon état donc pour moi il n’y a pas de soucis, je ne suis pas inquiet sur les conditions du bateau.

C’est en train de mollir tranquillement, le soleil est en train de se lever, j’ai encore entre 25-30 nœuds, la mer s’est assagie depuis que je suis protégé par les îles. La différence c’est vraiment de ne plus avoir cette grosse mer qui nous accompagnait depuis quelques jours, j’ai eu jusqu’à 7 mètres de vagues.
Je suis vraiment heureux d’avoir passé le cap, d’y parvenir, je peux dire que je suis cap-hornier maintenant. C’était le troisième cap, j’ai passé les deux premiers en tête, mais là le destin en aura voulu autrement pour celui-ci. Le chemin est encore long, il reste 7 000 milles de course, il reste plein de coups à jouer. C’était un moment de bonheur.
"

 

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Source : VG