Le triple Champion du monde de Nacra 17 Billy Besson annonce qu'il rejoint Jean-Luc Denéchau, candidat à la présidence de la Fédération Française de Voile sur la période 2021-2024. Billy Besson apportera son expérience de la haute performance et sa volonté de développer la "voile pour tous".
Crédit : B Martin
Billy, pour quelle raison avez-vous décidé de vous engager aux côtés de Jean-Luc Denéchau, candidat à la Présidence de la FFVoile ?
Billy Besson : « Lorsqu’il m’a proposé d’être à ses côtés sur la liste pour suivre en tant qu’élu, le haut-niveau et la haute performance, je me suis dit que je pouvais apporter au projet mon expérience personnelle et mes connaissances afin de les mettre au service de tous. On vit une époque incroyable où la voile s'est révolutionnée, notamment avec l'arrivée du foil. C'est une évolution technologique qui apporte beaucoup de plaisir, de bien-être et de sensations. C'est une liberté nouvelle que tout le monde peut partager ».
Quelles seraient selon vous les évolutions souhaitables sur le haut-niveau et la performance pour la Fédération ?
BB : « Je pense que l’on doit mieux identifier les compétences et les ressources pour pouvoir les rassembler et créer de l’émulation et du partage. Par exemple, les engins à foil, on ne peut pas dire qu’en France on soit à la traine dans le domaine : nous avons d’excellents résultats en kite, en planche, en cata, en 60 pieds IMOCA. Eh bien, j’ai regretté qu’il n’y ait pas eu d’initiative pour que nous mettions en commun nos expériences et nos recherches. Donc je serai particulièrement attentif à initier et promouvoir toutes les actions favorisant l’échange et la mutualisation. Une fédération doit illustrer les valeurs du sport, s'impliquer bien sûr dans le haut niveau et la performance, mais elle ne doit pas oublier de développer la voile pour tous. Elle est là pour satisfaire le plus grand nombre et donner du bien-être au gens. Aujourd'hui, on peut vraiment prendre du plaisir à naviguer sur de tout petits bateaux. Je pratique le Wing-Foil, c'est assez fantastique de pouvoir surfer sur ces petits engins ».
Quels sont les actions sur lesquelles vous souhaitez vous engager ?
BB : « Un autre sujet qui me tient particulièrement à coeur, ce sont les nombreux jeunes à haut potentiel mais qui ne sont ni dans l’olympisme ni dans la course au large professionnelle. Ce que j’appelle cet « entre deux » nécessite une plus grande attention de la fédération, car il y a là un réservoir de talents pour notre sport, des personnalités à maturité plus atypiques mais qui peuvent devenir les champions de demain. Chaque individu, chaque parcours est différent, mais la fédération doit veiller à favoriser l’émergence de ces parcours qui peuvent s’épanouir en dehors du cadre institutionnel ».
La mandature à venir sera celle qui mène aux JO de Paris 2024, est-ce une motivation supplémentaire à votre engagement ?
BB : « Les Jeux Olympiques sont un grand événement pour la France et le sport français. Évidemment leur organisation en France est une bonne chose et tout le monde travaille dans ce sens. Mais cela doit aussi être l’opportunité de repenser l'organisation du sport de haut niveau et de haute performance, dans l’idée de chercher toujours à être les meilleurs pour gagner. Pour cela il est nécessaire de rassembler à la fois les compétences et les ressources dans un but d’optimisation et d’économie, mais aussi pour plus de synergies. Je pense que l’on doit créer plus d’échanges entre les séries, les entraineurs, les personnes ressources. Par exemple, un entraineur doit pouvoir changer de série facilement et les coureurs doivent eux aussi essayer d’autres supports. Les personnes ressources doivent facilement croiser les regards sur la performance pour pouvoir toujours mieux accompagner le couple entraineur-coureur. Il est important à mon sens de devoir créer un vrai centre de haute performance où on trouve une permanence d’entraînement, notamment pour les plus jeunes, mais aussi un encadrement sous forme de stages pour les équipes de France. Cela permettrait de générer une très forte émulation. Sans oublier la dynamique internationale des compétitions qui doit être suivie pour l’Équipe de France et pour les moins de 23 ans. »
Votre expérience sur le circuit SailGP peut-elle apporter en termes de management et est-ce le rôle d'un sportif de s'impliquer au sein de sa fédération ?
BB : « Manager une équipe de F50 sur le circuit SailGP est une grosse expérience de vie que j'ai menée durant 2 ans avant que Bruno Dubois rejoigne l'équipe. Le Team France c'est 22 personnes. Il faut à la fois manager, performer, gérer, être à l'écoute de tous, mais la surcharge de travail est une habitude dans le haut niveau (rire).... Personnellement je trouve que cela est important que des sportifs s'impliquent afin d'apporter et de partager leur connaissance du haut niveau. Il y a des modèles très pertinents à l'étranger. Pour exemple, mon concurrent australien sur le circuit SailGP, Tom Slingsby, quintuple champion du monde de laser, est en charge du haut-niveau au sein de la fédération australienne de voile. C'est une chose très positive dont tout le monde profite. En ce qui me concerne en tout cas, je serai heureux de pouvoir aider ma fédération en tant qu'élu en charge du haut-niveau ».Source : Mer et Media