Toute l’attention aujourd’hui se porte sur l’avancée du skipper de Maître CoQ IV le long de la barrière des glaces. Car si Yannick Bestaven parvient à se glisser dans l’Est de la bulle sans vent, c’est le jackpot ! Il pourrait considérablement creuser l’écart avec ses poursuivants Charlie Dalin et Thomas Ruyant. Sinon, ce sera un recommencement avec un regroupement général…
Crédit : JM Liot
Faire avec
Dans cette configuration météorologique, la Zone d’Exclusion Antarctique ne facilite pas du tout la navigation pour le premier « paquet » de ce 9e Vendée Globe. Tous aimeraient bien filer dans le Sud pour contourner la vaste zone de hautes pressions qui leur arrive droit dessus, mais ils n’ont tout simplement pas le droit, sécurité oblige. Il faut donc faire avec et manœuvrer, enchaîner les changements d’amure, « être dessus » comme disent les marins. Maître CoQ et Apivia multiplient les empannages dans une position plus sud que LinkedOut. La nuit à venir (la journée pour eux) devrait être cruciale.
Promesse de jours meilleurs pour les chasseurs
Cette zone de vents faibles et erratiques concerne les six premiers. Derrière, à partir de GROUPE Apicil rien ne devrait vraiment les arrêter, du moins la route sera moins chaotique, beaucoup plus directe avec un bon flux de nord-est pour avancer. « Il va y avoir un regroupement, ça va revenir fort par derrière, c’est un peu énervant, mais c’est le jeu » confiait Benjamin Dutreux dans un mot écrit du bord ce mardi. Damien Seguin, lui, est paré à revenir au cœur du match : « J’ai l’opportunité de revenir. Je suis prêt à batailler. J’attends le bon moment » confiait-il ce matin. Maxime Sorel et Louis Burton ont eux aussi toutes les chances de recoller, tandis que pour Romain Attanasio et Clarisse Crémer, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Tous deux sont concentrés sur la façon dont ils vont négocier la dépression jeudi 24 décembre. « Je dois chercher à savoir si j’attaque la dépression par l’arrière ou si j’attends de me faire rattraper par le vent d’après. Je vais virer de bord dans la nuit, faire du Nord » explique Clarisse Crémer.
"Face à moi, loin, très loin, le Cap Horn !"
Celui qui a gros à gagner face à cette situation peu habituelle dans le Pacifique Sud, c’est Armel Tripon sur L’Occitane en Provence. Le Nantais affiche ce jour la plus belle vitesse moyenne de la flotte : 446 milles avalés en 24h contre 257 pour Thomas Ruyant. Les chiffres valent mieux qu’un long discours. Tripon écrivait ce matin après son entrée dans le Pacifique Sud : « À ma droite l'Antarctique, immense continent que je rêve de voir de près, et face à moi, loin, très loin, le Cap Horn ! Entre nous, un océan gigantesque et des petits bateaux sur l'eau que je rêve de doubler ! ». Son rêve va bientôt se réaliser…
Classement 15:00 (heure française)
1. Yannick Bestaven, Maître CoQ IV, à 10 314 milles de l’arrivée
2. Charlie Dalin, Apivia, à 84.91 milles du leader
3. Thomas Ruyant, LinkedOut, à 163 milles du leader
4. Boris Herrmann, SeaExplorer - Yacht Club de Monaco, à 302.94 milles du leader
5. Jean Le Cam, Yes We Cam!, à 368.87 milles du leader
Source : OConnection