Un nouveau trio en tête de la flotte du Vendée Globe, Charlie Dalin, Thomas Ruyant, Yannick Bestaven en 80 milles

 

Depuis le passage d'Ari Huusela, à la longitude du Cap de Bonne-Espérance ce midi, les 27 IMOCA du Vendée Globe encore en course naviguent désormais tous dans l’océan Indien sur une grande guirlande de 3 700 milles. L’intensité de la régate bat son plein : les dés sont relancés en tête et de sacrées bagarres se déroulent à tous les étages.

 

Crédit : JM Liot

Yannick Bestaven à l’attaque ! 

« On est sorti de ce régime de vents forts donc j’en ai profité pour attaquer. Depuis 48 heures, je navigue à 100% du potentiel du bateau » expliquait ce matin à la vacation le skipper de Maître CoQ,  revenu comme une balle à 10 milles de Thomas Ruyant. Charlie Dalin, en tête depuis le 23 novembre dernier, voit donc trembler son trône, après avoir considérablement ralenti dans une zone de vents faibles. Il avait 285 milles d’avance il y a 3 jours, il n’en a plus que 80 ! « Je ne suis pas de nature à me plaindre mais entre le coup de vent que je suis seul à m’être pris et maintenant la pétole que je suis seul à me prendre, ça commence un peu à me peser. Ça suffit ! » pestait le Havrais ce matin.

 

Des chasseurs sachant chasser 

Ça revient par derrière car il y a plus de vent, et ça ralentit par devant : c’est le principe de l’élastique qui se détend et qui engendre un regroupement. Les 11 premiers monocoques se tiennent en 500 milles de Dalin à Sorel et dans cette troupe aux abois se déroule un incroyable duel entre deux bateaux à dérives « droites ». Groupe APICIL, 4e, et Yes We Cam!, 5e, lancés en 2007 et préparés aux petits oignons dans l’écurie de Jean Le Cam, ne se lâchent plus d’une semelle, les skippers conversant même à la VHF. Belle bagarre également entre Isabelle Joschke et Boris Herrmann séparés de 6 milles au pointage, Isa affichant la deuxième meilleure vitesse moyenne ces dernière 24h : 18,6 nœuds contre 18,8 nœuds pour Yannick Bestaven. Pour ce groupe de chasseurs, c’est le moment de tout donner pour ne pas se faire rattraper par l’anticyclone des Mascareignes qui s’étend et monter dans le train de la dépression qui arrive d’Australie !
 

De Bonne-Espérance aux Kerguelen 

Derrière le duel auquel se livrent Romain Attanasio (qui a déchiré son grand gennaker ce matin) et Clarisse Crémer, deux solitaires naviguent bien seuls loin des camarades de jeu : Armel Tripon sur L’Occitane En Provence au nord des Kerguelen et Alan Roura au nord de l’archipel Crozet. Les deux hommes tentent de recoller aux échappés laissant derrière eux 12 bateaux au grand large de Madagascar et de l’Afrique du Sud batailler dans des zones de vents faibles et irréguliers. La nuit dernière, Sébastien Destremau et Jérémie Beyou se sont croisés de très près et ont échangé quelques mots. Pour tous, la navigation vers l’Est rime avec décalage horaire déroutant : « Le décalage de l’heure solaire se fait extrêmement rapidement. On change d’heure solaire pratiquement toutes les heures. L’aube arrive vers 21 heures TU ! C’est assez déroutant » confie Charlie Dalin, l’homme de tête, donc le plus à l’Est de la flotte du 9e Vendée Globe.

 

Classement 15:00 (heure française)

1. Charlie Dalin, Apivia, à 13 710.6 milles de l’arrivée 
2. Thomas Ruyant, LinkedOut, à 81.48 milles du leader 
3. Yannick Bestaven, Maître CoQ IV, à 97.38 milles du leader 
4. Jean Le Cam, Yes We Cam!, à 222.23 milles du leader 
5. Damien Seguin, Groupe APICIL, à 230.37 milles du leader

Source : OConnection