"Le vent mollit, et va continuer à baisser d’intensité." Thomas Ruyant, le skipper Nordiste de LinkedOut, navigue depuis deux jours en mer inconnue. Sa précédente expérience autour du monde, lors du Vendée Globe 2016-2017 s’était en effet brutalement interrompue au Sud de la Nouvelle Zélande. C’est donc avec un plaisir et une satisfaction non dissimulée qu’il entre dans un Océan Pacifique au profil bien capricieux et pour le moins inattendu.
Crédit : P Bouras
Le jeu de l’élastique
« Bien malin qui sort la bonne stratégie météo pour rallier le Horn » s’amuse Thomas Ruyant ce matin, heure française, alors que sa nuit australe s’avance. La seule certitude, c’est qu’il y aura du jeu jusqu’au bout dans ce Vendée Globe. L’élastique des classements va se tendre et se détendre pendant encore plusieurs jours. Yannick va-t’il s’échapper ? La flotte va-t’elle se regrouper ? Autant de questions pour l’heure sans réponse et que Thomas évacue en se recentrant sur la bonne marche de son bateau. « Le bonheur est dans le bâbord » poursuit-il. « Mon moral oscille selon que je suis en appui ou non sur mon seul foil tribord encore valide. Toute la journée, la nuit pour vous, j’en ai bien profité. Le temps était un peu couvert, avec quelques belles périodes ensoleillées, la mer est relativement lisse, et j’avais environ 15 noeuds de vent. Tout se joue en fonction des angles que l’on parvient à trouver. Il faut plus que jamais être vigilant aux oscillations du vent et adapter ses réglages dans les bons timings. Le vent mollit, et va continuer à baisser d’intensité. On entre dans des ranges de vent mou que ni mon bateau ni moi-même n’aimons. L’anticyclone va nous passer dessus. C’est inévitable. Charlie (Dalin) et moi allons nous arrêter, avant de repartir au près. Yannick (Bestaven) va y échapper dans un premier temps mais il y aura droit lui aussi. Il faudra continuer à essayer de bien tendre les trajectoires. Des décisions stratégiques doivent se prendre dès à présent, mais rien de bien clair ne se dessine. Il est certain que nos poursuivants ont des trajectoires beaucoup plus efficaces, et l’élastique se détend en leur faveur pour le moment. »
Priorité à la course
Alors que les fêtes de fin d’année s’avancent, Thomas Ruyant et toute l’avant garde du Vendée Globe doivent ainsi gérer une configuration bien inattendue en cette partie de la course. « Priorité à la course. On sait pourquoi on est là. Le scénario est usant, mais passionnant. La physionomie de la course va radicalement changer ces prochains jours, quand le coeur de l’anticyclone va nous rattraper. Les vitesses chutent, mais l’intensité augmente ! »
Source : TB Press