Le Gitana Team passe en code jaune malgré de nombreuses incertitudes avec une forte dégradation des conditions météos et des temps de passage qui s’allongent tant à l’équateur qu’au cap des Aiguilles. Alors tant que la fenêtre reste entrouverte, Franck Cammas et Charles Caudrelier, les skippers du Maxi Edmond de Rothschild ne relâchent pas leurs observations. Les mises à jour des fichiers de prévision de ce lundi soir et celles de demain matin seront déterminantes pour déclencher ou non un nouveau départ sur Trophée Jules Verne.
Crédit : Y Riou
L’enchaînement météorologique n’est pas là
Depuis le début, le créneau actuellement étudié par la cellule de routage du Gitana Team n’est pas classique. La tempête Bella a laissé des stigmates, à commencer par une mer très forte qui pour l’heure empêche tout convoyage vers le départ du Trophée Jules Verne, au large de Ouessant. Les choses devraient se calmer dans la journée de demain, ce qui autoriserait un franchissement de ligne en fin de journée. Mais par la suite le scénario que propose l’Atlantique Nord n’est pas propice à un record de vitesse au passage dans l’hémisphère Sud. En effet, certains modèles voient une dépression en formation dans l’ouest sud-ouest des Canaries qui pourrait venir casser le régime d’alizés, forçant ainsi à une route très Est tandis que le Pot-au-Noir semblerait plus coopératif à l’ouest. En bref, l’enchaînement météorologique n’est pas là et obligerait l’équipage à un véritable zigzag pour rejoindre l’équateur. Pour autant un faible pourcentage de routes correctes demeure sur les derniers routages.
"Se donner les moyens d’y aller à fond"
« 5% de chance c’est déjà 5% de chance d’être dans une bonne fenêtre donc tant que l’espoir est permis il faut se donner les moyens d’y aller à fond. Aujourd’hui de façon certaine, la fenêtre n’est pas terrible dans l’Atlantique Nord avec des temps très très moyens à l’équateur et une route difficile à tenir et à mettre en pratique le long des côtes africaines, avec notamment les Canaries et le Cap Vert à négocier sur notre trajectoire proche. Mais tant qu’il y a une possibilité, même si aujourd’hui elle est très fine, d’avoir une bonne transition dans l’Atlantique Sud et donc de faire un bon temps au cap des Aiguilles, nous maintenons l’option ouverte jusqu’au dernier moment », précisait Franck Cammas pour expliquer le passage en code jaune.« Aujourd’hui, nous approchons de la deuxième partie de notre stand-by et le temps avançant vers la fin de notre période possible d’attente fixée à la mi-février, nous revoyons un peu nos critères et nos prétentions. Une fenêtre comme celle des prochains jours n’aurait certainement pas été étudiée début novembre mais au 28 décembre elle mérite qu’on s’y attarde un peu », rappelait le co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild.
A l’issue d’un long briefing météo, l’ensemble de l’équipe réuni dans la base lorientaise de l’écurie aux cinq flèches s’est une fois encore prêté au jeu des tests PCR. Les membres d’équipage ont quant à eux finalisé leur sac d’affaires personnelles, avant que chacun ne regagne son domicile dans l’attente des fichiers du soir.
Source : Gitana sa