Newrest – Art & Fenêtres quittera Port Olona ce soir à 22h15 après deux jours et demi de pit-stop. L’équipe de Fabrice Amedeo a travaillé d’arrache-pied pour réparer l’avarie en tête de mât afin que le skipper puisse repartir en toute sérénité.
Crédit : JM Liot
"Un mal nécessaire"
« C’est de la voile, il se passe des choses bien plus graves dans le monde en ce moment, » relativisait Fabrice, impatient de reprendre le large. « Je suis un peu déçu mais c’est presque une chance d’avoir eu ce problème maintenant. Si je l’avais eu dans 10 jours ça aurait pu être catastrophique. Il y a de la frustration d’être à quai mais j’ai une entière confiance en mon équipe qui fait un super travail, donc je suis content d’être rentré. C’était un mal nécessaire avant de partir pour un tour du monde ».
Retour sur l’avarie
Ce serait au moment de l’enroulement de la grande voile d’avant, le gennaker, que le problème serait survenu. « La drisse aurait eu suffisamment de mou entre la sortie de mât et l’émerillon pour aller s’entourer autour de la voile au moment de rouler, explique Milena Schoenahl, gréeuse du team, ce qui a créé un énorme frottement et légèrement déchiré le mât sur 6 cm. Le hook a également été abimé dans la manœuvre. »
Une réparation dans les règles de l’art
Il a donc fallu trouver un hook (pièce qui permet d’accrocher les voiles en haut du mât) de rechange prêté par le team Banque Populaire. Puis nettoyer la zone abimée en tête de mât : « On a commencé par ouvrir cette fissure pour en faire une sortie de drisse naturelle plus grande qu’avant mais sans les copeaux de carbone pour éviter le risque que la drisse ne se coince dedans, explique Sébastien Stéphan, directeur technique. « Pour sécuriser cette zone, on a fabriqué une petite plaque en carbone qu’on a collé autour de l’ouverture pour faire un bandeau de sécurité. » C’est Simon Chevallier, expert composite de l’équipe qui s’est chargé de travailler sur la zone et sur la pièce de renfort. « Le constructeur du mât a validé la solution de fabriquer une sorte de pansement. Ça représente pas mal de boulot parce qu’il faut cinq couches, les temps de séchage de strat et de colle. La pièce fait 5 millimètres d’épaisseur à la partie la plus épaisse. On est parti des plans des architectes et on a utilisé un mât de spare du team Charal pour la mouler à terre plutôt qu’en haut du mât. On l’a terminée hier soir et mise en cuisson toute la nuit, puis on l’a collée ce matin. »
Sébastien Stéphan est à son tour monté en haut du mât pour la chauffer afin d’accélérer le temps de séchage et permettre au bateau de reprendre la mer ce soir. « Le nouveau hook a été livré hier en fin d’après-midi. Tout a été installé, vérifié et fonctionne, » ajoute-t-il.
Sébastien Stéphan est à son tour monté en haut du mât pour la chauffer afin d’accélérer le temps de séchage et permettre au bateau de reprendre la mer ce soir. « Le nouveau hook a été livré hier en fin d’après-midi. Tout a été installé, vérifié et fonctionne, » ajoute-t-il.
La solidarité des gens de mer à terre
Les teams Banque Populaire, Charal, DMG Mori, et les équipes d’Arnaud Boissières, Jean Le Cam et Romain Attanasio ont apporté de l’aide pour des conseils ou du matériel. « On a reçu de l’aide de beaucoup de teams pour des conseils et du matériel nous aider à repartir le plus vite possible et je les remercie, » explique Fabrice.
Je pars avec deux jours et demi de retard, ça peut paraitre énorme, quasiment 1000 km, mais à l’échelle d’un tour du monde ce n’est pas grand-chose. Il suffit d’un anticyclone de Sainte-Hélène mal placé pour mes concurrents et qu’il soit mieux placé pour moi pour que je puisse aller tout droit et refaire mon retard. Je repars le couteau entre les dents, pas trop parce que ça ne sert à rien de s’énerver, et je vais attendre une ouverture. »
« Maintenant il y a un tour du monde à faire »
« C’est un deuxième départ mais c’est mon départ pour le tour du monde donc je suis très content et je pars avec beaucoup d’envie, se languit le skipper. Je vais repartir à 22h15, quand la marée le permettra. Les conditions seront assez light puis le vent va forcir. Cap à l’ouest pour aller chercher le front que mes petits camarades vont passer cette nuit et qui risque de faire quelques bobos. J’ai bon espoir qu’il soit un peu moins compliqué pour moi mais je m’attends malgré tout à avoir beaucoup de vent. Une fois passée cette embuche, c’est mon tour du monde qui démarre !
Je pars avec deux jours et demi de retard, ça peut paraitre énorme, quasiment 1000 km, mais à l’échelle d’un tour du monde ce n’est pas grand-chose. Il suffit d’un anticyclone de Sainte-Hélène mal placé pour mes concurrents et qu’il soit mieux placé pour moi pour que je puisse aller tout droit et refaire mon retard. Je repars le couteau entre les dents, pas trop parce que ça ne sert à rien de s’énerver, et je vais attendre une ouverture. »
Source : C Gutierrez