Lorsque vous êtes le directeur de la performance de la campagne Vendée Globe d'Alex Thomson, tout ce que vous pouvez faire à ce stade, c'est vous asseoir chez vous et surveiller les mises à jour sur l'ordinateur en espérant que tout va bien à bord pour le skipper britannique qui continue à mener le Vendée Globe après 12 jours de course. Neal McDonald raconte le début de course d'Hugo Boss.
Crédit : M Lloyd
"Beaucoup plus stressant d'être chez soi"
Neal McDonald travaille avec Alex Thomson, par intermittence, depuis environ cinq ans. Agé de 57 ans et originaire de Brighton, Neil a participé à sept campagnes Whitbread et Volvo Ocean Race, ainsi qu’à des compétitions olympiques et à l’America’s Cup. Il trouve aujourd’hui difficile de ne pas être en mer avec Alex Thomson pour l’aider à mener la fusée noire, signée VPLP.
"Pour être honnête", confie-t-il à la Classe IMOCA, depuis chez lui, à la Ciotat, dans le sud de la France, "c'est beaucoup plus stressant d'être chez soi. Pour tout vous dire, je me lève au beau milieu de la nuit, je regarde mon téléphone. Ce n'est pas relaxant du tout, même si évidemment ce n'est pas physique, mais j'ai l'avantage de comprendre ce qu'ils vivent et dans ces cas-là, on vit la course avec eux. »
« Je ne pense pas que, à ce jour, le bateau ait été testé dans les conditions où nous allons avoir les plus gros gains, » dit-il. « C'est ce qui est excitant de mon point de vue. Nous n'avons pas encore vu de VMG continu, au vent arrière et dans des vents moyens, ce qui, je pense, est le ‘range’ où nous verrons quelques différences. Et je croise les doigts pour que ce soit le cas. »
« Ce n'est pas comme dans le Grand Sud où vous avancez dans un système, à des ‘millions’ de kilomètres de la terre, pendant des jours et des jours, » complète-t-il. « Alex a navigué dans la zone délicate pendant cinq ou six heures et il était tout à fait prêt pour cela. Il est resté particulièrement conservateur. Je lui en ai parlé par la suite et il m’a décrit son plan de voilure qui était très, très conservateur. »
« Et il y est allé en sachant qu'il avait déjà vu ces conditions auparavant. S'il avait été téméraire dans sa configuration de voiles et si l'endroit avait été différent, j'aurais vu les choses différemment. Mais je pense qu'il l'a fait en connaissance de cause. »
McDonald ajoute : « Certains disent que c'était courageux, mais ce n'était pas courageux, c'était un gain avec un risque calculé, comme la plupart des décisions qu'il doit prendre et il est clair qu'il a pris la bonne décision. »
Bien qu'il y ait eu des conditions variées sur ce début de course, McDonald pense qu'il est encore trop tôt pour savoir comment la concurrence va évoluer.
« Nous avons vu toute une série de conditions mais nous n'avons pas vu toutes ces conditions sur une longue période, alors je vais attendre de voir comment tout le monde tient dans le temps, » dit-t-il. « C'est génial en tout cas de pouvoir suivre une course comme celle-ci parce que, de mon point de vue, c'est merveilleux de voir toutes les données s’enrichir et de comprendre vraiment comment fonctionne chaque bateau. »
Classement à 18:00 (heure française)
1. Alex Thomson (HUGO BOSS) à 20 523,7 milles de l’arrivée
2. Thomas Ruyant (LinkedOut) à 12,91 milles du leader
3. Charlie Dalin (Apivia) à 50,46 milles du leader
4. Jean Le Cam (Yes We Cam!) à 240,72 milles du leader
5. Louis Burton (Bureau Vallée 2) à 252,94 milles du leader
"Pour être honnête", confie-t-il à la Classe IMOCA, depuis chez lui, à la Ciotat, dans le sud de la France, "c'est beaucoup plus stressant d'être chez soi. Pour tout vous dire, je me lève au beau milieu de la nuit, je regarde mon téléphone. Ce n'est pas relaxant du tout, même si évidemment ce n'est pas physique, mais j'ai l'avantage de comprendre ce qu'ils vivent et dans ces cas-là, on vit la course avec eux. »
"Le travail de toute une vie"
Selon lui, le sentiment qui prédomine chez Alex Thomson en ce moment est le soulagement, car tous les espoirs de l'équipe en matière de performance semblent comblés. « Je pense qu'il apprécie le côté compétitif de la chose, » poursuit Neal. « Alex apprécie de voir le bateau là où nous voulions qu'il soit et c'est une immense satisfaction pour lui. Ce n'est pas seulement les quatre dernières années qui comptent mais le travail de toute une vie dans le monde de la course au large qui l'a amené là où il est maintenant. Je pense qu'il y a beaucoup de plaisir à voir qu'il a pris le bon chemin et qu'il a produit quelque chose qui est comme nous l'attendions. Et c’est vrai que jusqu'à ce que vous vous engagiez en course, vous ne savez jamais vraiment où vous en êtes. »
"Je croise les doigts"
Selon Neal McDonald, si HUGO BOSS s'est révélé jusqu’ici compétitif dans la plupart des configurations rencontrées, il n'a pas encore montré ses capacités dans les conditions où le responsable performance pense que le bateau pourra vraiment faire parler tout son potentiel.« Je ne pense pas que, à ce jour, le bateau ait été testé dans les conditions où nous allons avoir les plus gros gains, » dit-il. « C'est ce qui est excitant de mon point de vue. Nous n'avons pas encore vu de VMG continu, au vent arrière et dans des vents moyens, ce qui, je pense, est le ‘range’ où nous verrons quelques différences. Et je croise les doigts pour que ce soit le cas. »
"Un gain avec un risque calculé"
Il y a eu beaucoup de commentaires sur la stratégie employée par Thomson pour faire face à la tempête tropicale Thêta. Jean Le Cam mis à part, Alex Thomson s'est rapproché du centre du système et a creusé l’écart sur ses poursuivants. McDonald dit que ce n'était pas seulement la bonne approche pour négocier une cellule orageuse relativement petite, mais surtout quelque chose que Thomson a déjà vécu.« Ce n'est pas comme dans le Grand Sud où vous avancez dans un système, à des ‘millions’ de kilomètres de la terre, pendant des jours et des jours, » complète-t-il. « Alex a navigué dans la zone délicate pendant cinq ou six heures et il était tout à fait prêt pour cela. Il est resté particulièrement conservateur. Je lui en ai parlé par la suite et il m’a décrit son plan de voilure qui était très, très conservateur. »
« Et il y est allé en sachant qu'il avait déjà vu ces conditions auparavant. S'il avait été téméraire dans sa configuration de voiles et si l'endroit avait été différent, j'aurais vu les choses différemment. Mais je pense qu'il l'a fait en connaissance de cause. »
McDonald ajoute : « Certains disent que c'était courageux, mais ce n'était pas courageux, c'était un gain avec un risque calculé, comme la plupart des décisions qu'il doit prendre et il est clair qu'il a pris la bonne décision. »
"Je vais attendre de voir"
En ce qui concerne les rivaux de Thomson, Neal affirme que Thomas Ruyant sur LinkedOut et Charlie Dalin sur APIVIA se sont avérés aussi rapides que l'équipe de HUGO BOSS l'avait prévu. Il affirme que le seul plan Juan Kouyoumdjian encore en course, ARKEA PAPREC de Sébastien Simon (actuellement 10e), « pourrait encore avoir son heure de gloire. »Bien qu'il y ait eu des conditions variées sur ce début de course, McDonald pense qu'il est encore trop tôt pour savoir comment la concurrence va évoluer.
« Nous avons vu toute une série de conditions mais nous n'avons pas vu toutes ces conditions sur une longue période, alors je vais attendre de voir comment tout le monde tient dans le temps, » dit-t-il. « C'est génial en tout cas de pouvoir suivre une course comme celle-ci parce que, de mon point de vue, c'est merveilleux de voir toutes les données s’enrichir et de comprendre vraiment comment fonctionne chaque bateau. »
Classement à 18:00 (heure française)
1. Alex Thomson (HUGO BOSS) à 20 523,7 milles de l’arrivée
2. Thomas Ruyant (LinkedOut) à 12,91 milles du leader
3. Charlie Dalin (Apivia) à 50,46 milles du leader
4. Jean Le Cam (Yes We Cam!) à 240,72 milles du leader
5. Louis Burton (Bureau Vallée 2) à 252,94 milles du leader
Source : IMOCA