Une semaine aux Sables d'Olonne, le Vendée Globe reste une fête populaire malgré la crise sanitaire

 

En dépit des consignes sanitaires limitant le nombre de personnes admises dans l’ enceinte de 30 000 m2, les visiteurs sont au rendez-vous et ont profité pendant sept jours d’une météo radieuse pour s’imprégner de l’atmosphère du Vendée Globe. Les skippers, eux, s’apprêtent à s’isoler. 

 

Crédit : B Le Bars

Derniers essais

Derrière le rideau qui sépare cette scène à ciel ouvert des coulisses des teams, le travail de préparation suit son cours. Arkea-Paprec a reçu son deuxième foil, HUGO BOSS bricole sur les siens. Depuis leur arrivée aux Sables d’Olonne, dix sept bateaux ont effectué des sorties en mer pour régler les derniers détails techniques. Ce vendredi, ils étaient encore neuf sur l’eau pour des essais de voiles, de vérin de quille, d’électronique, de foil. Ces tests in situ seront encore possibles jusqu’à la fin de la semaine prochaine. Parallèlement, les contrôles de sécurité sont en cours. « Globalement, en dehors de quelques petites équipes qui ont encore des bricoles à terminer, les bateaux sont bien prêts » confie Jacques Caraës, le Directeur de Course du Vendée Globe.


Confinement dès ce week-end pour une partie des skippers

Les skippers, eux, s’apprêtent à s’isoler en compagnie de leurs proches. Si le confinement est obligatoire à partir du 1er novembre, ils sont très nombreux à devancer l’appel dès le début de la semaine prochaine. Certains quitteront même les Sables d’Olonne pour rentrer chez eux. Quelques marins ne cachent pas l’aspect positif de cette contrainte qui leur permettra de se recentrer, de se concentrer sur leur objectif et de profiter plus pleinement de leur famille, loin du tourbillon du Village.

 

Jérémie Beyou (Charal) : "Tu es plus décontracté quand c’est ton 4e départ"

"J’aime bien être sur le ponton, je trouve génial de voir tous les bateaux alignés, d’avoir un vrai paddock où toutes les équipes sont regroupées, le village, les animations, ça fait vraiment partie de la course, donc j’essaie d’en profiter cette semaine. Après, avec l’expérience des départs précédents, on a mis des choses en place petit à petit. Notamment la logistique. On s’est amélioré dans ce secteur : dans nos logements, avoir un cuisinier, une salle de réunion pour nous. On fait attention à ces détails parce qu’on sait que ça peut vite polluer l’esprit, le travail de l’équipe. Idem, on discute du planning très longtemps à l’avance, plus d’un an avant le départ. On essaie de bien harmoniser le temps consacré aux partenaires, aux media, au public, le temps de travail sur le bateau, celui consacré au repos et à la prépa physique. Voilà pour les faits. Après, dans la tête, c’est sur que tu es plus décontracté quand c’est ton 4e départ. Le premier, en général, tu es dépassé par cet environnement, par les sollicitations, t’es en stress permanent pendant trois semaines."

 

Kevin Escoffier (PRB) : "Les gens sont vraiment des passionnés"

"Comme je suis soutenu par un sponsor vendéen, on a beaucoup de supporters locaux. Ça fait vraiment plaisir ! Les gens sont motivés pour venir sur le village. Quand tu vois les démarches qu’il faut faire pour venir voir nos bateaux : aller sur internet, réserver son créneau... C’est normal dans le contexte mais c’est contraignant, il y a un peu d’attente. Les gens sont vraiment des passionnés et ça, ça fait vraiment plaisir."

 

Fabrice Amedeo (Newrest- Art & Fenêtres) : "Je trouve que c’est très réussi"

"J’ai l’expérience d’une première participation il y a 4 ans, donc c’est moins le saut vers l’inconnu, je maitrise mieux les grandes échéances, j’arrive mieux à me reposer. Il n’y a aucune inquiétude, aucun stress. Je suis très heureux de partir et je profite de ces derniers jours pour tout ce que j’ai à faire et pour les derniers moments en famille. 

Avec le confinement et dans la situation actuelle, on est beaucoup moins exposé au grand public qu’il y a quatre ans, on a beaucoup moins de sollicitations. Je trouve que les gens sont hyper respectueux, ils ne demandent pas d’autographe, ils savent qu’il ne faut pas nous exposer au COVID. 

J’étais vraiment très inquiet avant d’arriver aux Sables, je pensais que ça allait être très dur, que ça allait même être limite glauque et au final, je trouve que c’est très réussi. 5 000 personnes en instantané sur le village, ça fait quand même un effet de foule. Ce n’est pas comme sur les éditions précédentes mais je trouve qu’il y a quand même beaucoup de monde et que c’est une vraie réussite d’avoir ce village dans le contexte actuel."

 Source : O Connection