Les traditionnelles trois semaines de fête du Village de départ du Vendée Globe ont dû s’adapter à la situation sanitaire. Pendant près de deux semaines, l'organisation fut en mesure d'accueillir plusieurs milliers de personnes, conformément aux normes imposées, et peut ainsi se réjouir d’avoir su garder le lien entre la course et son public. Mais face à la décision gouvernementale d’imposer à l’ensemble du territoire français un nouveau confinement, le Village a fermé ses portes ce jeudi 29 octobre. Cela faisait cependant une semaine qu'Alan Roura avait mis un terme aux festivités et s'était contraint à l’isolement en vue du départ. Deux semaines de confinement que le skipper de La Fabrique a préféré passer chez lui, à Lorient.
Crédit : V Curutchet
Participer à la fête avec précaution
Avant cela, Alan s'est soustrait plusieurs jours aux différentes obligations usuelles : rendez-vous médias, rencontre (à distance) avec le public, derniers préparatifs avec l’équipe et homologation du « contrôle Sécu », ce sésame validant le matériel de sécurité embarqué. Mais toujours avec le sourire, caractéristique principale du jeune Suisse. « C’est forcément dommage que la fête soit un peu gâchée par la pandémie actuelle, confessait-il, mais l’organisation a réussi à mettre en place un protocole assez carré pour que le public puisse malgré tout profiter de l’événement, tout en protégeant les skippers et leurs équipes. »
Ne rien laisser au hasard
Village depuis fermé, mais départ maintenu au 8 novembre, à huis clos. « C’est une bonne chose que les manifestations sportives restent autorisées et que le départ du Vendée Globe se maintienne, souffle Alan Roura, soulagé. J’espère que nos aventures permettront aux gens de s’aider quelque peu en cette nouvelle période de confinement, que nous leur insufflerons un vent de liberté. Le départ à huis clos risque d’être bien triste, mais nous sommes extrêmement chanceux de pouvoir partir et j’ai hâte de prendre le large. » Depuis Lorient, le navigateur suisse a depuis plusieurs jours déjà les bottes qui fourmillent. Confiné depuis le 24 octobre dernier, Alan a en effet laissé le soin à son équipe de procéder aux derniers préparatifs de sa monture et de charger les affaires qui l’accompagneront autour du monde : une pharmacie de haute sécurité, une bonne centaine de kilos de nourriture ainsi que quelques dizaines de litres d’eau, de vêtements et de matériel de réparation. Lorsque La Fabrique sera en configuration départ, viendra alors le tour de l’équipe d’Alan de s’isoler, dès ce samedi 31.
Départ à huis clos et protocole sanitaire strict
« L’équipe restreinte de quatre personnes qui m’accompagnera à bord du bateau jusqu’au départ est tenue par l’organisation d’effectuer plusieurs tests et de se confiner pendant au moins 48 heures avant le 8 novembre, détaille Alan. Mais comme j’ai la chance d’avoir une équipe de haut vol et que mon IMOCA est désormais prêt, j’ai demandé à l’intégralité de mon team de ne plus s’exposer au virus à compter d’une semaine avant le départ et de se soustraire au même protocole que l’équipage embarqué. » Après avoir déjà passé un test PCR début octobre afin de constituer l’équipage qui convoya La Fabrique aux Sables d’Olonne, un deuxième avant d’arriver au Village et un autre encore avant qu’Alan ne rentre à Lorient, l’équipe entière devra donc effectuer un test PCR et une sérologie ce samedi 31 octobre, puis un ultime dépistage le 6 novembre au matin. De quoi s’assurer, autant que possible, que toute personne susceptible d’être en contact du skipper jusqu’au départ, soit tamponné « Négatif » au coronavirus. Alan va même plus loin : « J’ai demandé à toute personne présente sur le ponton au matin du départ de se soustraire au même protocole que mon équipe. Je ne veux prendre aucun risque et avoir également le choix d’étreindre mon partenaire principal ou ma famille si j’en ai l’envie et le besoin. »Source : A Mouraud