Benjamin Dutreux, Romain Attanasio, Alexia Barrier, ... ils ont bouclé leurs budgets pour le Vendée Globe

 

En raison du contexte sanitaire actuel et des difficultés économiques qu’il engendre, on pouvait craindre que certains marins n’ayant pas bouclé leurs budgets pour le Vendée Globe aient du mal à trouver des sponsors. Et pourtant, Romain Attanasio a décroché un partenaire en plein confinement, alors que plus récemment, Alexia Barrier, Clément Giraud et Benjamin Dutreux sont parvenus à séduire des sponsors et à sécuriser leur projet pour le tour du monde. Explications.


Crédit : JM Liot

 

"Le groupe est fier d’accompagner Romain Attanasio dont le palmarès, l’état d’esprit et la gentillesse ne peuvent qu’engendrer respect et admiration"

Pour sa deuxième participation au Vendée Globe, Romain Attanasio avait sécurisé très tôt un partenaire titre, PURE, mais il en cherchait un second pour préparer avec sérénité son tour du monde en solitaire. C’est au plus fort de la crise sanitaire, pendant le confinement, que Romain a séduit la chaîne hôtelière Best Western. « Le contexte exceptionnel engendré par la propagation du Covid 19 a été pour mon équipe et moi une période particulièrement stressante », reconnaît le skipper. 

« Se préparer pour une aventure aussi difficile que le Vendée Globe n’a rien d’évident en composant avec ce type de circonstances. C’est pourquoi j'ai été particulièrement heureux d’accueillir Best Western. » Les chaînes hôtelières sont très impactées par la crise et Olivier Cohn, directeur général de Best Western, voit dans le Vendée Globe une chance à saisir pour relancer l’activité : "Ce sponsoring représente une formidable opportunité de réinviter les gens au voyage et de les transporter grâce à une aventure sportive unique. Le groupe est fier d’accompagner Romain Attanasio dont le palmarès, l’état d’esprit et la gentillesse ne peuvent qu’engendrer respect et admiration" .

 

Alexia Barrier (TSE-4myplanet) : "Cela fait deux ans que je me bats et que j’y crois"

Engagée sur le plus ancien IMOCA de la flotte, Alexia Barrier est l’une des six femmes inscrites au Vendée Globe 2020. Début août, elle cherchait 400 000 euros pour boucler son budget. « Les choses ont bougé au moment où je m’y attendais le moins, en plein mois d’août », raconte la navigatrice. « J’ai été contacté par l’un des dirigeants de la société TSE, spécialisée dans les énergies renouvelables. Il est tombé sur un article consacré à ma recherche de budget. Nous nous sommes rencontrés et TSE a investi à hauteur de 300 000 euros. C’est une belle récompense car cela fait deux ans que je me bats et que j’y crois. Le travail finit par payer. »

Cet apport donne une grande bouffée d’air frais à Alexia et son équipe. « Nous avions engagé des dépenses en nous endettant, notamment pour installer une nouvelle quille, et cette situation était très inconfortable. La donne a changé désormais. Le bateau est dans le hangar de Mer Agitée à Port-la-Forêt pour un refit complet qui va permettre de gagner en fiabilité. » L’IMOCA d’Alexia sera fin prêt pour le Vendée Globe mais la jeune femme cherche encore quelques financements pour boucler son budget. Il est donc encore possible d’embarquer à ses côtés. En attendant, Alexia peut se réjouir d’avoir décroché un partenaire en adéquation avec son projet axé sur la préservation des océans et l’éducation. « Alexia est une femme exigeante et extrêmement talentueuse. Sa détermination et son engagement nous ont immédiatement séduit lorsque nous l’avons rencontré. C’est pourquoi nous avons souhaité l’accompagner dans ce projet ambitieux qu’est le Vendée Globe. Soutenir une femme, c’est aussi confirmer notre engagement vers plus de parité », indique pour sa part Mathieu Debonnet, Président de TSE.

 

Clément Giraud (Compagnie du Lit / Jiliti) : "Nous sommes d’insatiables optimistes" 

C’est peu dire que Clément Giraud s’est battu pour être au départ du Vendée Globe 2020. Après l’incendie de son IMOCA à quelques jours du départ de la Transat Jacques Vabre 2019, il a reçu le soutien d’un généreux skipper de la Classe, Erik Nigon, qui lui a prêté son bateau en début d’année. Depuis, Clément court après les financements et c’est tout récemment que la situation s’est décantée, juste au moment de la clôture des inscriptions au Vendée Globe. Deux entreprises ont annoncé leur engagement, La Compagnie du Lit (qui avait déjà accompagné Stéphane Le Diraison en 2016) et Jiliti (spécialiste en services IT). 

« C’est un soulagement ! Les jours passaient, on y croyait parce que nous sommes d’insatiables optimistes… donc on avait anticipé la logistique technique et le chantier à faire. Tout était prêt, il n’y avait qu’à appuyer sur le bouton », souligne Clément Giraud. « Tout a été extraordinaire depuis le lancement de mon projet et jusqu’au bout, je me disais que tout était possible. Aujourd’hui je ne boude pas mon plaisir. Je vais participer au Vendée Globe ! Maintenant, à moi de faire une belle course. » Désormais nommé Compagnie du Lit / Jiliti, l’IMOCA de Clément est actuellement en chantier à La Rochelle où un travail de fond est réalisé afin de disposer d’une monture fin prête pour le défi du tour du monde en solitaire. Fort de cette première participation concrétisée sur le tard, Clément Giraud ne cache pas qu’il envisage d’inscrire son projet sur la durée, avec le Vendée Globe 2024 en ligne de mire…

 

Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family) : "Ça commençait à être chaud !"

 Benjamin Dutreux est lui aussi parvenu à réunir un budget en pleine crise sanitaire, grâce à l’arrivée d’un nouveau partenaire majeur aux côtés de l’association Water Family : OMIA, une PME spécialiste de la fabrication et de la maintenance des cabines de traitement de surface. « C’est dingue comme la vie réserve de belles surprises, c’est une belle rencontre au bon moment. Au fond de moi, j’y croyais dur comme fer, je me disais qu’on allait trouver », confie le skipper qui peut désormais se tourner à 100 % vers son objectif sportif. « Avant l’arrivée de ce nouveau partenaire, nous n’étions pas dans une position confortable. Nous avions des soucis pour commander du matériel, les voiles notamment. Ca commençait à être chaud ! Maintenant, nous pouvons partir avec un bateau fiabilisé à 100 %, et plus performant. Nous restons une petite équipe et c’est le branle-bas de combat pour être prêt à temps. Nous sommes tous à fond ! »

Président Directeur Général d’OMIA, Stéphane Galichet explique de son côté : « Le projet est né en trois semaines, d’une rencontre fortuite fin juillet en pleine crise sanitaire ! C’est fou et complètement inattendu mais pour OMIA c’est une opportunité unique qu’il n’aurait fallu manquer pour rien au monde. Face au vide laissé par les salons professionnels tous annulés les uns après les autres il fallait apporter une réponse forte et innovante. C’est chose faite. Par ailleurs les valeurs portées par Benjamin ainsi que l’association Water Family ont également nourri notre envie de prendre part à son projet humain et environnemental. » 

Source : Mer et Media