Ce jeudi 27 août à 06h33’09’’, Léo Debiesse a franchi la ligne d’arrivée de la troisième étape de la Les Sables – Les Açores en Baie de Morlaix bouclant ainsi les 500 milles du parcours en première position chez les bateaux de Série après 3 jours 19 heures 52 minutes et 09 secondes de mer. Déjà leader au classement général provisoire de l’épreuve avec une avance de 1h34 sur son dauphin à l’issue des deux premières manches, le skipper de Kelyfos remporte donc l’épreuve (sous réserve de réclamation du jury). Interview à chaud.
Vous signez une deuxième victoire d’étape et la victoire au général. On vous imagine très satisfait ?
« Clairement oui ! La victoire au classement général est encore plus belle, justement parce qu’il y a la victoire d’étape qui va avec. En quittant Roscoff, mon objectif était clairement d’aller chercher un podium pour réussir à remporter l’épreuve. La première place, je ne pouvais pas rêver mieux ! »
Vous avez fait preuve d’une belle régularité sur les trois étapes (1er,4e, 1er). Elles ont pourtant été très différentes…
« On a effectivement eu tous les types de conditions sur l’ensemble de ces trois manches. Sur les deux premières, je m’en étais super bien sorti dans le petit temps. Le fait de gagner la troisième, qui a été plutôt musclée, montre qu’il n’y a pas que dans les petits airs que je m’en sors bien donc c’est cool. »
Tanguy Bouroullec, le vainqueur en Proto a trouvé dur cet ultime round. Vous aussi ?
« Quand même oui. On a quand même eu un coup de vent au milieu, entre la pointe Bretagne et l’estuaire de la Gironde, et nos bateaux sont hyper inconfortables. Il a donc fallu se faire violence pour attaquer tout du long, sans être tenté de tomber dans un mode plus tranquille. C’est comme ça que des écarts significatifs se sont créés au sein de la flotte. Le début de la course a été très serré même si, assez rapidement après le départ, il y a eu une option le long de l’île de Batz, avec le courant. J’avais précisément en tête ce que je voulais faire et tout le groupe est finalement parti très loin dans cette option mais derrière, des rotations de vent n’ont pas forcément eu lieu comme c’était prévu. Du coup, ça s’est avéré beaucoup moins payant que certains l’imaginaient. De mon côté, j’ai bataillé pour garder le peu d’avance que j’avais. Je l’ai accentuée dans le vent fort et je suis content de ça car dans le gros temps, ce n’est plus uniquement la performance du bateau qui fait la différence. Le mental devient essentiel pour continuer de naviguer pied au plancher. »
Sur cette portion justement, vous avez bien bataillé avec Jean-Marie Jézéquel mais vous avez fini par creuser de nouveau l’écart sur la fin de parcours dans la pétole où vous semblez, définitivement, très à l’aise…
« Dans le gros temps, Jean-Marie allait effectivement très vite. Je savais qu’il avait à la fois le bateau et le mental pour me donner du fil à retordre. Dans le petit temps, et notamment au portant, je savais en revanche que si j’arrivais à être un tout petit peu devant lui, normalement, il aurait du mal à me doubler. Il l’a compris je crois car il n’a pas vraiment baissé les bras, mais il a vu l’écart se créer petit à petit et la pétole arriver en plus, ce qui ne l’a sans doute pas aidé. D’ailleurs, j’avoue que ça n’a pas été facile, dans la tête, de terminer par une nuit complète de pétole. On savait qu’on aurait du nord-ouest qui virerait sud-ouest aux alentours de 2 heures du matin. On espérait arriver avant, mais cela s’est passé différemment et ça a été très long… »
Pour un coup d’essai sur le circuit Mini 6.50, on peut dire que c’est plutôt réussi ?
« Plutôt oui ! (Rires) »
Source : L Lunven