Test PCR, mouillage à Belle Ile, drôle de veille de départ pour les solitaires de la Vendée Arctique - ITWS


Ce vendredi 3 juillet restera comme une journée pas comme les autres. Dans 24 heures, la flotte prendra le départ de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne mais, aujourd'hui, les skippers solitaires ont quitté le ponton en équipage, depuis leur port d’attache. A Port-la-Forêt, La Trinité-sur-mer, Lorient, Les Sables d’Olonne, La Rochelle, le même rituel huilé et contraint s’est mis en place : avant de rejoindre le bateau à deux, trois ou quatre navigants, tous ont passé un test PCR, celui qui permet de détecter en moins de 24 heures si le patient est porteur du virus Covid19 ou non.

Crédit : F Van Malleghem



Crédit : M Viezzer


Test obligatoire

A Lorient, c’était l’effervescence, puisque la moitié de la flotte de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne y siège ou y a fait halte. Dans un hangar était installé un espace médical de campagne (une table, deux chaises). Deux biologistes, un infirmier et le médecin officiel de la course, le docteur Thierry Chaland, y ont accueilli les skippers et leurs teams, déjà testés en début de semaine. « Nous avons rendu obligatoire ce test avant le départ pour les skippers et les équipiers qui vont faire le convoyage, pour être certains que tout le monde est négatif » explique Thierry Charland (Association Médicale Course Au Large). « Il est essentiel aussi de s’assurer de la préservation de la chaine de secours en cas d’avarie avec des marins qui ne sont pas contaminés. » Les résultats seront connus aux alentours de midi, ce samedi, soit 3h30 avant le départ de la course.

Même ambiance à Port-la-Forêt, mais en plus feutré. Le long du port de plaisance, quatre IMOCA patientent avant de rejoindre le large. Apivia, Groupe APICIL, ARKEA PAPREC, PRB et V and B-Mayenne, et les équipes, sacrifient au même protocole. Idem à la Trinité-sur-Mer avec L’Occitane en Provence et Newrest-Art & Fenêtres, aux Sables d’Olonne avec Groupe SÉTIN et la Mie Câline-Artisans Artipôle, et à la Rochelle avec Maître CoQ IV et Vers un monde sans Sida. Tous espèrent que ce dispositif ne deviendra pas rituel, mais il s’est révélé si convaincant que la course au large française a obtenu le droit de reprendre la compétition en avant-première.

Antoine Mermod, Président de la classe IMOCA : « L’histoire de ce départ très inhabituel débute le 19 mars. La grande qualité des marins, c’est la résilience : surmonter les tempêtes et repartir de plus belle à la sortie, c’est leur mode de vie. On a vu le programme initial s’effondrer, on a réfléchi, et on est reparti. Retrouver la compétition fut difficile, parce qu’il a fallu obtenir beaucoup d’autorisations, mais le degré de confiance qui unit les membres de la Classe IMOCA a permis de lever toutes les barrières en faisant accepter à tout le monde ces protocoles sanitaires contraignants et nécessaires ».

Les marins prennent la parole

Giancarlo Pedote (Prysmian Group) : « Notre métier est l’histoire d’une adaptation permanente, aux situations météo, aux situations de course. Envisager un plan, le remettre en question, en envisager un autre et agir, c’est ce qui fait qui nous sommes. Ce n’est pas si gênant, pour se projeter dans la course, de ne pas avoir vécu la période « village » comme habituellement. De toute façon, ça fait déjà une semaine que je suis dans la course ».

Samantha Davies (Initiatives-Cœur) : « Nous serons quatre personnes à bord dont Paul Meilhat qui m’épaule sur le projet. Je suis contente d’avoir 24 heures pour me concentrer pleinement sur la course, car cette semaine j’avais plutôt le rôle de maman à la maison, seule avec mon fils. Je vais ainsi pouvoir bien tout contrôler, me reposer et me mettre en mode skipper ».

Thomas Ruyant (LinkedOut)  : « Je vais en profiter pour regarder beaucoup la météo, je vais également en profiter pour bien me reposer, bien manger. On va tester deux trois petites choses sur l’eau, peaufiner les derniers petits détails. Il y a un peu d’excitation, une petite boule au ventre aussi, un peu comme à chacun départ. J’ai le sentiment d’avoir bien fait les choses jusque-là, je sais que j’ai une super équipe derrière moi, un bon et beau bateau, j’ai de l’énergie, je vais faire les choses bien dans la continuité de tout ce qu’on a fait depuis deux ans ».

Jérémie Beyou (Charal) : « Le Pôle Finistère Course au large nous prépare un briefing météo pour demain matin. Nous partons mouiller le bateau du côté de Belle-Île, dans un coin où il y a du réseau, pour profiter des dernières analyses de Jean-Yves Bernot ».

Comment suivre le départ ? On vous dit tout, ici


Source : J Huvé