Le skipper japonais Kojiro Shiraishi voit la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne comme une occasion pour lui de pousser son plan VPLP vers ses performances optimales mais seulement quand il se sentira en sécurité pour le faire.
Crédit : Th Deregnieaux
Originaire de Kamakura, une ville côtière au sud de Tokyo, le marin de 53 ans sait qu'il a besoin du temps en mer que lui offrira cette nouvelle course, alors qu'il poursuit sa préparation en vue de sa deuxième participation au Vendée Globe.
« C’est la dernière course vraiment hauturière avant le Vendée Globe et ce sera ma première course à bord de DMG MORI. Je suis heureux d’y participer, par ailleurs je ne pousserai pas mon bateau à fond pour le plaisir. L’objectif aujourd’hui n’est pas seulement de connaître les limites de mon bateau mais aussi mes propres limites. Je ne suis plus tout jeune et je dois faire attention à moi, » dit-il à la classe IMOCA.
Le parcours de cette course qui conduira la flotte jusqu’à un waypoint situé au sud de l’Islande sera certainement éprouvant et Kojiro Shiraishi n'est pas le seul skipper à s'attendre à ce qu'il fasse froid.
« Aucun IMOCA n'a jamais été aussi au nord en course. Je veux juste y aller, découvrir ces conditions et revenir vers le beau temps en France, » déclare-t-il. De plus, l’objectif principal est de tester le bateau dans toutes les conditions et finir cette course. Cela sera pour lui « un grand exploit ». Le classement restant donc quelque chose de secondaire.
A bord de Spirit of Yukoh en 2016, le skipper japonais avait réalisé un rêve de toujours en prenant le départ du Vendée Globe. Sa course s’était terminée prématurément à cause d’un démâtage dans les Quarantièmes, l’obligeant à rallier l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, il est déterminé à boucler le tour du monde et devenir ainsi le premier marin japonais accomplir cela, et à bord d'un IMOCA de dernière génération, (sistership du bateau Charal de Jérémie Beyou).
« Franchir la ligne de départ est magique avec tous ces supporters autour de nous qui nous encouragent. C’est mon rêve de franchir la ligne d’arrivée en étant applaudit par ces mêmes personnes. Je souhaite aussi rendre la course au large plus populaire en Asie et au Japon. Je veux montrer au monde à quel point ces courses en IMOCA sont incroyables, » ajoute le skipper.
Comme tous les autres membres de la classe, la période de confinement a interrompu ses plans et a affecté le temps qu'il devait consacrer à naviguer. Cependant le triple circumnavigateur en solitaire est convaincu qu'il a eu assez de temps sur l'eau pour s'attaquer à la course arctique.
« Le bateau est rapide. Je n’ai pas navigué autant que je l’aurais voulu car nous n’étions pas prêts et puis ce n’était pas possible lors de la période de confinement. J’ai quand même réussi à faire quelques entraînements en solo, comme la semaine dernière ou j’ai effectué 2000 milles en solitaire lors desquels j’ai beaucoup appris. L'équipe travaille dur pour que le bateau soit prêt et me pousse à faire de mon mieux. J’apprends constamment sur ce bateau et je suis sûr que je serai prêt pour les courses. »
Source : IMOCA