Depuis le 19 mai, Jérémie Beyou et le Charal Sailing Team enchaînent les navigations au large de Lorient, l’occasion de tester les nouveaux foils installés sur l’IMOCA Charal lors du chantier. Premier retour d’expérience du skipper.
Crédit : G Lebec
La première semaine de juin a été bien remplie pour Jérémie Beyou et son équipe qui ont pu profiter des conditions musclées au large des côtes bretonnes – « des conditions automnales avec de 20 à 35 nœuds de vent et la mer du vent, à savoir une mer hachée », précise le skipper – pour pousser un peu plus sur les nouveaux foils de l’IMOCA Charal. Pourquoi des nouveaux foils ? « Pour gagner le Vendée Globe, ce qui est clairement notre objectif, il fallait progresser au portant, l’allure que l’on rencontre très majoritairement sur le tour du monde, donc c’était nécessaire de faire évoluer nos foils », répond le Finistérien. Qui ajoute : « Et pour la viabilité du projet dans son ensemble, il nous paraissait aussi indispensable d’avoir une paire de rechange en cas de problème. »
"Le bateau est beaucoup plus stable"
Après une dizaine de jours de navigation depuis la mise à l’eau le 16 mai, le résultat semble parfaitement conforme aux attentes du skipper et de son équipe, qui ont pu se mesurer les 4 et 5 juin à la concurrence, en l’occurrence celle de LinkedOut (Thomas Ruyant) et d’Initiatives Cœur (Samantha Davies) : « Le premier constat, c’est que nous avons énormément progressé au portant, en termes de vitesse mais surtout d’attitude, c’est vraiment ce qui était recherché avec cette nouvelle paire de foils, poursuit Jérémie. Avec la V1, le bateau accélérait très fort, jusqu’à 30-35 nœuds, il avait tendance à décoller, mais dès qu’il dépassait la vague, il décrochait et retombait brutalement à 10 nœuds. C’était très inconfortable à bord, nous l’avons vécu lors de la Transat Jacques Vabre avec Christopher Pratt. Là, c’est le jour et la nuit, le bateau vole moins haut, mais il est beaucoup plus stable et permet d’atteindre des moyennes plus élevées, de l’ordre de 24-26 nœuds, sans décrocher. »
Et aux allures de reaching et de près ? « Pour ce qui est du reaching, ce qui était le gros point fort de Charal avec la V1 des foils, je pense que nous serons au minimum au même niveau de performance. C’est en tout cas l’objectif, parce que cette allure est importante sur la première partie du Vendée Globe, au cours de laquelle il faut rester dans le peloton de tête avant d’attaquer le Grand Sud. Et au près, le bateau est un peu plus performant avec la V2. »
Bref un premier bilan positif en attendant de pouvoir tester cette nouvelle version de Charal en condition de course dans moins d’un mois sur la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, dont le départ sera donné le 4 juillet.
Source : Charal