La préparation Vendée Globe rime avec fiabilité et ergonomie. Les chantiers ont globalement pu se poursuivre pendant le confinement, mais à vitesse réduite. Année de tour du monde oblige, l’accent a été mis sur la fiabilisation des IMOCA. Les bateaux ont été intégralement démontés. Les pièces ont été passées au peigne fin et si besoin, remplacées.
Crédit : P Bouras
Sur certains IMOCA, des renforts ont été effectués au niveau de la structure. C’est notamment le cas à bord du MACSF d’Isabelle Joschke. « Ces renforts étaient une nécessité. C’est un bateau de 2007 qui n’a pas été conçu pour accueillir des foils qui amènent des vitesses supérieures, des chocs plus violents et des charges plus grandes, » explique Alain Gautier, team manager du projet MACSF.
Côté ergonomie
Beaucoup d’aménagements ont été nécessaires pour s’adapter à la navigation en solitaire. Ainsi, à l’intérieur d’Apivia, les zones de table à cartes et de repos ont été améliorées. Des caméras ont été ajoutées pour aider Charlie Dalin à régler les voiles, observer la plage avant et avoir une vision sur l’environnement proche du bateau.
Le bateau de Sam Davies (Initiatives-Cœur) fait partie des IMOCA dotés d’une nouvelle casquette. Alan Roura et son équipe ont entrepris des travaux suivant la même logique. « En 2016, nous n’avions pas la possibilité de couvrir convenablement le cockpit de Superbigou. J’en avais vraiment bavé dans les latitudes les plus au Sud, » se souvient le skipper de La Fabrique. « Etre trempé tout le temps, je n’en peux plus ! »
On observe aussi des casquettes plus protectrices à bord des bateaux de Fabrice Amedeo (Newrest-Art & Fenêtres), Kevin Escoffier (PRB), Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle), Stéphane Le Diraison (Time For Oceans), Boris Herrmann (Seaexplorer), Yannick Bestaven (Maître CoQ).
Optimisations
Toutes les équipes ont aussi cherché à gagner en performance. Les teams visant les tous premiers rôles ont été souvent plus enclins à réaliser des travaux d’optimisation spectaculaires. Jérémie Beyou, skipper de Charal : « Nous avons modifié l'équilibre général du bateau, l'étrave, le volume des ballasts, la répartition des poids, le poids de bulbe ; nous avons davantage fermé le cockpit, revu tout ce qui a trait à l'énergie et à l'électronique, construit de nouveaux foils et les puits qui vont avec, fait un nouveau mât et de nouvelles voiles. Dans tous les domaines, nous avons poussé le bouchon plus loin pour gagner en performances, sans jamais cependant sacrifier la fiabilité. »
Les bateaux de Thomas Ruyant (Linkedout) et de Sébastien Simon (Arkea-Paprec) seront prochainement équipés de nouveaux foils. Cela est déjà chose faite à bord de Malizia II, l’IMOCA de Boris Herrmann. Avec ces appendices plus puissants, et aussi avec un nouveau profil d’étrave, le skipper allemand espère gagner jusqu’à 2 nœuds de vitesse dans certaines conditions.
Dans toutes les équipes, d’intenses réflexions ont par ailleurs été menées sur le jeu de voiles (limitées à huit pour le Vendée Globe) et sur l’énergie à bord.
Patience pour certains
Jean Le Cam (Yes We Cam) ne veut pas précipiter les choses et prend le temps de bien préparer sa machine, dont la remise à l’eau est prévue fin juin-début juillet. Stéphane Le Diraison, qui entreprend des grands travaux sur Time For Oceans (implantation de foils, nouveau roof, nouvelle répartition des ballasts), entrevoit une sortie de chantier mi juin. Quant à Alexia Barrier (4myplanet), elle doit encore trouver les financements pour changer la quille de son bateau, le plus ancien de la flotte IMOCA.
Deux marins ont récemment trouvé des partenaires malgré le contexte économique délicat. Ari Huusela est désormais soutenu par Stark, première chaîne finlandaise de matériaux de construction. Romain Attanasio reçoit de son côté le soutien de Best Western® Hotels & Resorts France.
Source : J.Huvé
Source : J.Huvé