Arnaud Boissières a remis à l'eau son IMOCA : "Je suis qualifié, le bateau également"

"J’ai la chance d’avoir pu compléter mon inscription très tôt, dès l’année dernière. Je suis qualifié, le bateau également, cela permet de voir les choses avec sérénité." Mardi après-midi, La Mie Câline – Artisans Artipôle a été remis à l’eau aux Sables d’Olonne. A 185 jours du départ du Vendée Globe, Arnaud Boissières fait le point sur sa préparation et les conséquences du confinement. 


Crédit : V Olivaud


 

Comment s'est déroulé le chantier ? 

Arnaud Boissières :  « Le 16 mars, nous avons arrêté totalement le chantier, le temps de nous organiser. Nous avons ensuite repris avec la moitié de l’équipe. Le chantier est grand, ce qui permet de respecter les distances de sécurité. Ensuite, nous avons repris avec l'équipe au complet une semaine, et nous travaillons avec des masques de protection. 

Je passe plus de temps à bricoler, je mets la main à la pâte. Ça fait du bien de voir le jour, que les choses se concrétisent. Le bateau vient d’être mis à l’eau. Les prestataires et les fournisseurs ont fait un travail formidable ce qui permet d'atténuer le retard. »


Le Vendée Globe est toujours au programme ? 

 « Bien sûr ! J’ai la chance d’avoir pu compléter mon inscription très tôt, dès l’année dernière. Je suis qualifié, le bateau également, cela permet de voir les choses avec sérénité. Même si la décision finale ne dépend pas de nous, je reste confiant. 

Mes partenaires principaux sont dans le même état d’esprit. Dans une période comme celle-ci, c’est important d’avoir des partenaires aussi solides et engagés. C’est une grande famille. Chacun a ses difficultés mais on se serre les coudes. » 


 Le bateau a évolué pendant ce chantier ? 

 « Le bateau n’a rien à voir avec celui qui est rentré dans le hangar début janvier. Nous avons revu le plan de gréement, le réglage des foils et bien sûr la casquette qui sera plus protectrice dans les mers du sud. Nous sommes plusieurs IMOCA aux Sables, nous pourrons donc comparer les performances des bateaux. Je suis aussi impatient de voir ça en course. »


Vous allez pouvoir naviguer ? 

 « On va avoir le droit de naviguer sous certaines contraintes et on va s’y adapter. A priori, on devra rester à proximité de la côte même si on ne connaît pas encore toutes les modalités. Ça va nous permettre d’essayer les voiles neuves et de trouver les nouveaux réglages. »


Qu’avez-vous fait pendant le confinement ? 

« Cette période a permis de se poser de bonnes questions. J’ai travaillé la météo avec Christian Dumard, qui m’accompagne depuis l’année dernière. En ce moment, on travaille sur les mers du sud. Même si j’y suis déjà allé plusieurs fois, la situation a beaucoup évolué entre 2008 et aujourd’hui, notamment avec cette fameuse Porte des Glaces. Les sources ont aussi beaucoup évolué, il y a toujours des choses à apprendre et ce confinement a donné le temps de le faire. On a aussi revu notre façon de travailler avec plus de visioconférences. C’est beaucoup plus efficace. » 


Quel est le programme sportif ?

« La classe IMOCA travaille à la création d’une course au mois de juillet. Les dates et le nom de la course ne sont pas encore arrêtés mais le principe est de réaliser une grande boucle de 3 500 milles en Atlantique. C’est une grande chance de pouvoir la faire, c’est chouette. C’est l’équivalent d’une transatlantique, comme une Route du Rhum. J’ai également prévu une grande navigation en solo au mois d’août, sans doute avec d’autres IMOCA. » 





Crédits : Ch Favreau


Source : M Honore