C’est un IMOCA prêt à affronter les mers du Sud pour la quatrième fois qui a été remis à l’eau en cette fin de mois de mai 2020. Après trois mois de chantier - auxquels s’ajoutent huit semaines, confiné dans son hangar de Lorient La Base -, le monocoque d’Alan Roura a enfin retrouvé son élément, arborant par la même occasion ses toutes nouvelles couleurs.
Crédit : Ch Breschi
Entre les mains du skipper suisse depuis 2017 et trois chantiers d’hiver plus tard, le 60 pieds La Fabrique est désormais en configuration tour du monde, fin prêt pour la neuvième édition du Vendée Globe.
Check et refit
Les premier travaux, initiés dès le rachat de l’ex-MACSF, avaient d’abord consisté en une remise au propre express, après un Vendée Globe 2016 avorté aux mains de Bertrand de Broc. Cette année, tout fut démonté, révisé, analysé, réparé ou remplacé au besoin. Structure, appendices, accastillage, gréement, hydraulique, poulies, électronique, système électrique… L’intégralité du voilier est passé au crible, tandis que voiles, système de matossage et casquette de protection du cockpit continuaient d’être peaufinés. Avec une nouvelle décoration, c’est un voilier presque neuf qui a retouché l’eau pour la dernière fois avant le départ du Vendée Globe. La fiabilisation en plus.
« Un projet sur le long terme »
Contrairement à son premier tour du monde en solitaire, Alan Roura aborde sa seconde participation avec une sérénité nouvelle. Il y a quatre ans, le skipper se positionnait sur la ligne de départ après onze mois d’une préparation express, sans réelle connaissance de ce qui l’attendait. Pour 2020, le jeune Suisse est cette fois entouré d’une véritable équipe technique, bénéficie d’un budget pérenne et a eu quatre saisons complètes pour appréhender et s’approprier sa monture. « Cette année, La Fabrique est au maximum de son potentiel car nous avons décidé d’un projet sur le long terme, où tout a été étudié, pensé et conçu spécialement pour moi. »
Ainsi, lorsqu’en 2016, Alan Roura jetait un simple pouf dans sa cellule de vie en guise de lit, il possède désormais un espace dédié à son sommeil. Quand il embarquait l’intégralité des voiles dont il disposait, quelques neuves et la majorité d’occasion, il dispose maintenant d’un jeu complet qu’il a pensé par lui-même. Enfin, alors qu'il apprenait encore à dompter son bateau au fur et à mesure de la course, il maîtrise aujourd’hui son deuxième 60 pieds dans les moindres détails. Un IMOCA de 2007, qui reste forcément moins rapide que les bateaux de dernière génération, mais dont le skipper est capable de le mener à plus de 100% de ses capacités. Et c’est bien là que tout peut se jouer.
Source : La Fabrique