François Gabart et Gwénolé Gahinet ont pris la deuxième place de « Brest Atlantiques ». MACIF a coupé la ligne d’arrivée ce matin à Brest près de trois jours après le vainqueur Gitana 17. Quatre heures 45 minutes et 32 secondes plus tard, à 12h29, Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella) a pris la troisième place et clôturé la course. "Ce n’était pas simple mais on voyait qu’on pouvait naviguer jusqu’à Brest avec un niveau de sécurité satisfaisant et jouer cette deuxième place."
Crédit : A Courcoux
"Au final, ça a bien payé"
MACIF est donc parvenu à conserver sa deuxième place aux dépens d’Actual Leader. Passés devant Robben Island le jeudi 21 novembre avec 3 heures et 11 minutes de retard sur Actual Leader, François Gabart (36 ans) et Gwénolé Gahinet (35 ans), accompagnés du media man Jérémie Eloy (41 ans), sont peu à peu revenus sur le tandem Yves Le Blevec/Alex Pella le long des côtes namibiennes avant d’opter au milieu de l’Atlantique Sud pour une stratégie à l’ouest vers le Brésil.
« L’option était bonne. Ce n’était pas évident, parce qu’on a passé trois-quatre jours pendant lesquels on investissait vraiment dans l’ouest, sans s’approcher vraiment de Brest, c’était un peu dur de tenir le cap au début, mais au final, ça a bien payé. C’était une petite fierté que ça passe », a confié Gwénolé Gahinet juste après l’arrivée du trimaran MACIF au ponton du quai Malbert, à Brest.
"Hyper frustrant"
Restait alors à préserver cette deuxième place avec un trimaran qui aura dû interrompre deux fois sa course, à Rio puis au Cap pour des arrêts techniques, et termine malgré ça très amoindri. François Gabart a fini par détailler les avaries subies par le bateau : dérive atrophiée et privée de plan porteur, safran central hors d’usage une très grande partie de la course (le premier avait été abîmé au Cap Vert, avant d’être remplacé à Rio par un safran prêté par Banque Populaire qui a ensuite à son tour cassé), foil tribord endommagé le long des côtes namibiennes…« C’était hyper frustrant, parce que tu as un bateau capable d’aller super vite à l'entraînement et là, il n’avançait pas. Cette frustration a été difficile à vivre », a confié le Charentais.
Revenu quasiment au contact à l’ouest de l’anticyclone des Açores, Actual Leader est resté une menace constante pour le trimaran MACIF qui a finalement coupé la ligne d’arrivée ce samedi à 7h43’50’’. « Ce n’était pas simple mais on voyait qu’on pouvait naviguer jusqu’à Brest avec un niveau de sécurité satisfaisant et jouer cette deuxième place. On n’a pas de regrets, parce que nous sommes allés la chercher, nous sommes contents et très fiers de cette deuxième place », a conclu François Gabart.
Actual Leader 4 heures 45 plus tard
4 heures 45 minutes et 32 secondes après MACIF, à 12h29’22’’, Actual Leader a complété le podium de « Brest Atlantiques », Yves Le Blevec et Alex Pella, les seuls à ne pas s’être arrêtés sur la course, ayant mis 32 jours 1 heure 29 minutes et 22 secondes pour parcourir un total de 17 061 milles, à la vitesse moyenne de 22.17 nœuds.« C’est un beau podium, on est ravis !, a commenté peu après le passage de la ligne Yves Le Blevec. La lutte pour la deuxième place ? On voyait que MACIF n’allait parfois pas à sa vitesse normale et qu’à d’autres moments, ils ré-accéléraient, mais on ne pouvait de notre côté pas aller beaucoup plus vite que ce qu’on a fait.
Nous avons vraiment navigué au rythme du bateau et à notre rythme, élevé, mais on sentait bien que si on montait trop haut, c’était un coup à tout perdre. On s’en est toujours tenus à cette ligne de conduite, on a attaqué quand il le fallait mais sans jamais faire de bêtises. On a essayé de se sortir de la tête cette « MACIF battle », on pensait avant tout à nous. »
Source : BAtlantiques