Après une dizaine d’heures tendues à faire le dos rond dans un golfe de Gascogne peu hospitalier, les quatre Ultim de la Brest Atlantiques ont pu profiter de conditions plus maniables à l’approche du Cap Finisterre. Ce matin, la tête de flotte, animée par Macif et Gitana 17, glissait toujours tribord amure à plus de 30 noeuds et pointait déjà ses étraves à la latitude de Lisbonne ! Avec 740 milles parcourus en 24h, à la vitesse moyenne de 30,8 noeuds, autant dire que cette grande boucle atlantique est partie sur un rythme élevé.
Crédit : E Stichelbaut
Yann Riou, mediaman à bord de Gitana 17, témoigne d’un début de course engagé : « Ça faisait un moment que je n’avais pas vu de conditions de mer comme celles-là. La dernière fois, je pense que c’était par 50° Sud pendant la Volvo Ocean Race. Aujourd’hui, j’ai eu la sensation inhabituelle sur ce bateau de me sentir tout petit. »
Intérieur DST
Au niveau du Cap Finisterre, le questionnement est alors toujours le même : passer à l’intérieur ou à l’extérieur du DST. Sur ce premier point de passage, la flotte des Ultim a été partagée de façon totalement égalitaire, puisque le Maxi Edmond de Rothschild et Actual Leader choisissaient la proximité des côtés de la Galice tandis que Macif et Sodebo Ultim privilégiaient le large.Une divergence de point de vue que nous expliquait Yann Riou, joint ce matin : « Hier soir on a fait le choix de passer à l’intérieur du DST de Finisterre. Choix conservateur qui nous permettait de garder un cap plus abattu dans le golfe de Gascogne. On a donc rasé les côtes galiciennes !
C’est aussi à ce moment-là que la mer et le vent se sont franchement calmés, et que l’on a pu s’alimenter plus normalement. La nuit a quand même été tonique avec quelques manoeuvres, des moyennes élevées et une visibilité pas toujours au top. »
Le Pot-au-Noir déjà dans les esprits
Brest hier à 11h, la latitude de Lisbonne ce matin au premier jour de course et déjà les esprits scrutent l’entrée dans le Pot-au-Noir, qui devrait intervenir en début de week-end. « L’objectif de la journée est d’aller chercher une bascule dans l’anticyclone des Açores et en faisant cela, nous devons traverser une dorsale qui s’étend dans l’axe du détroit de Gibraltar.Cette dorsale n’est pas très active donc il y aura toujours du vent dedans et pas de ralentissement significatif à attendre. À bord, c’est une grosse journée car le vent va tourner tout en mollissant et il faudra adopter la bonne configuration de voiles. Nous affinons actuellement notre point d’empannage et il est important car c’est lui qui déterminera notre point d’entrée dans le Pot-au-Noir en fin de semaine », analysait Marcel Van Triest, le routeur du bord.
"Dans un mode régate"
La régate reprend peu à peu ses droits comme le soulignait le mediaman du bord : « Ce matin au changement de quart, Franck et Charles montraient une certaine satisfaction de se trouver « déjà » à la latitude de Lisbonne - ou presque. Pour Franck, « après une entame de course prudente dans des conditions extrêmes, on entre petit à petit dans un mode régate. »Brest Atlantiques - Classement à 12h
1.MACIF (François Gabart / Gwenolé Gahinet / Jérémie Eloi) - distance au but : 12 989,28 milles - vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 28,6 noeuds2. MAXI EDMOND DE ROTHSCHILD (Franck Cammas / Charles Caudrelier / Yann Riou) – 18,81 milles du leader - vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 34,8 noeuds
3. SODEBO ULTIM 3 (Thomas Coville / Jean-Luc Nelias / Martin Keruzoré) – 56,54 milles du leader - vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 29,9 noeuds
4. ACTUAL LEADER (Yves Le Blevec / Alex Pella / Ronan Gladu) - 177,42 milles du leader - vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 25,8 noeuds
Source : T.Combot Seta