707 milles d'avance sur le chrono de 2009 pour Francis Joyon sur la Mauricienne. Ces dernières 36 heures ont mis le marin solitaire au supplice d’entendre son maxi trimaran vibrer face à une méchante houle creuse de plus de 5 mètres, totalement contraire à la progression plein Est du bateau. Une progression brutale et heurtée, peu dans les habitudes de Francis Joyon, mais imposée par la nécessité de demeurer au coeur de cette dépression virulente qui cavale à grande vitesse vers le continent Africain. A 3 300 milles du but en ce tout début de 14ème jour de course, IDEC SPORT a déjà parcouru plus de 5 500 milles sur la route théorique, et 7 200 milles sur le fond à plus de 23 noeuds de moyenne.
Crédit : F Van Malleghem
Je n’aime pas voir souffrir le bateau !
Francis Joyon : « J’aurais pu marcher 3 noeuds plus vite, mais le bateau ricochait sur les vagues. Tout le bateau entrait en vibration. Un comportement comme j’en avais rarement vu ! J’ai empanné trois fois cette nuit pour me recaler derrière le passage du front froid » poursuit Francis. L’enjeu est de taille pour IDEC SPORT. Car s’il parvient, comme c’est le cas depuis deux jours, à demeurer dans ce système météo, il pourrait d’ici deux journées pointer ses étraves sous la longitude du cap de Bonne Espérance avec quasiment deux jours d’avance sur son record de 2009. Dans le cas où le système, très rapide puisqu’il progresse à près de 30 noeuds dans les déserts maritimes du grand sud, devait lui échapper, ce n’est que dans 4 jours qu’IDEC SPORT croiserait sous la pointe australe du continent Africain.Mer difficile et premiers albatros…
Les trois recalages au Sud enregistrés ces dernières heures témoignent de la lutte livrée actuellement par le marin d’IDEC SPORT. « J’ai retrouvé une mer un peu plus maniable et tolérante pour le bateau qui souffre moins malgré les creux et les déferlantes » souligne Francis. « Le ciel, très gris et bas ces derniers jours s’est un peu éclairci dans l’arrière du front froid qui m’est passé dessus très brutalement cette nuit, avec de fortes rafales. C’est vraiment l’ambiance typique de ces contrées. J’ai aperçu quelques albatros au loin. Ils faisaient les timides et ne se sont pas approchés comme ils le font habituellement, attirés par la perspectives de voir mon sillage révéler quelques poissons à happer au vol… »Source : Mer et Media