Après avoir étudié de nombreuses options suite à la casse du mât de Made in Midi le 24 septembre dernier à Port Camargue, Kito de Pavant et Achille Nebout participeront à la Transat Jacques Vabre à bord d’un autre Class40 : le 125 de Jean Galfione, qui s’ennuyait sur son ber en Bretagne. Une nouvelle course contre la montre a débuté avec cette décision : déménagement et adaptation de l’équipe, du matériel et des voiles, prise en main du nouveau bateau et lancement d’une campagne de financement participatif pour parer aux frais imprévus qui viennent s’ajouter à un budget qui n’était pas encore bouclé.
Crédit : R Christol
Contre la montre
Alors que le Team Made in Midi procédait, à quelques jours du départ du convoyage vers le Havre, aux derniers contrôles de jauge du bateau, le mât s’est brisé en 3 morceaux, sans explication aucune, compromettant la participation à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, objectif phare de la saison 2019. Un coup dur, alors que Kito n’avait pas réussi à boucler complètement le budget 2019, malgré le soutien précieux de ses partenaires fidèles. « La conséquence logique de cet accident stupide, aurait dû être le renoncement à prendre le départ de cette course, ajoute Kito de Pavant. Mais renoncer n’est pas vraiment la marque de fabrique de Made in Midi, ni de son skipper, même si je dois avouer avoir eu quelques longs moments de solitude. »
Depuis 10 jours, Kito et son équipe ont étudié toutes les possibilités, « même les plus farfelues », pour conjurer le sort qui semble s’abattre sur le Team Made in Midi. Réparer le mât ? En trouver un autre ? En adapter un autre ? Transporter le bateau par la route jusqu’en Normandie ? Ou par cargo ? Trouver un autre bateau ? En Bretagne ? En Italie ?
Mais « toutes ces options se sont heurtées à un problème majeur : l’adaptabilité du bateau ou du mât à nos voiles, marquées au nom de nos fidèles partenaires Made in Midi. Ces études, nombreuses et fastidieuses, m’ont appris que mon bateau était finalement assez différent de tous les autres et que nos voiles étaient peu compatibles avec les gréements de la plupart des autres Class40… »
La solution : le Class40 N°125
Kito et Achille ont donc rapidement laissé de côté l’option mât pour se concentrer sur la recherche d’un autre bateau. Après différents échanges avec les propriétaires de Class40 disponibles, Kito a décidé de se concentrer sur le numéro 125 de Jean Galfione, un plan Humphreys de 2013 du chantier Ocean Tec. « Nous avons finalement trouvé une solution, la plus raisonnable possible, qui nous garantit d’être au départ de la Transat Jacques Vabre et de représenter nos partenaires pendant les 3 semaines que vont durer cette course qui me tient à cœur. Mais la réalité, c’est que le coût de ce remplacement est largement au-dessus du budget initial et qu’il a fallu puiser dans des ressources destinées à d’autres projets… En 3 semaines, il parait difficile de trouver de nouveaux partenaires et préparer le bateau en même temps. Nous allons donc faire tout ce qui est nécessaire pour être prêts à prendre le départ le 27 octobre. Et en parallèle, nous lançons une campagne de financement participatif. Je crois que les gens apprécient de nous voir sur l’eau et les histoires qu’on raconte en mer, alors j’espère qu’ils auront envie de nous aider parce que nous nous sommes mis dans le rouge…»Direction la Bretagne puis la Normandie
Au programme des prochains jours : mise au sec et à l’abri de Made in Midi à Port Camargue, commande du nouveau mât qui sera livré dans quelques mois, chargement du camion avec les voiles, l’outillage et le matériel de sécurité. Traversée de la France direction la Bretagne. Place ensuite à la préparation et à la décoration avant la mise à l’eau du nouveau Made in Midi prévue mardi. « L’idée est de pouvoir naviguer rapidement pour découvrir ce bateau dont on ne sait pas grand-chose, voir lesquelles de nos voiles s’adaptent le mieux et pour s’entrainer 2 ou 3 jours avant d’arriver au Havre. Le principal, c’est d’être au départ de la Transat, prêts, bateau et marins, à affronter l’océan. Après, on verra ce qu’on peut faire au niveau sportif, mais si on arrive à être au départ dans de bonnes conditions, c’est sûr, nous ne lâcherons rien avec Achille jusqu’à la ligne d’arrivée à Salvador de Bahia ! »Pour soutenir le projet Made in Midi, c'est ici
Source : C Gutierrez