Maxime Sorel sera au départ de la Transat Jacques Vabre le 27 octobre avec Guillaume Le Brec. Le skipper de l'IMOCA V and B – Mayenne baptise aujourd'hui sa nouvelle monture dans le port havrais. Rencontre avec le tenant du titre en Class40.
Crédit : JM Liot
Enfance à Cancale
« J’ai passé toute mon enfance à Cancale non loin de Saint-Malo avec mes parents, ma petite sœur Charline et mon grand frère Jérémy » raconte Maxime Sorel. « J’étais une vraie pile électrique, je ne m’arrêtais jamais. J’étais toujours dehors à construire des cabanes, jamais vraiment à l’intérieur devant des jeux vidéos.Très jeune, j’étais adepte du skim board, des sports de plage, de surf et de skate. Je n’étais pas très, très brillant à l’école. J’étais un élève moyen. J’étais content quand la sonnerie de la récréation retentissait. Je n’étais pas le dernier à faire des conneries mais je m’en sortais toujours. »
L’été dans l’ostréiculture et les travaux publics
Son père, directeur de centres de formation professionnelle du groupe Forget, l’adolescent pourtant si extraverti change radicalement de comportement. « J’ai voulu me fondre dans un nouvel univers sans faire de vagues, en étant le plus discret possible. Je n’étais plus le perturbateur et j’avais du coup de bonnes notes. »Durant cette période et avant, Maxime découvre la voile à travers l’école de voile de Port-Mer près de Cancale, Optimist, Topper, Laser, Hobie Cat… « J’avais intégré un pôle de compétition. Je me défendais au niveau départemental. Nous n’avions pas assez de moyens pour nous déplacer au niveau national mais j’aimais ça. La contrainte du bateau à voile me plaisait, ne pas marcher face au vent a aiguisé mon appétit… ».
Max enchaîne au lycée Saint-Martin de Rennes. « A cette époque, je retrouve un peu mes marques et je suis à nouveau moi ! Je profite un peu plus de Rennes avec mon frère qui est plus grand. Je réussis mon bac S. Je bossais l’été dans l’ostréiculture et les travaux publics. Cela m’a donné des idées et j’intègre un IUT génie civil à Saint-Nazaire. »
A Pornichet, le cadet des Sorel navigue un peu en J24 et en Class8 et étudie beaucoup. La suite de ses études se déroulent à Lorient à l’école nationale supérieure d’ingénieur de Bretagne Sud. « Je me prends au jeu. J’alterne 6 mois à l’école et 6 mois en entreprise. En 2010, j’obtiens mon diplôme d’ingénieur. Très vite, je travaille chez ETPO, entreprise de travaux publics Ouest chez qui j’avais fait des stages. »
Déclic « course au large »
En 2008, le père de Maxime, dans le cadre de ses fonctions, rencontre le marin costarmoricain Pascal Quintin. Ce dernier cherche un partenaire. Forget Formation adhère et l’entreprise devient sponsor de Pascal Quintin sur la Québec Saint-Malo. Maxime découvre alors réellement le grand large et le Multi50.« Je découvre la compétition à haut niveau dans une ambiance festive. Je participe avec Pascal à de nombreuses courses jusqu’en 2013. Au boulot, j’avais des fournisseurs passionnés par mes épreuves véliques. C’est comme ça que l’idée d’une participation à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2014 est venue. J’investis alors dans un Akilaria RC1. La mayonnaise prend.
Trois mois de congés
Au retour du Nautic 2013, nous nous arrêtons dans un V and B à Rennes. Le patron me donne le contact des dirigeants de la franchise. Quelques mois après, lors de la conférence de presse de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe à l’automne, V and B décide de m’accompagner. Nous nous retrouvons, V and B, mes partenaires – fournisseurs au départ de la course à Saint-Malo. C’était du grand délire. Il y avait un vrai engouement. On découvre à ce moment-là ce que la course au large peut apporter économiquement pour une entreprise. Je prends 3 mois de congés pour être prêt et je termine ma première transat en solo à la première place dans la catégorie « vintage ».Le retour au travail en janvier 2015 est un peu difficile. Maxime convainc V and B de l’aider à construire un nouveau Class40. En 2015, Maxime clôt la Transat Jacques Vabre à une belle deuxième place. En 2017, avec Antoine Carpentier, le marin cancalais la remporte. En 2018, il abandonne la Route du Rhum - Destination Guadeloupe mais une énorme communauté s’est créée.
La suite est en train de s’écrire à bord d’un plus grand voilier, un IMOCA de 2007, et avec pour ambition de tourner autour de la planète.
Source : TB Press