Gitana 17 vers Brest, Cammas et Caudrelier au départ de Brest Atlantiques : "Cette course, on l’attend depuis 6 mois"

Le Maxi Edmond de Rothschild a quitté sa base lorientaise pour rejoindre Brest, avant le départ programmé le dimanche 3 novembre à 13h02. Pour les skippers, Franck Cammas et Charles Caudrelier, le convoyage est l’ultime étape avant le début de la compétition, la dernière navigation avant les 14 000 milles nautiques de la Brest Atlantiques. "Ce n’est pas un sprint. 30 jours, c’est une course de fond mais à hautes vitesses."


crédit : Y Riou


Franck Cammas : "le grand objectif de l’année"

Depuis six mois et leur arrivée au sein du Gitana Team à la barre du Maxi Edmond de Rothschild, le duo Charles Caudrelier - Franck Cammas n’a rien laissé au hasard. L’apprentissage a été intensif. Dans une dizaine de jours, ils seront au départ de la Brest Atlantiques. Cette nouvelle course réservée aux maxis-multicoques sera leur premier grand défi sportif mais aussi la première grande confrontation au large depuis la Route du Rhum 2018.

« Nous sommes dans la dernière ligne droite, avec une seule navigation programmée avant le départ. Nous avons fait le tour des choses que l’on souhaitait mettre en place pour la course et il ne reste maintenant que des petits détails. 

Cette course on l’attend depuis six mois, c’est notre premier grand rendez-vous sportif en tant que skippers Edmond de Rothschild et c’est le grand objectif de l’année donc forcément il y a un peu d’impatience à 10 jours du départ. Notre stratégie technique de l’année s’est construite autour de notre participation à la Brest Atlantiques. Avec Charles, il y a de l’attente, nous avons envie de bien faire les choses sportivement et techniquement » assurait Franck Cammas.


Chambre d’appel

Dès demain à Brest, c’est une période bien connue des marins qui s’ouvre ; une phase de pré-départ où les entraînements sur l’eau laissent place à la préparation météo à terre dans l’attente du jour J. Chacun gère ces derniers jours à sa manière et au sein du duo Edmond de Rothschild, Franck Cammas et Charles Caudrelier n’ont pas la même vision de cette période en « chambre d’appel ».

« Je n’aime pas particulièrement les jours d’avant-départ car on n’est pas dans l’action et on peut perdre pas mal d’énergie à regarder la météo et à échafauder des scenarii alors que sur la course elle-même je suis dans mon élément avec la concurrence autour qui galvanise. 

Du coup, nous convoyons pour Brest demain et après, personnellement, je partirai quelques jours en montagne faire le plein de globules ! C’est une habitude que j’ai depuis de nombreuses années, c’est bénéfique dans la préparation et puis ça me permet de couper un peu avec le bateau avant de partir » confiait pour sa part Franck tandis que Charles avouait plutôt apprécier ces derniers jours avant de larguer les amarres :

« C’est une période que j’aime bien, l’intensité monte, on est dans les finitions. Quand on prépare des courses comme celle-là, durant des mois ça reste assez abstrait et pour moi l’arrivée sur le site de départ marque le début du concret. Le stress du départ arrive plus tard lui, dans les tous derniers jours quand la météo s’affine, d’ici là je profite sereinement.»


Prêt pour une course de fond

Le tracé de la Brest Atlantiques, avec ses 14 000 milles nautiques de la pointe bretonne à Rio de Janeiro en passant par le Cap en Afrique du Sud avant de revenir à Brest, est un parcours inédit et exigeant.

« Je ne m’attends pas à une course facile, c’est certain ! Mais avec ce que j’ai vécu ces dernières années je me sens parfaitement prêt pour ce type de défi. Avec Franck, nous nous sommes entraînés en conséquence. Les formats longs comme le sera la Brest Atlantiques c’est ce à quoi je suis habitué depuis des années avec la Volvo Ocean Race. Après, en multicoque volant sur ce type de tracé, nous n’avons pas de référence. J’ai bien sûr en tête la Transat Jacques Vabre 2013, que l’on gagne avec Gitana, mais le Multi70 était un trimaran moins marin et il s’agissait uniquement d’un aller vers le Brésil. »

« Le rythme va être très important sur cette course » rappelait Franck Cammas, avant d’ajouter : « Brest Atlantiques ce n’est pas un sprint, 30 jours, c’est une course de fond mais à hautes vitesses. Il faudra très rapidement trouver le bon tempo, celui pour être dans le coup mais avec toujours en tête la gestion technique et matérielle. Il va falloir durer et selon moi, partir trop vite ne sera pas forcément la bonne option. Je crois qu’après la Route du Rhum, la fiabilité a été mise en haut de la pile par toutes les équipes ! »


Source : T Combot Seta