Parmi les 87 marins engagés dans la 22e édition de la Mini-Transat, 65 partiront sur des Mini 6.50 de série, dont sept femmes. Seulement cinq concurrents sont des récidivistes. Parmi eux, l’Italien Ambrogio Beccaria endosse le rôle de favori. D’autres prétendants au podium et à la victoire se dégagent, en Pogo 3 et sur quelques Mini de type « scow » (étrave ronde). Mais pour beaucoup d’inscrits, l’enjeu numéro un est de finir même si l’esprit de compétition est palpable à tous les niveaux de la flotte.
Crédit : Ch Breschi
Ambrogio Beccaria, Nicolas d’Estais, Keni Piperol, Pavel Roubal et Bruno Simonnet sont les seuls marins engagés en série à avoir déjà participé à la Mini-Transat La Boulangère. Les 60 autres skippers sont des bizuths.
Ambrogio au-dessus du lot ?
En 2018 et 2019, Ambrogio Beccaria (943) a presque tout gagné en s’adjugeant la victoire sur huit courses sur onze (dont Les Sables-Les Açores-Les Sables). Fort de ces résultats, il fait forcément office de favori et assume ce statut.« Je ne cache pas que je ressens une forme de pression », confie le skipper italien. « Mais j’aurais plus de pression si un de mes concurrents avait gagné huit courses sur onze ces deux dernières années ! Je reste tranquille et je vais faire ce que je sais faire. »
Si Ambrogio a été très souvent dominateur, il a subi une piqûre de rappel en juillet dernier, terminant seulement 12e de la Transgascogne. De quoi revigorer ses concurrents !
Série de favoris en Pogo 3
Quand on demande aux marins de citer les favoris, six noms ressortent le plus souvent : Ambrogio Beccaria, bien sûr, mais aussi Amélie Grassi (944), Matthieu Vincent (947), Pierre Le Roy (925), Félix de Navacelle (916) et Nicolas D’Estais (905). D’autres noms reviennent régulièrement comme Sébastien Guého (909), Lauris Noslier (893), Julien Letissier (869), Benjamin Ferré (902)… Le point commun de ces marins ? Tous naviguent sur des Pogo 3.« Ce n’est pas de la monotypie mais on s’en rapproche », explique Amélie Grassi. « Si mes adversaires en Pogo 3 arrivent devant moi, ce ne sera pas parce qu’ils ont un meilleur bateau. L’idée de batailler avec des machines similaires est excitante, c’est entre autres pour cela que j’ai choisi de naviguer sur un Mini de série. La course peut se jouer à rien. Il va falloir être tout de suite dans le match car tout le monde va vite et est malin. Ça va être trop bien ! »
Matthieu Vincent se réjouit également de cette densité de niveau et souligne la spécificité de la Mini-Transat La Boulangère par rapport aux autres courses du circuit Mini : « C’est comme si on avait couru des 10 kilomètres et qu’on s’attaquait à un marathon. Ça ne se gère pas de la même manière. La Mini-Transat est une autre aventure, on peut avoir des surprises. Je n’ai jamais navigué aussi longtemps sur mon bateau, je vais découvrir des choses techniquement et sur moi-même. »
Des profils comme celui de Pierre Le Roy (925), météorologue à Météo France, peuvent être redoutables en termes de stratégie et de trajectoires au large. « La Mini-Transat est le genre de course qui me va bien. Plus la route est longue, plus il y a de stratégie météo, mieux je me débrouille », confirme Pierre Le Roy.
Outsiders sérieux en scow
Cette année, les « nez ronds » de série font leur apparition sur la Mini-Transat La Boulangère avec deux modèles : le Maxi 6.50 (plan Raison) et le Vector 6.50 (plan Bertrand). Parmi les coureurs engagés sur ces Mini de type scow, les deux plus affûtés semblent être Paul Cloarec (951) et Keni Piperol (956). Ce dernier fait partie des récidivistes, il avait terminé 4e en proto il y a deux ans. « Mon objectif est de faire mieux », annonce le marin guadeloupéen. « Cela prend beaucoup de temps de fiabiliser, optimiser et trouver les bons réglages sur ce nouveau bateau et il me manque six mois pour le connaître sur le bout des doigts. Mais tout est possible, je ne me fixe pas de limites. »Vous conseille : Pas de départ avant vendredi pour la Mini Transat, une fenêtre espérée en fin de semaine
Source : Effets Mer