L’IMOCA Apivia flambant neuf de Charlie Dalin devrait être mis à l'eau mi-juillet. Avant d’entrer en action, le skipper diplômé d’architecture navale a été un des fervents artisans de la conception de ce monocoque. "On a passé des mois à cogiter." Charlie Dalin raconte l’évolution de son projet.
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Que s’est-il passé depuis l’annonce du projet Apivia Mutuelle ?
Charlie Dalin : « Il y a eu plusieurs étapes. Nous avons d’abord élaboré un programme complet et ambitieux avec Apivia Mutuelle sur 4 ans. Nous avons ensuite intégré 9 personnes à l’équipe technique pour déterminer ensemble l’architecte, le chantier, et les fondamentaux autour du design du bateau comme les foils, la bôme, le cockpit, puis les configurations de winches, de safransDésormais, on ne cesse de faire des arbitrages, mais sur des points qui sont moins cruciaux puisque tout ce qui ne peut plus changer comme la forme de la coque, du pont sont déjà fabriqués. »
Comment s’est fait le choix Guillaume Verdier ?
Charlie Dalin : « C’est un architecte de très grand talent. Les bateaux nés pour l’édition 2016-2017 ont été l’œuvre du duo VPLP-Verdier. Chacune des parties a choisi sa route, ça a rouvert encore le jeu. Il y a même quatre architectes différents à l’origine des bateaux neufs de l’édition 2020-2021.On a rencontré Guillaume, on s’est bien entendu et, en même temps qu’il cherchait, j’ai beaucoup réfléchi de mon côté, j’ai joué avec les logiciels de notre bureau d’études pour faire mes recherches sur l’hydrostatique, les puissances latérales et longitudinales… On a passé des mois à cogiter pour trouver la meilleure solution, en se basant sur les chiffres, les modèles et une part d’instinct et d’intuition. »
Comment vous êtes-vous positionné dans cette collaboration ?
Charlie Dalin : « Ma formation d’architecte naval a fait que j’ai souhaité m’impliquer à plein temps dans la conception et être proactif sur les décisions. Le choix des modes de winches par exemple, c’est le mien ! Pilotée par Antoine Carraz, l’équipe a su rendre viable ce que j’imaginais, notamment grâce à Baptiste Chardon et à Ulysse David, ingénieurs du bureau d’études. »Quel est votre quotidien aujourd’hui avant la mise à l'eau ?
Charlie Dalin : « Je travaille beaucoup ma condition physique. Les Imoca sont très éprouvants. Je fais évoluer mes entrainements pour adapter mon corps aux exigences de ces grands bateaux, parce que les groupes musculaires sollicités ne sont pas les mêmes qu’en Figaro. Je me mets à niveau, en quelque sorte.Je passe aussi pas mal de temps au chantier, parce que j’adore ça ! J’adore regarder évoluer la construction du bateau. Mon cadeau d’anniversaire a été le pontage du bateau, le 10 mai. Prochaine étape : se décider sur les composantes électroniques, l’hydraulique, la zone de vie intérieure… Et je peaufine le nouveau calendrier, celui qui débutera après la mise à l’eau. »
Que reste-t-il à faire d’ici mi-juillet ?
Charlie Dalin : « Dans le gros œuvre, le pontage est terminé, c’est une bonne chose. Les foils sont en cours d’assemblage, on va poser toutes les pièces dans les semaines à venir. On va récupérer le mât, la bôme, la peinture ne va pas tarder à débuter, le meuble de table à cartes sera bien mis en place, les goulottes aussi… Et la casquette est en cours de fabrication. »Comment se présente le programme ?
Charlie Dalin : « Nous devons mettre à l’eau Apivia mi-juillet, ce qui devrait nous permettre de courir la Rolex Fastnet Race en double début août. Je manquerai sans doute le premier stage du pôle Finistère fin juillet, mais pas celui fin août. Le baptême est ensuite prévu le 21 septembre à La Rochelle, puis nous devrons être au Havre le 18 octobre pour un départ de Transat Jacques Vabre le 27 ».Par la rédaction
Source : MA Prestation