Les 47 concurrents de la 16e édition de la Solo Maître CoQ se sont élancés à 14 heures ce jeudi, pour la grande course de l’épreuve. Une boucle de 340 milles (coefficient 4) au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne via l’île de Ré et le phare des Birvideaux.
Crédit : Ch Breschi
Un tracé pour le moins technique
Ce jeudi, à 14 heures précises, les 47 marins de la Solo Maître CoQ ont pris le départ de la grande étape. Propulsés par un flux de nord-ouest soufflant entre 16 et 18 nœuds, les solitaires ont entamé les 340 milles du parcours. Un tracé pour le moins technique qui risque bien de réserver quelques surprises mais qui va ouvrir le jeu en grand.
« Lors de cette étape, on va avoir pas mal de transitions à gérer. Pour ma part, c’est quelque-chose qui me va bien. Je n’aime pas les courses où il ne se passe rien et où la différence se fait uniquement sur la vitesse. J’aime quand il y a du jeu, des options et un peu de mistoufle », a commenté Yann Eliès, l’actuel leader au classement provisoire.
Une journée qui, pour l’heure, suscite quelques incertitudes, la faute à un petit minimum dépressionnaire dont la position n’est pas encore très claire. « Je pense que c’est là que va se jouer la course. J’ai vraiment l’impression qu’il va falloir avoir tous ses neurones pour bien digérer cette phase de transition. Le truc, c’est que comme personne ne connait le bateau, on va tous être tenté d’être au taquet et de ne pas dormir sauf que celui qui ne va pas assez se reposer n’aura pas les yeux en face des trous pour prendre les bonnes décisions », a indiqué le skipper de St Michel.
Un exercice plus hauturier
« Plus de la moitié des points restent à aller chercher sur cette manche. C’est donc clairement elle qui va définir le classement final », a relaté Loïs Berrehar (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) qui pointe en 8e position de cette Solo Maître CoQ et qui ne perd pas non plus de vue que sur un exercice plus hauturier, les marins les plus expérimentés vont assurément tirer leur épingle du jeu. « On peut facilement imaginer que des gens comme Michel Desjoyeaux, Jérémie Beyou ou Armel Le Cléac’h, que l’on n’a pas forcément vu sur les petites courses, reviennent au score », a assuré Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019).Les premiers milles lui ont déjà donné raison puisque c’est le skipper de Banque Populaire qui a été le plus prompt à s’élancer cet après-midi, et c’est lui encore qui occupait les commandes de la flotte au relevé de 16h30. Un parcours que les premiers devraient boucler samedi aux alentours de 18-19 heures selon les dernières estimations.
Ils ont dit :
Fabien Delahaye (Loubsol) : "Se jauger, se confronter "
« Ça va être la première fois que je vais passer une nuit en mer sur le bateau. C’est sûr que sur ces nouveaux Figaro 3, on part un peu dans l’inconnue du large, mais ça va être intéressant. Cette grande étape va être un bon exercice avant d’aborder la Solitaire à la fin du mois. L’objectif c’est vraiment de travailler, prendre des repères. On reste dans l’état d’esprit de se jauger, de se confronter à 47 bateaux. Ça fait un bel exercice de préparation surtout qu’il va y avoir pas mal de transitions et pas mal de manœuvres. Comme on part pour deux jours en mer, il va forcément se passer plein de choses. Globalement ce ne sera pas une étape très ventée si ce n’est le début qui devrait être assez tonique. Ça va être beaucoup de contact puis ensuite une grande descente au portant pour tourner autour de l’île de Ré. Après on va ressortir au près puis jouer les bascules dans un vent qui va progressivement mollir à mesure que l’on va remonter vers le phare des Birvideaux. Là, on va passer d’un vent de nord nord-est à un vent d’ouest. Il va y avoir des oppositions et donc des choix à faire. Il faudra réussir à se reposer pour composer correctement. »Thomas Ruyant (Advens- Fondation de la Mer) : "Il va y avoir du match, du jeu"
« Ça va être mes premières nuits en mer sur le bateau. On part vraiment sur un format de course similaire à celui d’une étape de la Solitaire et avec le même plateau. C’est un petit warm-up en prévision du gros évènement de l’année pour nous en Figaro donc c’est bien. Je suis content d’aller sur l’eau. On va avoir des conditions variées et pas mal de stratégies à mettre en place avec une météo qui n’est pas encore tout à fait claire. C’est bien, il va y avoir du match, du jeu, avec du vent, pas de vent… un peu tout. Ça, c’est super. Les deux premières courses ont été très bien pour démarrer avec du temps de demoiselle et un peu de thermique. Là, on va avoir un plus de vent et un début de course assez sportif jusqu’au moment du contournement de l’île de Ré. Je pense que les gros bras du circuit vont être devant sur le début de course mais je pense que ça risque de redistribuer à mi-chemin. Ça va être sympa à suivre je pense ! »Benjamin Schwartz (Action contre la faim) : "Je ne pouvais pas espérer mieux"
« Je suis plus que satisfait des premiers jours de course. Je ne pouvais pas espérer mieux puisqu’à l’aube de cette grande course, je suis 2e au général. Ça va bien sûr être largement chamboulé puis cette grande étape est dotée d’un coefficient 4. On n’a donc même pas fait la moitié de la course en termes de points attribués. Néanmoins, j’ai hâte d’être sur l’eau et de tester ce nouvel exercice qui va être complètement différent des premiers puisqu’on part pour 48 heures avec des grands bords, la gestion du sommeil, du pilote, tout ça… J’ai hâte de voir ce que ça donne. »Corentin Douguet (NF Habitat) : "Dernier grand test avant la Solitaire"
« C’est surtout cette grande étape qui nous intéresse sur cette Solo Maître CoQ pour se tester et tester le bateau avant la Solitaire. Sur les petits parcours, je n’ai pas été bon, même s’il y a eu des choses intéressantes en vitesse. Je vais devoir trouver les solutions sur cette grande étape pour bien naviguer et surtout reprendre un peu de confiance parce que là, les premières manches n’étaient pas belles. Je vais devoir me remettre dans le sens de la marche et essayer d’oublier mentalement ce qui s’est passé sur ce début de course. J’ai à peu près compris ce que j’avais fait de bien et de pas bien. Je vais faire en sorte de profiter de ce dernier grand test avant la Solitaire pour faire le plein de confiance même si la vérité du mois de juin ne sera sûrement pas celle- là puisqu’on attend tous nos nouveaux jeux de voiles, etc… ça va sans doute générer des petits plus en perf qu’on n’a pas pour l’instant. En attendant, il faut faire une belle course, bien naviguer et se faire plaisir. L’avantage, dans ma position, c’est que je n’ai rien à protéger au général. »Ordre de passage sous le pont de l'île de Ré:
1. Armel Le Cléac’h - Banque Populaire2. Michel Desjoyeaux - Keopsys, lumibird
3. Yoann Richomme - Le HUB by OC Sport
4. Lagraviere Morgan - Avec vous sur la Solitaire?
5. Jérémie Beyou - Charal
6. Julien Villion - Majan
7. Alexis Loison - Skipper Région Normandie
8. Corentin Douguet - NF Habitat
9. Xavier Macaire - Groupe SNEF
10. Yann Elies - St Michel
Source : L De Herce