Yann Guichard et les hommes de Spindrift 2 sont partis pour un Tour du Monde : "on ne s’habitue jamais" - ITW

Ils se sont élancés pour un Tour du Monde ! Les marins de Spindrift 2 ont largué les amarres en début de matinée avant de franchir la ligne ce midi. C'est parti pour un Trophée Jules Verne. Beaucoup d’émotion pour les 12 hommes d'équipage sur le quai brestois, mais aussi beaucoup de concentration. Yann Guichard (skipper), Erwan Israël (navigateur), Jacques Guichard (chef de quart / barreur-régleur), Christophe Espagnon (chef de quart / barreur-régleur), Xavier Revil (chef de quart / barreur-régleur), François Morvan (barreur-régleur), Thierry Chabagny (barreur-régleur), Sam Goodchild ((barreur / numéro un), Erwan Le Roux (barreur-régleur), Benjamin Schwartz (barreur / numéro un), Duncan Späth (barreur-régleur), Jackson Bouttell (barreur / numéro un), ils racontent avant de quitter les pontons.



Crédit : Ch Schmid





Erwan Israël : « Les premières heures vont être intenses puisqu’on a un front qui arrive de l’Ouest. Le vent de Nord-Ouest va être soutenu et nous emmener rapidement jusqu’au cap Finisterre. Il y a 70% de vent portant jusqu’à l’équateur. Et le Pot au Noir a l’air gentil. Ensuite CLS nous fournit des données sur la position des glaces : l’Atlantique et l’Indien ne devraient pas poser de problèmes, mais par contre, le Pacifique risque d’être assez difficile parce qu’il y a beaucoup d’icebergs au large de la mer de Ross. Comme ils sont très Nord, il est peut-être possible de passer dessous. Il faudra ajuster. »

Xavier Revil : « Le départ du ponton se fait de nuit, mais le franchissement de la ligne à midi. Sous le soleil, devant Créac’h ! Cela fait deux mois qu’on attend et on n’a rien eu à se mettre sous la dent ! L’hiver a été assez calme et la première fenêtre qui se présente alors, est bonne. »

François Morvan : « Cela va être assez rapide parce qu’on va partir juste avant que le front arrive sur Ouessant. Après quelques heures, on vire et le vent va devenir de plus en plus favorable pour descendre vers le cap Finisterre : on sera alors déjà sous gennaker ! C’est ma troisième tentative et je suis content de m’élancer, surtout que le temps à l’équateur semble bon. »

Erwan Le Roux : « On va essayer de franchir tous ces caps et tous ces objectifs autour du monde ! Il y a une belle fenêtre et le bateau est top, l’équipage est prêt. On va s’éclater tous et on va profiter à fond de ce qu’on va vivre. Je n’ai jamais fait ça avant et je n’ai jamais connu le Grand Sud : on va voir des paysages juste hallucinants, une faune incroyable… J’ai hâte de découvrir tout cela ! »

Thierry Chabagny : « J’ai eu la chance de faire trois saisons à l’époque où le bateau s’appelait Banque Populaire. Et j’ai fait un Trophée Jules Verne avant de revenir l’année dernière à bord de Spindrift 2. C’est le même bateau, mais il a été optimisé : ce n’est pas le même gréement, le trimaran est plus léger, les voiles sont moins lourdes et on navigue à douze au lieu de quatorze. Le bateau est ainsi un peu plus nerveux. »

Duncan Späth : « C’est un grand périple : j’ai déjà fait des transats avec Spindrift 2 mais là, le tour du monde, c’est magnifique. C’est sûr qu’il y a une tension avant le départ, et de l’appréhension, mais je me réjouis d’aller dans le Grand Sud. C’est toujours unique une telle aventure ! »

Benjamin Schwartz : « J’ai navigué à bord de Spindrift 2 au retour de la transat de New-York à la fin de l’été. En six jours, j’ai pu bien connaître l’équipage. Et l’expérience de l’ascension du Mont-Blanc nous a bien soudés. J’ai fait le tour du monde, mais à terre avec Dongfeng Race Team : ça change quand même de ne pas rester sur le ponton quand le bateau part ! »

Jacques Guichard : « On a simplifié le bateau puisqu’on a un mât plus court et que nous ne sommes que douze : on n’embarque qu’un seul gennaker ! Cela fait gagner du poids, mais les voiles ne doivent pas casser. Et on va plus vite avec ce mât au-dessus de vingt nœuds de vent… Nos chances d’améliorer le record restent excellentes puisque IDEC Sport avait un petit mât aussi. »

Christophe Espagnon : « C’est mon deuxième, donc c’est un peu plus facile parce que je connais un peu. Mais il y a cinq jours de mieux à faire… C’est un trimaran exigeant puisque certaines manoeuves demandent dix, voir douze équipiers sur le pont ! Mais l’important, c’est de ne pas faire d’erreurs parce que les pièces sont énormes et on n’a pas le droit de casser du matériel. »

Jackson Bouttell : « C’est ma première fois autour du monde en multicoque : je viens d’arriver avec Dongfeng après la Volvo Ocean Race : c’était aussi un tour du monde mais en monocoque. Et le trimaran est presque deux fois plus grand. Cette fois, c’est sans escale ! Et en multicoque, c’est tellement différent ! »

Sam Goodchild : « J’ai un peu d’appréhension de partir, mais c’est un super bateau et une super équipe. Je connais bien le trimaran depuis trois ans et je suis un des plus exposé comme numéro 1 avec Benjamin (Schwartz) et Jackson (Bouttell). Il faut faire attention, mais il faut aussi aller vite. »

Retrouvez les mots de Yann Guichard, ici


par la rédaction
Source : Spindrift